Vincent vit seul, envahi par ses interrogations existentielles, jusqu'au jour où une jolie jeune femme se présente à lui
Les errements amoureux d'un antihéros moderne. Humour, imaginaire fantasque et profondeur existentielle.
Vincent, seul dans son appartement, as de la procrastination, se perd dans ses fantasmes, n'ose pas agir ou agit n'importe comment. Notamment avec Julia, la nouvelle voisine qui sonne un jour à sa porte...
Vincent vit seul, envahi par ses interrogations existentielles, jusqu'au jour où une jolie jeune femme se présente à lui
Ce titre est un mix fascinant d'humour, de mal-être et de mélancolie, oui oui, tout ceci à la fois.
Un humour décalé, absurde et pourtant plein de sensibilité. Si Vincent nous fait faire rire dans de très nombreuses saynètes, il n'en est
Vincent est d'une grande timidité, sa vie est entièrement faite de "si" mais le jour où Julia sa voisine, plus entreprenante, l'invite à s'ouvrir au "monde", un espoir surgit.
C'est d'un humour grinçant, un défilement de saynètes tour à tour philosophique, grotesque, hilarante ou poetique qui ensemble donne un regard complet sur le quotidien atrophié de Vincent. C'est doux, c'est drôle, c'est triste.
Le trait minimaliste de Matthieu est efficace, linéaire et va droit au but. La fin nous fait botter en touche et nous interroge sur nos chemins de vie, les choix faits ou les occasions manquées, notre rapport aux autres et aux relations humaines.
Vincent, si tu existes, je te souhaites le meilleur et de vivre ta vie au lieu de la fantasmer et de risquer de passer à côté.
Cet album a obtenu le Fauve Révélations 2024 et c'est amplement mérité.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Dans cet imposant pavé, Matthieu Chiara installe tout d'abord une grammaire classique mais efficace : un dessin minimaliste, des petites cases très répétitives, représentant principalement notre homme gêné enfermé dans son appartement et aux prises avec ses états d'âme. Cette succession de scènes ne se contente pas de simples gags, mais réussit l'air de rien à croquer ce personnage avec une tendresse certaine. Là où l'auteur fait fort, c'est qu'une fois son procédé bien rôdé, il prend le lecteur à contre-pied en chamboulant tout ce qu'il a installé en même temps que la vie de notre "héros" se voit bouleversée : changement de décor, changement de découpage avec plus d'audace et des pleines pages, et changement de ton dans l'histoire. L'émotion prend progressivement le pas sur l'humour, et le récit se révèle plus touchant que ce qu'on pouvait imaginer au départ. Une belle surprise !
https://www.instagram.com/p/C5v3Cl6smjG/
Cet album singulier au format à l’italienne est une suite de saynètes qui nous font entrer dans la vie de Vincent, telle qu’elle est, enivrante ou décevante, bancale ou excitante. L’angle lointain est intéressant, nous avons l’impression qu’un plafond de verre plafond nous permet de le suivre dans ses errances, ses indécisions, ses moments d’euphorie comme de grande détresse. Vincent vit seul dans son appartement et s’il sort peu, le lecteur lui entre dans son intimité la plus nue. Cette existence est propice à l’introspection. Ce personnage attachant et névrosé qui maitrise parfaitement bien l’art de la procrastination est envahi par un tas d’interrogations existentielles. Ses journées sont faites d’indécisions et de regrets de n’avoir pas agi que contrebalance une vie intérieure très riche. Aussi, le jour où une jolie jeune femme emménage au-dessus de chez lui et vient se présenter, la vie de Vincent bascule dans l’angoisse de ne pas savoir lui plaire et la détresse la plus totale de lui avoir déplu. Un nouveau sujet occupe alors ses pensées débordantes ainsi qu’une nouvelle préoccupation, comment la séduire, car Vincent se sait maladroit. Cela le replonge dans ses souvenirs d’enfance et notamment dans la complicité qui s’était établie avec une petite fille qu’il avait terriblement envie d’embrasser mais n’osa pas le faire. Il décide finalement, après maintes hésitations d’inviter sa jolie voisine à dîner, mais ce sera elle qui le conviera à un week-end à la campagne chez sa cousine Brigitte…
Tous ces petits moments saisis du bout du crayon et ces saynètes aux décors épurés en noir et blanc font penser aux dessins de presse.
« L’homme gêné » est une œuvre originale qui se découvre avec curiosité et gourmandise. C’est l’histoire d’un homme qui ne peut rien contre le temps qui passe et qui se sent incapable d’agir pour en changer le cours. L’humour domine dans cette comédie dramatique où derrière le rire effleure le désespoir d’un trentenaire qui nous interroge sur l’ennui du quotidien et sur notre rapport à nous-mêmes et aux autres.
Cet album graphique très original, drôle, touchant, intelligent, tendre et grinçant à la fois ,oscille entre humour et cynisme pour notre plus grand plaisir.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions L’Agrume pour cet envoi. »
Oserais-je dire que je suis géné par cet homme qui est finalement assez banal dans sa solitude, ses fantasmes, sa timidité, sa capacité à « se faire des films », à rechercher l’amour et à s’égarer, … Ce serait presque une BD sur le temps qui passe avec ses loupés … and so what ? (puisque Romain convoque Shakespeare).
Mais c’est aussi cette rencontre avec sa voisine (et ses copines) qui pourrait renvoyer à une rencontre d’avant (quand ils avaient 8 ans) … mais sont-ce bien eux dans ce croisement de destins et d’un amour raté ?
A chacun de voir comment il peut (ou pas) s’identifier dans cette histoire.
A noter une technique déjà utilisé par d’autres (notamment Fabcaro) en reprenant la même vignette qui se répète avec les bulles dont le contenu change ; voire la subtilité du déplacement d’une silhouette. Dans ce corpus, le dessin respire lorsque sur quelques pages, chaque case devient spécifique mais avec non plus des grands angles mais, au contraire, des zooms sur des parties de corps.
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions L’agrume et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Un grand bol d'air frais et d'absurde dans ce roman graphique qui parle d'un homme, gêné certes, mais surtout hésitant, angoissé, qui n'ose rien faire ni dire de peur de se tromper et qu'on rie de lui.
Matthieu Chiara avec un dessin minimaliste, répétitif m'a fait beaucoup rire aux déboires de son héros. On peut se reconnaître parfois -ou pas du tout- dans ses hésitations, ses doutes, ses obsessions...
On n'est pas dans du dessin, léché, coloré mais dans du noir et blanc, aux cases assez remplies qui oscillent entre du très représentatif, comme les lattes de parquet bien droites et des contours de personnages parfois plus mous, comme pour nous montrer sa fragilité.
J'ai beaucoup aimé cet humour qui flirte allègrement avec l'absurde, la manière de retranscrire le mal-être de Vincent, ses ratages successifs.
Je n'ai eu que le PDF, ce qui me frustre un peu, j'approfondirais bien avec une version papier
Beaucoup de bruit pour rien comme dirait Shakespeare...
Vincent occupe son temps comme il le peut dans son appartement, envisageant diverses activités, mais il se retrouve très rapidement à ne rien faire du tout... « Je pourrais faire tellement de choses... mater un film.. lire... me promener... cuisiner... prendre un bain... déféquer... et pourtant... je ne vais rien faire du tout... mmm... ». Cependant, tout change le jour où sa nouvelle voisine, Julia, vient se présenter. Dès lors, Vincent se trouve obsédé par d'autres préoccupations mais tout en tentant de se rapprocher de Julia, il se sent maladroit et n'ose pas avancer, se demandant même si le destin ne conspire pas contre lui : « de tout évidence, Dieu s'il existe, ne consent pas à ce que tu séduises Julia la voisine… C'est comme ça, que veux-tu ? ».
Cette histoire aborde des thèmes profonds et contemporains, suscitant des réflexions sur les relations humaines, les échecs, les souvenirs d'enfance, les doutes, les peurs, la crainte du ridicule, les attentes et les moments embarrassants.
Quel bel album au format à l'italienne et au papier doux et épais. Au-delà du grotesque ou de l'autodérision, le récit raconte une histoire émouvante, celle d'un homme en quête de lui-même avec toutes ses inquiétudes, ses peurs et ses vulnérabilités, tout en conservant un aspect humoristique. À travers des histoires courtes, une grande histoire se dévoile au fils des pages, celle des relations humaines. Les dessins au trait fin fourmillent de petits détails et de sensibilité.
L'ensemble crée une oeuvre singulière, subtile et touchante sur l'existence...
Pour nous, "L'Homme Géné" se distingue comme l'un des albums marquants de cette rentrée 2023, non seulement grâce à son style graphique, mais aussi grâce à l'histoire captivante de cet anti-héros et pour la qualité du livre objet.
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