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Première traduction française de l'intégralité des lettres de Goya à son ami Martin Zapater : un document irremplaçable.
1775-1799 : vingt et quelques années de lettres, de l'ami à l'ami. On n'y trouvera sans doute pas de subtiles considérations sur l'art ou les affres de la création, non plus que sur la place de l'artiste dans le monde. C'est que dans cette correspondance Goya n'écrit pas pour la postérité. Aussi est-il question de toros, de chasse, de chocolat et de tourons dont le peintre est friand, d'argent, et même d'un lit qu'il faut démonter pour lui faire traverser l'Espagne à dos de mules. Et d'un étrange chapeau-candélabre que Goya s'est fait fabriquer pour pouvoir peindre quand le jour est tombé...
Ces lettres sont la sarabande écrite d'une vie qui sans cesse déborde, la terrible et émouvante gesticulation d'un personnage hors du commun. Bourrades, apostrophes, jurons, dénégations, jeux de mots et petits dessins : les phrases de Goya sont comme un théâtre de mimiques, grave parfois, et naïf, jubilant souvent, et même truculent.
Souvent citées, ces lettres n'avaient jamais été traduites en français : c'est que la langue de Goya, aux antipodes de l'académisme, n'est pas de tout repos. Danielle Auby, auteur chez Flammarion d'un roman consacré à la vie de Goya (Les maisons du sourd), a su magistralement relever le défi.
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