Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
De Quasimodo à Ubu, de l'Homme qui rit au nain Philippo réduit à sa seule tête dans les Impressions d'Afrique de Raymond Roussel, le monstre hante les imaginaires de la modernité. Cette vitalité transfictionnelle tient aux métamorphoses et réinvestissements du grotesque romantique dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, ouvrant la route aux déferlements que nous connaissons aujourd'hui. Dans la France des années 1848-1914, alors que l'histoire naturelle s'intéresse à la genèse des monstres, que le public des foires contemple fasciné des corps difformes ou estropiés tels que celui de la «Vénus au râble», médecins et penseurs du social recourent à la tératologie pour exprimer leur obsession de la dégénérescence des peuples et des civilisations. La littérature et le théâtre s'emparent de la figure du monstre en écho à ces préoccupations, mais aussi en suivant des logiques allégoriques, métaphoriques ou symboliques qui leur sont propres: l'être monstrueux prête sa chair aux aberrations du corps politique et social, il figure ses anomalies et ses déviances, ou bien il se fait reflet de «l'âme monstre» qu'évoque Rimbaud. Plus profondément encore, le monstrueux attaque également le langage en pervertissant le style, l'écriture, la composition même des oeuvres et leur esthétique: s'impose alors, sur le papier comme sur la scène, une littérature monstre à tous les sens du terme.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Un véritable puzzle et un incroyable tour de force !