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Ensorcelé à onze ans par Zéphira, une fille de son âge, à l'école primaire d'Aghia Marina dans l'île grecque de Léros, Lukas, tout intimidé, n'osera plus croiser le regard de la jeune fille. Six ans plus tard, Lukas accompagne sa grand-mère à la fête de la Sainte-Irène et tombe sur la belle Zéphira. De fil en aiguille les deux adolescents se retrouvent sur la plage où les vagues viennent déposer la lune à leurs pieds. Les astres semblent favorables à l'amour, hélas les destins bifurquent et Lukas doit abandonner Zéphira dans la nuit. Après son service militaire, le jeune homme émigre au Canada et fonde à Montréal un restaurant. Au soir de sa vie, victime d'une "soudaine bouffée de nostalgie", Lukas est visité dans ses rêves par Zéphira. Or Lukas, ainsi que les anciens Grecs, croit que les morts communiquent avec les vivants par le truchement du rêve, aussi absorbe-t-il une nuit un somnifère pour rejoindre en songe son amour de jeunesse et lui demander pardon de l'avoir abandonnée. Ainsi commence une épopée jubilatoire et truculente au pays des morts où Lukas tombe sous la coupe des avatars rancuniers de Zéphira, où l'on peut voler à travers ciel, où abondent les portes dérobées, les trappes dans les plafonds, les trouées dans l'invisible par où les morts ayant perdu pied dégringolent de l'autre côté des choses, dans l'exil perpétuel des âmes perdues. Avec une verve endiablée, Pan Bouyoucas orchestre des poursuites oniriques où fourmillent les allégories de la culpabilité. Ce roman est aussi la métaphore d'une introspection : le retour sur soi de l'homme d'âge mûr taraudé par "ces souvenirs dont les morts tirent leur puissance sur les vivants".
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