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Philippe Diolé (1908-1977) passait dans les années 50, aux côtés d'un Georges Arnaud, d'un Lucien Bodard, pour le type même de l'écrivain-reporter inspiré : un peu baroudeur, un peu rêveur - en révolte secrète contre le monde.
On peut regretter qu'il ait si peu frayé dans la voie de la fiction. L'un de ses romans en tout cas, L'Okapi (Gallimard, 1963), est devenu une sorte de livre-culte de la littérature aventureuse aux yeux d'une petite franc-maçonnerie de fervents inconditionnels. C'est ce livre que l'on voudrait faire lire aujourd'hui aux milliers de lecteurs qui l'on manqué... lesquels ont une chance qu'on leur envie : avoir encore à découvrir ce diamant noir, pur concentré de fièvre, de sensualité ravageuse et de mélancolie.
Dans une Afrique qui en a fini avec l'innocence, une Afrique désormais à feu et à sang, dont l'homme blanc a mis à mort l'antique sauvagerie pour donner libre cours à une forme toute moderne de barbarie - la sienne -, cinq personnages taillent leur route en pleine brousse à la poursuite de quelques chimères... Une histoire du genre à mal finir.
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