"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand il a commencé son périple en 1955, André Brugiroux avait un rêve : voir tous les pays du monde. Presque soixante ans plus tard, le petit banlieusard sans moyens a accompli l'impossible. Sur la route, il vit toutes les aventures. Il est emprisonné au Costa Rica, le mur de Berlin se construit sous ses yeux, il rencontre le docteur Schweitzer au Gabon, se rend à Angkor en pleine guerre, prend le Transsibérien au milieu de la guerre froide, meurt presque de soif dans le désert...
Pourtant la réussite majeure d'André est ailleurs : le monde est devenu sa patrie et les hommes sont sa famille. Partout, il a trouvé des gens merveilleux. A chaque fois qu'il tombait, quelqu'un était là pour lui tendre la main et le relever. Sa véritable aventure a d'abord été humaine. Profondément et passionnément humaine... 1955-2014 : aventures humaines autour du globe à la découverte de soi et des autres.
S’il est un homme qui peut se targuer d’avoir réalisé, adulte, tous ses rêves d'enfant, c’est bien André Brugiroux. Surnommé « le pape des routards », il a d’abord bouclé en dix-huit ans d’auto-stop, bateau-stop et autres subterfuges peu onéreux, un incroyable tour du monde. Puis au fil des ans, des occasions et des conférences, il a réussi à poser son sac dans presque tous les pays du monde. Seule, l’Arabie Saoudite s’est longtemps refusée à lui, mais, il a réussi récemment, grâce à un concours de circonstances quasi miraculeux, à accrocher ce dernier trophée à son tableau de chasse de globe-trotteur ! Et tout ça, à raison d’un seul dollar par jour, sans jamais devoir payer pour coucher à l’hôtel (sauf quand c’était absolument obligatoire comme en URSS ou en Corée du Nord), sans se munir du moindre canif (en signe de non-violence assumée), ni d’une simple gourde même en plein désert (pour toujours devoir s’en remettre au bon vouloir de l’Autre).
« L’homme qui voulait voir tous les pays du monde » est un témoignage passionnant et époustouflant de toute une vie passée sur les chemins dans une quête assez unique de cette totalité de voyages qui vise le Livre des Records et frise un tantinet la monomanie. En effet, il reste à Brugiroux un lieu non visité, les îles Chagos, base militaire US vidée de ses habitants. Lire ces aventures permet d’apprendre pas mal de choses sur la réalité de pays dont le lecteur n’a souvent qu’une idée faussée par la présentation tendancieuse qu’en font nos médias. Que de péripéties, que de dangers, que de rebondissements, que de souffrances pour arriver à pareil résultat. L’auteur en tire la leçon suivante : « La terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens », précepte proclamé par Bahà'u'llàh, fondateur d’une religion universelle dérivée de l’Islam et prônant un idéal de paix par la gouvernance mondiale. Ouvrage que l’on conseillera aux amateurs d’aventures loin des sentiers battus touristiques, aux rêveurs de grands espaces, tout en se permettant deux petits reproches. Bien des lieux mériteraient de plus amples développements. L’auteur aurait pu en profiter pour réduire la durée de ses prêchi-prêcha baha'istes un brin lassants. L’enfer « mondialiste » est pavé de si bonnes intentions…
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