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L'être urbain

Couverture du livre « L'être urbain » de Raymond Bozier aux éditions Publie.net
Résumé:

La ville ne se définit pas d'abord par sa structure ou son architecture : elle se définit par la densité et la relation de ceux qu'elle rassemble.
Communauté sans cesse en mouvement, elle est le lieu où s'applique évidemment le pouvoir (il ne se maintient que s'il contrôle la ville), et où se... Voir plus

La ville ne se définit pas d'abord par sa structure ou son architecture : elle se définit par la densité et la relation de ceux qu'elle rassemble.
Communauté sans cesse en mouvement, elle est le lieu où s'applique évidemment le pouvoir (il ne se maintient que s'il contrôle la ville), et où se fomente son éventuel renversement. La ville, parce qu'elle est communauté agissante, est le lieu de ce qui se produit, de ce qui se vend.
Paradoxe pourtant que le collectif ne peut s'y exprimer que par et dans la relation indiiduelle. De même, l'expérience des camps de concentration qui devient littérature, via Robert Antelme et David Rousset, qui s'en saisissent par les bords, là où le maître et l'esclave se regardent oeil pour oeil.
La ville, dans sa contemporanéité, ses cinétiques, ses structures, est un élément récurrent du travail de Bozier, notamment dans Fenêtres sur le monde (Fayard, 2002) et {Rocade}. Ici, de la ville, on ne verra que les verbes. Travail rigoureux sur l'injonction, l'obéissance consentie, les pièges et mirages du discours, de la consommation. Bozier, qui nomme chacune de ses incises une fouille, comme en archéologie, ou comme on retourne ses poches, ou comme un policier qui vous a mis bras aux murs, avance avec une écriture double, voire triple : lecture vers à vers, mais lecture verticale de ce qui s'écrit à gauche et lecture verticale de ce qui s'écrit aligné à droite.
La ville, pour chacun d'entre-nous, c'est le combat du dire. Et l'interrogation de comment les plus vieilles permanences du dire, la parole, le geste, l'ordre, le rêve, le corps, sont mises à nu - en tant que langue - par la relation neuve qu'inaugure la ville.
Alors, dans sa pleine puissance heidegerrienne, c'est bien d'être qu'il s'agit : ce que l'urbain creuse dans le verbe qui nous fait être.
Pour accompagner Abattoir 26, une nouvelle mise en page, et une édition révisée et augmentée. Merci à Hubert Saint-Eve pour le choix de cette toile d'accompagnement (voir son site).

FB

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