Le docteur Alavoine écrit depuis sa cellule de prison à « son » juge, le juge d’instruction Cormeliau qui a considéré que son crime n’était pas prémédité, et qu’il a eu lieu dans un moment de responsabilité atténué. Le docteur Alavoine veut lui prouver, au contraire, que ce crime était prémédité...
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Le docteur Alavoine écrit depuis sa cellule de prison à « son » juge, le juge d’instruction Cormeliau qui a considéré que son crime n’était pas prémédité, et qu’il a eu lieu dans un moment de responsabilité atténué. Le docteur Alavoine veut lui prouver, au contraire, que ce crime était prémédité et a été fait en pleine connaissance de cause. Et pour le lui prouver, il lui raconte ce qui l’a amené à passer à l’acte.
Il s’adresse donc à lui, qu’il considère comme quelqu’un de proche, vu que ce juge a passé beaucoup de temps avec lui, pendant 6 semaines. Il en vient même à faire un parallèle entre sa propre vie et celle qu’il imagine du juge.
Le docteur Alavoine s’intéressait très peu à son procès car selon lui, ce qui a été rapporté et discuté ne représentait pas la réalité, telle que lui la voit. Même la lecture du rapport d’accusation a été pour lui difficile à entendre dans le sens où ce n’étaient que des mensonges.
Son avocat lui a reproché son attitude au cours du procès, puisqu’il était tellement détaché qu’il réagissait parfois à outrance.
Je trouve qu’il s’agit d’une analyse intéressante sur ce que vivent les accusés lors d’un procès criminel. Le ressenti de ce qu’a vécu l’accusé et sur ce que la justice tente de mettre à jour est toujours différent, avec des nuances plus ou moins importantes. La justice retient des éléments pour tenter de reconstituer une histoire, une version nécessairement subjective mais ne rendant pas nécessairement la réalité des choses, telles que l’ont vécu les personnes directement concernées.
Il s’agit d’une belle histoire d’amour à la base que je nuancerais tout de même de certains passages (très) problématiques. La période à laquelle le roman a été écrit et publié n’est pas une excuse en soi. J’ai été freinée par des faits relatés de manière complètement innocente, complètement banalisés, mais qui ne le devraient pas.
Malgré tout, j’ai bien aimé l’écriture de cet auteur. J’avais entendu parler de ce livre par une lecture du début du roman par Guillaume Gallienne, sur un podcast, sur une radio (je ne sais plus laquelle à vrai dire, il me semble que c’était France Inter). J’avais été complètement hypnotisée par la voie de l’acteur et par ce début de roman qui promettait beaucoup. Depuis, j’ai découvert les Maigret. Je compte lire l’intégralité des Maigret avec grand plaisir.