L'artiste et commissaire d'exposition autrichienne Anna-Sophie Berger réunit au Swiss Institute un ensemble d'oeuvres, de Arakawa et Madeline Gins à Lyle Ashton Harris en passant par CoBrA et l'Actionnisme viennois, qui représentent le corps comme un habitat, pouvant être, par l'imagination, étiré, altéré, modifié, orné, reproduit ou détruit.
Pour le quatrième volet de la série Architecture and Design du Swiss Institute, le point de départ d'Anna-Sophie Berger était deux modèles de colliers de la surréaliste Meret Oppenheim - l'un ressemblant à des jambes de bébé enroulées autour d'un cou, et l'autre présentant un pendentif avec une bouche dentée souriante fumant une cigarette. Dans cet esprit, chaque oeuvre de Life and Limbs a été choisie pour sa capacité à repousser les limites de ce qu'un corps peut devenir : de la métamorphose qui résulte du port d'un vêtement aux transfigurations complètes en des êtres nouveaux et surréalistes. L'exposition de Berger part du principe que le corps est un terrain d'expérimentation pour le design, un site vivant à la fois vulnérable et résilient. À arvers les oeuvres exposées, qui s'inspirent des architectures spéculatives, du surréalisme, du stylisme de la fin du XXe siècle et de l'actionnisme viennois, parmi de nombreux autres sous-domaines de la culture visuelle moderne, Berger déploie sa compréhension singulière de la conscience corporelle. L'ouvrage lui-même explicite, développe et prolonge sa proposition. Trois essais remarquables, signés Annie Godfrey Larmon, Philipp Ekardt et Berger elle-même, s'interrogent sur les oeuvres qui peuplent ce cabinet de curiosités et sur le potentiel transformateur du design.
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