Il n'aime pas les gens, il préfère la marge, les lieux entre deux, le crépuscule, l'aurore, l'automne. S'il le pouvait, il habiterait au bord du monde. Il la ferait s'asseoir à côté de lui, les pieds dans le vide, à balancer les jambes dans l'inconnu, les yeux dans l'immensité des possibles. Il lui montrerait le début, ce qu'il ne faut pas oublier : il y a des ténèbres à la surface de chaque abîme. Il dirait pour elle : que la lumière soit ! Et elle lui sourirait. Nous le savions déjà après la lecture de son premier livre "Nouvelles du Nord", Jean-Pascal Ansermoz maîtrise totalement la concision du verbe. En deux lignes à peine, il plante le décor; en trois mots les sentiments se dégagent et le lecteur n'a plus qu'à se laisser porter, de page en page, par son souffle... aucun temps mort... aucun répit... Qui vibre sous sa plume ? Le personnage ou le lecteur ? Les deux, très certainement, et pour notre plus grand plaisir.
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