Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Camille quitte son amant Stélios. Parce qu'elle court après le temps et qu'elle a peur de se perdre. Dans l'escalier qui descend de l'appartement, bouche ouverte, elle cherche de l'air. Dehors, la vie continue, et c'est le printemps.
Au journal où elle travaille, on restructure, on licen- cie. Camille hésite à partir. Entre temps, elle fait des reportages, découvre une caverne d'Ali Baba à ciel ouvert : une décharge d'usine d'émaux qui brillent au soleil.
... Et elle pleure souvent...
Jusqu'à quitter à l'improviste un dîner avec son com- pagnon, Thomas. Et se retrouver dans une folle course poursuite dans Paris, avec un présentateur télé tout juste licencié.
Au bout de la nuit, il y a la compréhension de ce qui est son véritable chez soi : le corps de l'être aimé.
Camille ou le désenchantement.
Camille au carrefour de sa vie professionnelle et personnelle.
Le journal culturel dans lequel elle travaille se restructure et qui dit nouveaux modes de management dit licenciements pour plus de productivité. Camille ne se retrouve plus dans cette course à la compétitivité et à l'arrogance de son entreprise. Ses collègues dont les bureaux sont tout près l'un de l'autre ne se parlent plus mais s'envoient des mails plutôt discourtois presque violents.
Camille annonce qu'elle quitte le journal.
Une rupture qui se couple avec une autre décision brutale , elle a annoncé abruptement à son amant Stelios qu'elle le quitte pour rester avec Thomas, un homme divorcé qui ne la voit que par intermittence quand il n'a pas ses enfants. Malgré tout le bien-être qu'elle peut trouver auprès de Stelios, elle tranche pour une vie rangée avec Thomas ne supportant plus les mensonges et une vie affective instable.
Le roman de Alain Sevestre m'a d'abord décontenancée, et franchement déstabilisée par sa forme, son style d'écriture et la narration. Il m'a fallu un peu de recul après sa lecture pour l'apprécier parce que ce roman est audacieux, subtil et déroutant.
Par le biais d'une fausse superficialité, l'auteur pointe du doigt une société qui balise uniquement sa richesse à sa valeur économique, le fameux produit intérieur brut et balaie les autres indices de bien être, de bonheur individuel de ceux qui composent cette société, la construisent, l'enrichissent et qui sont mis à rude épreuve pour vivre simplement et dignement.
L'écriture tassée où les dialogues et la narration s'enchâssent et s'emmêlent, sans ponctuation me fait penser au langage digitalisé, difficilement compréhensible et distant.
Camille apparaît comme une marionnette virtuelle, elle pleure souvent, scotchée à son smartphone.
Elle cherche tout simplement une réponse à son mal être, allant jusqu'à parler d'elle-même au lieu d'interviewer les artistes, elle cherche l'amour, être aimée et aimer. Un besoin essentiel et vital.
Camille subit pour le moment mais j'ai trouvé en elle un souffle de résistance comme le geste d'écrire ses mots sur le papier avant de les envoyer sur son téléphone, elle prend le temps de la réflexion et avec lui donne tout son sens à l'altérité. Comment le destinataire va-t-il réagir aux mots affichés sur son écran ? Comme un simple OK mais OK à quoi, quand le sens du dialogue perd justement toute sa profondeur et sa signification.
Comme le personnage de Camille dans ce roman, malmenée par la vie mais aimé par celui qui lui donne vie dans ce roman, l'auteur. Sous la couche de rudesse et de distance, il y a de la tendresse et de la compassion. Qui disent encore plus le manque quand la douceur et le vivant disparaissent.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...