Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Nous sommes en 1992, entre mai et juillet. A Bari, comme ailleurs, tirs embuscade et meurtres sont monnaie courante. Quand la nouvelle arrive qu'un enfant, fils d'un chef de clan, a été enlevé, le maréchal Pietro Fenoglio se rend compte que le point de non-retour a été atteint. Maintenant, tout peut arriver. Puis, alors que personne ne s'y attendait,, le jeune patron qui a déclenché la guerre, et que tout le monde soupçonne de l'enlèvement, décide de collaborer avec la justice. Dans la longue confession qu'il délivre au magistrat, l'homme retrace sa propre aventure criminelle dans un conte hypnotique animé par une force vivante. Presque diabolique. Mais les déclarations du repentant ne suffiront pas à faire la lumière sur la disparition de l'enfant. Pour découvrir la vérité, Fenoglio sera contraint de pénétrer dans ce territoire ambigu où il est plus difficile de distinguer le bien du mal.
L'histoire se déroule à Bari, le fils du chef de la pègre de Bari, vient d’être kidnappé. Le responsable des enquêtes est le maréchal piémontais Pietro Fenoglio.
Ce roman se découpe en trois parties :
- L’ambiance des Pouilles, la mafia qui fait régner la terreur dans les rues de Bari, la police. Quand il apprend qu’un enfant a été kidnappé, le maréchal Pietro Fenoglio sait que le point de non-retour est atteint : il s’agit du fils d’un des parrains les plus puissants de la ville Nicola Grimaldi dit le blond. La guerre est déclarée. Assisté de la juge D’Angelo, va enquêter.
- plus d’une centaine de pages raconte l’organisation interne et les méthodes de la mafia via l’interrogatoire du repentant Lopez Vito, ex-bras droit de Grimaldi qu’il suppose être le kidnappeur de l’enfant. Craignant pour sa vie, il choisit de coopérer. Partie un peu longue et on y apprend plein de choses terrifiantes sur ce sujet.
- la plus nerveuse : l’enquête menée par Pietro Fenoglio et Antonio Pellechia que tout oppose.
Les personnages sont tous très fouillés : le repenti – un très mauvais sujet - est calme, intelligent, la très intègre juge d’Angelo est très attachante (j’ai adoré son/ses histoire(s) , le Maréchal n’est pas pour une fois le flic fracassé par la vie ( certes sa femme l’a quitté mais..) : il est mélomane, aime les livres, épicurien, il prend son temps, n’est pas joignable tout le temps, déteste la violence ), le capitaine Valence qui vient de prendre le poste à la Division des Affaires criminelles ( un supérieur intéressant), le duo Feneglio/Pellacchia.
J’ai apprécié les réflexions sur la langue (p152), les descriptions de la ville, des petites scènes de la vie de tous les jours qui allègent le récit. C’est bien écrit (merci à la traductrice Elsa Damien)
A l'été 1992, à Palerme, la guerre menée par la mafia a atteint le summum en commanditant l'assassinat des juges Falcone puis Borsellino. Mais cette terreur avait déjà commencé dans les Pouilles, à Bari plus exactement avec entre autres des enlèvements contre rançon.
Dans l'été froid, l'auteur, procureur de profession, va nous relater le kidnapping du fils de Don Grimaldi, l'un des parrains locaux sous fond de guerres intestines entre bandes rivales et comment un carabinier va essayer de démêler les nœuds de cette triste affaire.
Bien que Lopez Vito, ex bras droit du parrain local et chef du clan rival, soit à l'origine de la guerre des gangs visant à détrôner son ex patron, il n'est pas responsable de cet enlèvement. Aussi, il décide de se rapprocher de la justice. Et pour prouver sa bonne foi, il va raconter par le détail et d'une manière très neutre au maréchal, Pietro Fenoglio, tout ce qu'il a fait pour le bénéfice de la mafia et ainsi brisé l'omerta à laquelle il était soumis jusqu'alors.
Le maréchal Pietro Fenoglio est à l'opposé du flic abîmé par son boulot. Au contraire, il aime lire, il est passionné de musique classique, mais est terriblement seul depuis le départ de sa femme désireuse de faire une pause dans leur relation. Dans son travail, il prend le temps de l'analyse et sait faire preuve d'humanité sauf pour les gros criminels et notamment les tueurs d'enfants.
Face à lui, Lopez Vito, le repenti est aussi aux antipodes de ce à quoi on s'attend. Il est intelligent, ne fanfaronne pas, reste humble et semble détaché de ce qu'il a pu faire pour la mafia.
Ce roman n'est pas vraiment un polar mais tend plutôt vers une étude psychologie des différents personnages où les échanges sont ceux de personnes dites civilisées sans éclat et de manière très neutre. Néanmoins, le kidnapping sera résolu et l'auteur arrive à nous surprendre en nous emmenant là où l'on ne s'attend pas aller. Et cette façon d'écrire nous montre bien que dans la vie tout n'est pas blanc ou noir mais oscille plutôt dans une palette de gris d'autant que la frontière entre le mal et le bien est plus que ténue.
Un grand bravo à l'auteur pour ce livre à mi chemin du roman et du documentaire, très bien documenté sur l'organisation de la mafia et du système judiciaire italien.
Un grand merci au service presse des Editions Slatkine et Cie.
http://quandsylit.over-blog.com/2021/07/l-ete-froid-gianrico-carofiglio.html
BARI xapitale des pouilles .Le fils de grimaldi nicola , parrain maitre de la ville, est enlevé
l énorme rançon est payée, mais c est un corps que la police retrouve. Quel fou suicidaire a osé ce crime? Le marechal pietro froglio et la juge d angelo menent ensemble les interrogatoires. L eté froid, c est le nom de la grande operation déclenchée grace aux révélations. On est en 1992, quuand le juge falcone est assassiné poru son engagement dans la lutte anti mafia
ce polar rythmé alterne entre récit, rebondissements et compte rendu d auditions où le lecteur est plongé dans les arcanes de la mafia des pouilles , petite masi tres violente
gianrico carofiglio, homme politique, est fin connaisseur du milieu . Une fiction fascinante et tres instructive aussi
Impressionnant, « L’été froid » est une destinée. Une plongée fabuleuse dans le microcosme de la Mafia (contemporaine) en plein été, celui de 1992. Ne vous attendez pas à un roman noir dépaysant. Ici, c’est l’autre versant. Une histoire vraisemblable. L’auteur Gianrico Carofiglio est procureur, conseiller du Comité anti-mafia au Parlement italien, sénateur de 2008 à 2013. Le récit est apprenant, surdoué, piédestal d’une connaissance extrême de ce milieu aux rites bien établis. Bari, ville intestine soulève ses diktats mafieux, ses ruelles sombres et de surprises. Les clans vont se mener une guerre titanesque jusqu’au paroxysme. L’enlèvement d’un petit garçon, fils de Grimaldi l’un des parrains les machiavéliques de Bari. Malgré la rançon donnée, l’enfant n’est pas rendu à sa famille. Que se passe-t-il ? Le maréchal Pietro Fenoglio mène l’enquête. Il pousse les portes, fin limier, intuitif et pragmatique. Intelligent, son calme est l’as de cœur, sa détermination l’as de pique. Les clans vont s’affronter. Lopez Vito dit Le Boucher chef d’un clan rival se rend à la police. Il ne veut pas être pris pour cible, ce n’est pas lui. « Il est un mort qui marche. » Et là, le récit est une conférence à ciel ouvert. Lopez conte la Mafia. L’intronisation, les rituels, la hiérarchie mafieuse etc. Lopez se dévoile, collabore, justicier exemplaire. « Conformément à une règle qui, à quelques nuances près, est valable dans toutes les Pouilles : Picciotteria, Camorra, Sgarro, Santa, Vangelo, Trequartino et Diritto di Médagliones. »
« Mon affiliation est passée « comme nouveauté » auprès de tous les autres affiliés, c’est-à-dire ceux en liberté et ceux en prison. »
« Passer comme nouveauté » veut dire dans le jargon mafieux, communiquer.
« Répartir » ça veut dire offrir des pâtisseries ou des cigarettes pour célébrer l’entrée du nouvel affilié. Je précise qu’on offre aux affiliés en liberté les pâtisseries, et aux détenus les cigarettes – plus précisément, on leur offre des Malboros rouges. »
Le jeu narratif est posé. Pierre après pierre s’élève l’idiosyncrasie mafieuse. Le récit est une double-lecture. La fiction, le documentaire, en pleine lumière : les connaissances perfectionnistes de Gianrico Carofiglio. Ce dernier est tour à tour romancier et maître des Cérémonies, guidant le lecteur dans les tréfonds d’un méconnu pour lui. Captivant, l’adrénaline fois mille en perfusion dans les pages, « L’été froid » est exceptionnel.
« Dehors il faisait noir et la pluie tombait à un rythme automnal. -Été froid… Et c’était vrai. Cet été serait vraiment très difficile à oublier. »
Je ne peux dire pour l’enfant. Ici, il est aussi un symbole.
« L’été froid » est un grand roman. Une certitude de découverte placée au plus juste d’un raisonnement, celui d’un Procureur (l’auteur) qui lève le voile sur les torpeurs intestines, mafieuses qui plombent une Italie, qui, malgré les risques anéantira jusqu’au dernier de ses loups gris. Brillant ! Traduit de l’italien par Elsa Damien. Publié par les majeures Éditions Slatkine & Cie.
Ce roman nous offre une plongée radicale dans les arcanes de la mafia italienne et plus particulièrement celle basée à Bari ,au Sud de l'Italie ,dans la région des Pouilles en ce printemps 1992.
Il est vrai qu'en tant que procureur et conseiller anti-mafia au Parlement italien , Giancarlo Carofiglio est bien placé pour connaître certains de ses rouages et comme certains de ses membres .
Nous faisons la connaissance du maréchal Fenoglio . le sous-officier des carabiniers fait partie de la Division des Affaires criminelles dirigée par le capitaine Valence qui vient juste de prendre le poste . Ce dernier compte beaucoup sur l'expérience du maréchal dans « le milieu » de la criminalité de la ville pour l'aider à comprendre les forces en présence . Et justement l'un des clans qui tient la ville , celui Nicola Grimaldi , voit plusieurs de ses lieutenants se faire assassiner . Ces tueries sont peut-être dues à une scission interne du gang , dont un certain Vito Lopez et ses sbires seraient la branche dissidente .Une guerre ouverte qui ne semble pas vouloir s'arrêter alors même que le fils de Nicola Grimaldi a disparu . Probablement un enlèvement dont tout porte à croire qu'il est l'oeuvre du groupe Lopez .
Les carabiniers vont-ils se contenter de compter les points et les morts ou la soudaine reddition de Lopez va t-il permettre de voir sous un jour nouveau les rapports complexes qui unit les différents membres de la Societa Nostra et mettre en lumière leurs terribles faits d'armes ?
Pour ceux qui découvriront avec ce roman l'organisation des différents groupuscules mafieux , vous allez être comme moi , surpris .
L'auteur nous dresse ici une société hiérarchisée , entre membres à part entière , chacun ayant une « qualité » définissant son niveau dans le clan et des sympathisants qui aident occasionnellement ou régulièrement les membres dans leurs actions illégales . Des actions dont le « terrain de jeu » est très vaste : trafics en tous genres , extorsions, prostitution, jeux clandestins, corruption à tous les niveaux de la société italienne et en particulier dans les partis politiques et la Police .
En face d'eux on découvre un membre des forces de l'ordre atypique : lettré , amoureux de musique classique et profondément humaniste mais souffrant de solitude depuis que sa femme lui a demandé de faire une pause dans leur relation .
Pour lui ce métier est un sacerdoce qui doit se faire dans les règles de l'art tout en respectant le droit des délinquants . Car pour lui chaque être humain doit avoir une seconde chance sauf si il a tué un enfant , un acte impardonnable pour lui .
L'auteur nous montre toute l'étendue de l'immoralité des membres de cette mafia et , sans aucun filtre, les pires de leurs crimes . La vengeance est pour eux une nécessité comme celle de se faire respecter quitte à rendre pour cela un innocent handicapé à vie ou rayer de la terre un potentiel futur ennemi .
Ce roman , grâce à une écriture dynamique et efficace , ne nous cache rien de leur cruauté même si le portrait de Fenoglio ,en total contrepoint avec les criminels qu'il pourchasse , une belle âme au milieu des requins , nous donne quelque espoir de croire encore en l'humanité .
Comme tout bon polar qui se respecte, il vous réservera également un rebondissement d'une sacrée ampleur dans sa dernière partie .
Je ne peux que recommander .
Nous sommes en mai 1992. Pietro Fenoglio est maréchal des carabiniers à Bari (dans les Pouilles). Il est mélomane et adore l’opéra. Pietro Fenoglio a le coeur tendre pour les petits mafrats pratiquement inoffensifs mais demeure implacable devant les grands criminels. Pietro Fenoglio parle tout seul quand il pensa à Serena, sa compagne qui a pris ses distances depuis deux mois pour « faire le point » … Pietro Fenoglio part avec un gros handicap : il est stérile …
Quand le fils de Nicola Grimaldi – alias Nico le Blond – un chef de la mafia de Bari est enlevé, la situation risque fort de devenir explosive ! Les parents de l’enfant n’ont pas l’intention de collaborer (la gendarmerie l’a appris pratiquement par hasard …) Chez « la Societa Nostra », on lave son linge sale en famille … C’est grâce à une voyante consultée par la mère de l’enfant que Pietro Fenoglio sera informé de la rançon (deux cent millions) réclamée aux parents du petit Damiano. Et quand Vito Lopez accepte de coopérer avec la justice en tant que « repenti » afin de sauver sa peau, ses aveux font vraiment froid dans le dos ! En découlera une grosse opération, du nom de code : « Été froid » … Le danger rôde à tout instant. Les membres de la mafia ne sont pas des enfants de coeur, ni même de simples criminels … Ce sont de véritables terroristes qui ne reculent devant rien pour imposer leur loi !
J’avais lu du même auteur : « Trois heures du matin » (un roman sur un tout autre registre, édité également chez Slatkine & Cie) il y a tout juste un an et je l’avais beaucoup aimé ! Je récidive et – ma foi – bien m’en a pris. Ce nouveau livre est terriblement efficace et plutôt impressionnant … Dans la vie, Gianrico Carofiglio a une double casquette de Procureur-écrivain. Comme je l’avais précédemment constaté chez Nicolas Feuz (Procureur-écrivain suisse) les magistrats auteurs de polars ont une expérience professionnelle tout à fait propice à ce type de littérature. Une compétence qui donne naissance à une écriture percutante et à des récits particulièrement pertinents, voire carrément passionnants !
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