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On dit que l'amour heureux n'a pas d'histoire. Mais si : il suffit d'insérer entre chaque étape - amour, mariage, bonheur - une attente suffisamment longue, nourrie de péripéties multiples (à cet égard, la Révolution fait bien l'affaire). Il est vrai que les heureux époux risquent de ne plus être jeunes ; et encore faut-il s'entendre sur ce qu'on veut dire par bonheur : jeunesse et vieillesse n'en ont pas la même conception.
En mai 1777, le prince de Ligne présente le chevalier de Boufflers à Madame de Sabran. Ils ne passeront leur première nuit dans le ravissant lit bleu que quatre ans plus tard et ne se marieront qu'en mai 1797.
Pourquoi ces vingt ans d'attente ? Madame de Sabran était veuve ; Stanislas-Jean de Boufflers aurait pu l'épouser, s'il avait renoncé à son statut de chevalier de Malte. Mais c'était renoncer aussi au plus clair de ses revenus, à ses bénéfices ecclésiastiques. Homme d'honneur, il ne voulait pas demander à sa future femme de subvenir aux frais du ménage : les biens de Madame de Sabran devaient appartenir à ses deux jeunes enfants. En 1797 ils ne possèdent plus rien, ni l'un ni l'autre. Ils se marient donc, et en 1803 ils s'installent à la campagne près de Paris. Ils plantent deux arbres, un chêne et un tilleul, en souvenir de la fable d'Ovide, Philémon et Baucis ; ils cultivent leur jardin ; et ils y sont heureux.
" Avait-on lieu de se flatter que les derniers instants de l'automne seraient si doux, si gracieux ? Le bonheur arrive souvent sans qu'on y pense ", dira un de leurs amis, en automne 1808.
La correspondance du chevalier de Boufflers et de la comtesse de Sabran est très connue, mais mal connue. En particulier, les lettres échangées par les deux amants entre 1777 et 1785, publiées en 1875 et en 1891 dans deux éditions différentes, sont extrêmement difficiles à comprendre car les éditeurs ont renoncé à établir un ordre chronologique. Cette nouvelle édition, établie presque exclusivement à partir des manuscrits dont la plupart sont inédits, permettra aux lecteurs de découvrir cette belle correspondance d'amour du XVIIIe siècle.
Spécialiste de la littérature épistolaire française du XVIIIe siècle, longtemps professeur aux États-Unis, Sue Carrell se consacre exclusivement depuis 1999 aux recherches dans les archives de la famille Sabran et à l'écriture.
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