Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
Les tristes champs d'asphodèles est, comme très souvent chez Patrick Kermann, une pièce sur la parole. Ici un personnage, Lun, cherche à faire dire à un autre, Lautre. C'est une tentative répétée dont le sens est elle-même - tentative inefficace, comique, désespérée. Ces séquences sont ponctuées de scènes habitées par des figures tragiques, par la présence des " autres " (corps démultiplié du groupe), par la parole spectrale du père et le flot incontrôlé de la femme-point-trop-vieille.
Mora, figure de l'amour entièrement tourné vers lui-même, traverse la pièce comme un papillon aveugle. Dans ce territoire de l'entre vie et mort cher à Patrick Kermann, Lautre va, seul, muet, à part, rejeté, littéralement incompréhensible, étranger.
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