Écrite à l'encre d'une passion qui a duré vingt ans, cette lettre unique, sans date, sans titre, sans alinéas sinon ceux d'une victoire - la chute du mur de Berlin et d'un drame - la destruction des tours de Manhattan - qui ponctuent son cours. Mais rien de ces événements n'est commenté. Ni même les lieux d'où partent ces missives hors de la durée habituelle, Venise, Bruxelles, le TransEurope Express. Ce sont seulement là des bornes commodes proposées à l'imagination du lecteur.
Le coeur a dicté à la main les mots et les images. En face, le profil de l'Autre apparaît dans le miroir des pages, par transparence. Qui est cet Autre ? L'Ami, l'Amant ?
Inspirateur de cette lettre tantôt lumineuse de bonheur partagé tantôt assombri par la solitude ignorée, il mérite sans aucun doute une majuscule.
Colette Bitker, artiste des émotions de l'âme et des pulsions du corps, relate ici ce qui serait une manière d'aventure vécue à laquelle elle s'est livrée pleinement, répondant à l'appel d'un Amour aux retours imprévisibles. Car cet Autre s'impose plus par son absence que par sa présence. Un paradoxe qui s'éclaire au fil d'un texte à la fois brillant et simple, où Carpaccio croise Flaubert, Bosch convoque Matisse et où toutes les couleurs s'entremêlent. Une tentation qui s'est transformée en confession.
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