Le rêve éveillé du funambule
Impressions de lecture
Guidé par la plume du jeune écrivain Clément Bénech, tel un félin sur la plus haute branche le jeune homme, héros de L'été slovène, dénommé « mon chat » (« Ça irait mieux, lui dis-je, si tu m'appelais un jour par mon prénom ») observe le...
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Le rêve éveillé du funambule
Impressions de lecture
Guidé par la plume du jeune écrivain Clément Bénech, tel un félin sur la plus haute branche le jeune homme, héros de L'été slovène, dénommé « mon chat » (« Ça irait mieux, lui dis-je, si tu m'appelais un jour par mon prénom ») observe le monde avec ses yeux perçants et amusés : « C'est vrai, répondis-je froidement, c'est vrai que je suis un assez bon exemple d'un garçon tel que moi. » Un univers nouveau s'offre à lui puisqu'il voyage en territoire inconnu aux bras d'Éléna, « dont l'infantile n'avait jamais été le créneau », un mètre quatre-vingt-huit. Le lecteur souriant assiste au parcours intime des deux étudiants, jalonné d'indices de désamour, d'images percutantes de la désillusion, au romantisme amer mais joyeux. « Tout a l'air parodique avec toi, dit-elle. » « Tu sais bien que pour moi, tout ça n'existe pas, lui répondis-je, je ne crois pas que ça existe. » Il n'est que dans le rêve que l'étudiant préparant une thèse sur le lien en géographie s'y retrouve, qu'il sait donner une « importance symbolique » aux événements : le rêve du concept de linceul déclenché par la peur de la conduite automobile, le rêve du château suite à la visite au poste de police, le rêve de la baignoire survenant après une vision effrayante au centre aquatique (« On est passés devant un long miroir et je nous ai vus tout flasques, tout blanchâtres, tout morts »). Éléna quant à elle, après qu'ils aient fait l'amour, rêve d'une fille qui beugle. « Seulement (comme dans certains rêves ou les choses sont remplacées par leur concept), je ne me serrais pas contre elle, non, je ne me serrais pas contre elle mais contre la fin de notre histoire. » La joie n'éclaterait-elle que dans le songe ? L'émerveillement n'envahirait-il que le dormeur ? Car « le dormeur n'en veut à personne ». La gaieté et l'espièglerie du narrateur qui somnambule dans L'été slovène de Clément Bénech aux éditions Flammarion ont la gravité de l'enfance. On apprend une leçon de vie à la lecture de ce roman : « Je me laissai aller à prendre tout ceci à la légère. »
Merci Jean-Michel de toujours trouver le temps de laisser un mot gentil malgré ces 2000 livres qui attendent un commentaire.