J'ai découvert Theodore Sturgeon par hasard, arrivée en avance à un rendez-vous au drugstore... Et on peut dire que le hasard a bien fait les choses !
"Les plus qu'humains" porte bien son nom, pour moi. Les personnages représentent l'humanité dans ses aspects les plus étranges, les plus surprenants, les plus dérangeants aussi.
Une lecture déjà ancienne, un livre que je relirai volontiers bientôt.
Je lui préfère "Cristal qui songe", sans doute parce que "les Plus qu'Humains" est un livre plus dérangeant, plus que jamais étrange qui pousse la différence à son summum. L'on assiste à la naissance d'un nouvel être composé des parias de notre société, tous ces êtres qui, trop différents, font peur. Ils se sont trouvés, mais que deviendra leur "gestalt" ?...
Lire Theodore Sturgeon, c'est entrer dans l'univers de l'un des plus grands écrivains du siècle dernier, bien au-delà d'un genre...
Les plus qu'humains est un livre que j'ai trouvé lors d'une brocante en Normandie, pour 50 centimes d'euros. J'ai lu le titre, je me suis dit "allez, je le prends, je verrai bien".
Ce roman est décomposé en trois parties distinctes. Nous faisons d'abord connaissance avec l'Idiot, ainsi que les personnages que nous suivrons tout au long de l'aventure. Une deuxième partie introduit un autre personnage, itou pour la troisième partie. Ces trois parties paraissant au premier abord bien distinctes les unes des autres.
Cette décomposition peut dérouter un peu, tant je me suis demandé où l'auteur nous emmenait, mais je fais toujours confiance aux écrivains pour me mener à bon port. C'est ce que j'aime particulièrement, être soit mené en bateau, soit être tiré par la main, poussé par la curiosité d'aller voir dans les pages qui suivent comment tout va s'imbriquer.
Nous commençons par faire la connaissance de deux filles, séquestrées par leur père (à leur détriment, car le lavage de cerveau est tel qu'elles ne s'en rendent pas compte). Cela nous permet de faire la connaissance d'Alice, plus jeune alors, personnage important qui refera son apparition plus loin dans l'histoire. L'Idiot fera la connaissance d'Alice en s'introduisant dans les terres de la maison, entourées de grilles pour empêcher les demoiselles de s'échapper.
Mais l'Idiot n'est pas venu par hasard, il a "entendu" la soeur d'Alice, il l'a senti, nous donnant un premier aperçu de son pouvoir, qui est de "sentir" les enfants en détresse.
Nous faisons ensuite la connaissance de Janie, délaissée par sa mère (une vraie tepu pour dire les choses), capable de télékinésie. Elle fera elle-même la rencontre avec deux jumelles noires (l'occasion pour l'auteur de pointer du doigt le racisme, encore très présent à l'époque, même si cette saloperie est encore là de nos jours...). Ces deux petites peuvent se téléporter à volonté, mais ont très peur de leur père, qui n'est pas très paternel.
Je vais parler d'un dernier personnage (car je ne parlerai pas des deux autres, vous laissant la possibilité de découvrir l'histoire par vous-même), un Bébé mongolien que rencontrera l'Idiot, capable de répondre à n'importe quelle question, un vrai petit génie. Le truc est que le bébé se fera comprendre par l'intermédiaire des jumelles et de Janie.
Ainsi, nous rencontrons des êtres rejetés par la société, à cause de leurs différences, qui vont tous se rencontrer pour former un tout, tenter d'évoluer ensemble, de devenir un "super-humain", chacun devenant une partie du "corps" formé par leur communauté.
Globalement, une lecture où aucun des personnages n'est "lisse" (ils sont tous particuliers) et qui m'a bien plu. Cependant, une chose m'a gêné, c'est de ne pas toujours savoir l'âge des protagonistes au fil de l'histoire, pour me permettre d'avoir une idée plus précise de la chronologie.
Ce n'est pas un livre très facile à lire, car rien n'est facile pour les plus qu'humains, et en tant que lecteur, je me suis retrouvé à leur place. Cela montre, en ce qui me concerne, que l'auteur a fait mouche.
Les plus qu'humains
Les plus qu'humains
Les plus qu'humains
Les plus qu'humains
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