"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Jamais je n'ai pu chercher et penser autrement que dans un sens, si j'ose ainsi parler, théologique, c'est-à-dire conformément à la doctrine talmudique des quarante-neuf degrés de signification de chaque passage de la Torah.» Ainsi parlait Walter Benjamin, tel est le postulat de l'enquête que conduit ici Roberto Calasso, dans la continuité d'une oeuvre inaugurée avec La ruine de Kasch et Les noces de Cadmos et Harmonie. À l'image de ses précédents ouvrages, Les quarante-neuf degrés dévoile, derrière des mots et des lieux, un lien subtil qui ne cesse de tous les tenir. Les univers clos, paradisiaques et infernaux de Robert Walser et de Frank Wedekind ; le regard de Nietzsche tourné sur soi-même ; l'imposante muraille de mots dressée par Karl Kraus ; le bleu sacrilège, corrosif de Gottfried Benn ; l'histoire de ces livres monstrueux - les Mémoires de Schreber ou L'unique de Stirner - qui se sont transformés dans l'esprit de leurs lecteurs ; ou bien encore Léon Bloy, Paul Léautaud, Flaubert, silhouettés par la pointe du physionomiste : tout laisse deviner, livré au cours de ses métamorphoses, cet objet indéfini qui s'appelle «littérature».
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