Émergeant à l'improviste des profondeurs de notre subconscient, souventefois nos fantasmes de fanatiques de la tolérance ne peuvent résister à la tentation de saupoudrer leurs grains de sel sur les épisodes quotidiens de la farce de l'existence. Avec fatuité, notre narcissisme intellectuel succombe à la fringale de croire qu'il reste encore quelque chose à raconter. On se met à nu juste pour le plaisir de se mettre dans la peau d'un auteur qui veut plaire à des esprits amusés par le jeu des mots, par l'épanouissement des images suscitées et par la stimulation des idées. Après de multiples minutes d'une activité de bisouneux, on se rend vite compte que notre façon d'écrire n'aboutit pas toujours à ce que l'on aimerait dire avec aisance et poésie. Idole de la musique du verbe de Baudelaire, de la couleur des mots de Rimbaud et du rythme des sons de Verlaine, il lui est agréable de pouvoir se permettre, comme eux, de jeter un regard impudique sur les moeurs de nos ancêtres ou de nos contemporains, tout en mettant en lumière leur hypocrisie et les horreurs de leur comportement de tartuffes et de demeurés d'andouilles. L'esprit lessivé comme un scribe, les nombreuses heures d'activité cérébrale s'avèrent insuffisantes pour donner vie à nos pensées, tout en cherchant à les enrober d'un peu de lustre. On abandonne trop souvent la simplicité. Pour le plaisir d'écrire, on renie tous les canons de l'harmonie et de la bienséance afin d'exprimer ce que l'on pense de ce monde berné par de faux prophètes. Avec un certain acharnement, on se plaît à décrire le comportement de ce peuple d'aveugles en mettant en lumière les dépravations qu'une société de constipés refuse d'étaler au grand jour. On se refuse au silence.
Dans une prose rythmée qui se complaît à utiliser autant l'imagerie que les allégories manipulées en poésie, la présentation variée des phrases apporte une curiosité complémentaire aux perceptions émises. Le vocabulaire qui semble recherché n'a que pour unique but de faire découvrir le sens des mots. Mots souvent employés dans un vocabulaire à couleur locale d'un Québec qui réussit à survivre, noyé dans une mer anglophone.
Pour mon contentement personnel, j'ai voulu regrouper dans un recueil de contes quelques extraits des romans accouchés avec patience et ferveur afin de leur donner une certaine lueur de respectabilité. Mon ambition ultime est d'en faire une diffusion aux intimes qui m'ont toujours soutenu et aux amateurs de curiosités qui semblent s'intéresser à ma prose poétique. Hé oui ! cet...
« ...Hypocrite lecteur, mon frère, mon semblable ! »
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