"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'organisation chronologique de cet ouvrage en trois parties (Moyen-Âge, Renaissance, Âge classique) découle d'une thèse dont on a voulu explorer quelques aspects bien précis - thèse dont la pertinence et la valeur se mesurent à la richesse et à la cohérence des travaux rassemblés ici. On peut l'énoncer ainsi : si la mesure des mouvements célestes tend à se confondre, à partir du XVIIe siècle, avec une théorie générale du mouvement des corps dans l'espace, cette assomption de l'espace constitué à la fois comme objet de la science astronomique et comme son moyen, recouvre une approche fondamentalement différente de l'astronomie comme science du mouvement céleste dans le temps, un temps dont l'unitotalité constitue l'être du monde (d'où l'équivalence sémantique de mundus et de saeculum). Cette astronomie, pré-moderne, accaparée par la tâche d'établir une concordance générale des temps (moyennant l'établissement d'un calendrier universellement valable urbi et orbi), n'envisageait pas qu'il pût y avoir la moindre divergence entre l'histoire humaine et celle de la nature.
Le divorce consommé entre science, culture et humanisme, caractéristique de notre époque moderne, pourrait bien trouver dans cette mutation essentielle du rapport de l'astronomie à l'histoire et au temps un principe d'explication unitaire, dont ce volume montre toute la fécondité.
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