"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Il suivait la Dieffenbachstrasse. Une averse tombait, une averse d'été dont la violence s'atténuait à mesure qu'il marchait en s'abritant sous les arbres.Longtemps, il avait pensé que Margaret était morte. Il n'y a pas de raison, non, il n'y a pas de raison. Même l'année de nos naissances à tous les deux, quand cette ville, vue du ciel, n'était plus qu'un amas de décombres, des lilas fleurissaient parmi les ruines, au fond des jardins."
L'horizon de Patrick Modiano est un très beau livre. Un roman qui nous transporte dans les souvenirs des personnages. Nous sommes tantôt au présent, tantôt dans le passé sans pour autant nous perdre. Modiano sait retenir l'attention du lecteur. Un homme et une femme qui partagent une même crainte, celle de se confronter à une personne troublante et gênante du passé, se rencontrent. Ils s'aiment pourtant l'ailleurs est entre eux, comme un train toujours en partance pour d'autres lieux. Néanmoins, ensemble ils vont vivre des aventures et faire des rencontres qui laisseront cependant des questions sans réponses; les secrets dans ce livres planent comme des fantômes. Bonne lecture.
j'aime l'atmosphère désuète et nostalgique des romans de Modiano
"L'horizon " est un très beau texte où l'on se perd un peu entre passé, présent et avenir. L'auteur change de style de narration au fil du livre. Le lecteur erre avec les deux personnages principaux qui sont fragiles. Ils sont amoureux et s'unissent dans leurs peurs et leur nostalgie. L'auteur arrive à maintenir un mystère sur les angoisses de Margaret. Ce sont des bribes de souvenir, des évocations de personnages étranges comme ses parents ou Boyaval. Tout est en pointillé et pourtant l'auteur arrive à donner une consistance à ce récit.
On est dans l'esprit du nouveau roman, sans début ni fin, juste des espaces de vie et un fil conducteur autour de Margaret.
Toute une vie à se souvenir de l'autre pour enfin se retrouver, peut-être...
On termine ce livre, non pas avec une histoire mais avec une atmosphère dans la tête.
C’est un roman assez étrange sur le souvenir, le passé, l’avenir. C’est agréablement écrit, on ne s’ennuie pas même si les questions que l’on se pose sur les personnages n’ont pas totalement de réponse. On invente donc nous même ces réponses.
C’est assez déroutant mais tellement bien écrit, poétique, nostalgique, abstrait.
Un total plaisir de lecture ! Un régal !
hieronimus777
J'ai lu le dernier roman de Patrick Modiano: L'Horizon;nous ne sommes jamais en terre inconnue avec cet auteur bien que le tourbillon de la mémoire qu'il restitue parfaitement soit bien mouvant;beaucoup de zones d'ombres ,des visages perdus,de passants oubliés et de questions sans réponses...Tout parait simple au fond mais les personnages prennent toujours des escaliers en colimaçon ,le dédale des immeubles qu'ils visitent s'ouvre comme-dans cette scène d'Alphaville- sur des portes inutiles aux perspectives décevantes.Si les personnages dessinés par P.Modiano semblent des silhouettes esquissées c'est pour mieux nous rappeler notre condition d'étrangers et de voyeurs sur la terre.La volonté morale de l'auteur réside dans ce désir métaphysique de rappeler notre condition humaine,passagère et oublieuse.A bientôt Eric
« Depuis quelque temps Bosmans pensait à certains épisodes de sa jeunesse, des épisodes sans suite, coupés net, des visages sans noms, des rencontres fugitives ». Par cet incipit Patrick Modiano place le lecteur, sans plus tarder, au cœur du roman : une méditation sur le temps, le temps et son corolaire humain : la mémoire. Le temps voile et efface les souvenirs du passé, la mémoire les fixe ; de leur lutte émergent des séquences « en suspens dans un présent éternel. » Bosmans et Margaret Le Cox se sont rencontrés et aimés quelques mois dans le Paris des années 60 ; de cet épisode il garde le souvenir d’une liaison contrariée par des menaces issues de leur passé respectif que hantent des personnages louches. Apeurée, elle s’enfuit à Berlin, bousculant leur avenir, bouchant leur « horizon ».
L’univers « modianesque » est en place, décliné roman après roman, dans un style de plus en plus désincarné et âpre. Je ressens, par analogie à la peinture, que Modiano, en vieillissant - comme Cézanne ou Monet - évolue subrepticement du figuratif à l’abstrait. C’est un immense bonheur intellectuel de suivre en direct ce cheminement littéraire et c’est un plaisir chaque fois renouvelé de découvrir ses personnages dans les méandres de leur mémoire, à la recherche du temps perdu… C’est aussi notre temps !
A ma grande honte, je n'ai jamais lu de Modiano ou il y a si longtemps que je ne m'en souviens pas... le moment de commencer?
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