"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
mashiro est bien une fille...
pourtant, à la suite d'un gros traumatisme, elle s'est convaincue qu'elle était un garçon ! et son corps a évolué selon sa volonté : mashiro est grand et surtout, n'a pas de poitrine. aux yeux des autres, elle est un garçon, et pour parfaire la réalité, la voilà qui sort avec une autre fille. ce personnage étonnant évolue dans un univers qui l'est tout autant. son lycée est une porte qui ouvre sur un autre univers appelé " le rêve ", où chacun apparaît selon sa véritable nature.
L'histoire est déroutante, les personnages hyper traumatisés, certaines scènes violentes psychologiquement et monstrueuses (au sens de "monstres"), des tranches de vie glauques (enfant abandonnique avec syndrome psychotique ; adolescent(e) en quête d'identité sexuelle ; enfant violée par un tiers ; adolescente avec un idéal parental trop lourd et qui la conduit au suicide et l'autre qui devient pervers...), le tout dans un décor scolaire oscillant entre 2 réalités : celle du conscient (les cours) et celle de l'inconscient (ce qui se passe à l'infirmerie après les cours).
Tout au long du manga, la mangaka laisse des traces pour nous amener à comprendre le final. Il m'a fallu le relire deux fois pour comprendre les symboles (la lune noire, le visage de l'infirmière, la 1ère phrase du 1er tome, etc.). L'histoire se termine en coup de théâtre d'une certaine façon et c'est bien trouvé même si j'aurais aimé continuer à suivre l'histoire d'amour enfin aboutie.
C'est onirique, terrible, comme un coup de poignard sur ce que vivent les adolescents et ce que nous avons pu peut-être vivre aussi, le tout dans un silence abyssal sous le regard des adultes qui ne voient rien (ou ne veulent pas voir).
Quelques citations du manga :
"Excusez-moi... je n'ai pas pu me résoudre à m'aimer. Je le sais, d'autres ont des épreuves bien plus grandes à surmonter, mais l'importance du problème ne détermine en rien la réussite. Je n'ai simplement pas la force" - Ohara in L'infirmerie après les cours (tome 6)
"Tu n'es pas capable d'assumer le rôle de femme. Mine de rien, elles se battent tous les jours. Nourrir les fantasmes, servir de sujet aux histoires salaces... elles sont perpétuellement salies. Dès leur naissance, elles y sont prédestinées mais elles vivent avec, en se débrouillant avec les hommes" - L'infirmerie après les cours (tome 3)
"Il existe des choses qu'il faut saisir sur l'instant, sous peine de les perdre à tout jamais" - Mashiro in L'infirmerie après les cours (tome 7)
"J'ai été si arrogante... mais au fond de moi, est-ce que je ne voulais pas me complaire dans mon rôle de victime? Parce qu'ainsi j'ai tous les droits d'être défigurée par la haine, agressive et cruelle" - Kuréha in L'infirmerie après les cours (tome 7)
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