Avec le titre et les photos, je craignais de tomber dans la vulgarité mais c’eût été douter de la poésie de l’auteur.
L’invention du désir est un long monologue ( enfin presque puisque l’homme intervient quelque peu en fin de récit) d’une femme amoureuse, passionnée, éprise de désir.
» Je...
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Avec le titre et les photos, je craignais de tomber dans la vulgarité mais c’eût été douter de la poésie de l’auteur.
L’invention du désir est un long monologue ( enfin presque puisque l’homme intervient quelque peu en fin de récit) d’une femme amoureuse, passionnée, éprise de désir.
» Je veux te mordre, t’étouffer, te battre. Te garder empêché dans l’étau de les jambes et marteler ta chair de tout ce désir dont je ne sais que faire.
Je veux enfermer ton visage entre mes mains et serrer à peine, sentir palpiter ton envie, l’écouter frapper à ra peau, ta déclaration. Embrasser partout son écho.
Je veux ta tendresse posée sur ce creux à la base du nez que seule ta bouche peut épouser dans la cérémonie de mes yeux clos. »
Je pourrais vous citer tout le livre tant la poésie de l’auteur sert parfaitement cet amour profond exacerbé par l’éloignement inhérent à l’adultère.
Les dessins de Frédéric Poncelet cadrent parfaitement avec la sensualité féminine. Les lignes verticales donnent de la longueur aux formes féminines, les traits sont fins et précis, les poses délicates. Toutefois, le dessinateur semble se limiter aux plaisirs solitaires oubliant que le désir de la narratrice est essentiellement tourné vers l’autre.
Le recueil est lui aussi délicat avec des dessins de première et de quatrième de couverture suggestifs, une harmonie de couleurs et de ligne et un rabat qui enserre les pages comme dans un écrin.
Une fois de plus, j’ai été éblouie par le lyrisme, le style, la force et la poésie de l’auteur. Un recueil à lire et à relire comme un beau poème.
Nul doute, je ne passerai pas à côté du prochain roman de l’auteur, Je dansais à paraître le 1er février 2017 aux Éditions Grasset.