Séranon aujourd'hui est l'un de ces petits villages de l'arrière-pays grassois. Au-dessus, presque sur la crête, le vieux Séranon n'en finit pas de tomber en ruines. Entre les deux, quelques siècles, et l'histoire. Car ce fut un lieu important, de passage, mais un passage obligé, une halte sur la route de Castellane.
La dimension romanesque s'est imposée d'elle-même afin que revive un moment ce haut-pays à la fois dur et accueillant. La vie y fut rude, commençant de changer à partir du règne d'Henri IV, là comme ailleurs en France, puisque Sully fut l'homme de la prospérité.
Les guerres de religion constituent une trame dramatique à cette histoire, puisque leurs effets retentissent durant plusieurs siècles. La chrétienté s'est fractionnée entre tradition et progrès.
Elias, le héros, va se trouver lié à l'une comme à l'autre, sans pouvoir choisir.
La liberté du romancier se paiera de quelques inexactitudes, évoquées dans la mesure du possible en fin d'ouvrage.
Ce pan de mur dressé tel une colonne défie le temps comme pour appeler l'attention du passant, murmurant avec le vent qui passe : "Souviens-toi !" Peut-être bientôt s'effondrera-t-il ? Après lui ne resteront que des bribes de mémoire.
Les vies nouvelles sont nécessairement oublieuses.
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