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Dans Les personnes et les choses Roberto Esposito questionne les enjeux de la financiarisation, de la biogénétique, du capitalisme, de l'écologie politique, et nous invite ainsi à repenser radicalement notre relation avec les choses. Si la notion de personne en tant que figure philosophico-juridique a constitué le dispositif à travers lequel la pensée occidentale a cherché à séparer le propre et l'impropre, le corps et l'esprit, ce dispositif a aussi progressivement mené à une division nette entre la personne et la chose. Les choses ont été réduites non seulement à des objets ou à des instruments, mais aussi à des marchandises disponibles à la consommation. Au processus de déréalisation des choses correspond celui dépersonnalisation des personnes, et c'est dans cette division historique qu'apparaît la catégorie des non-personnes, de ceux qui n'ont pas pleinement droit à la légitimité juridique de la personne. Esposito, après un examen historique et philosophique de l'origine et des conséquences de cette division, concentre sa réflexion sur le corps qui, n'étant ni une personne, ni une chose, a généralement été ignoré par la loi. Le corps, souligne l'auteur, occupe une position au coeur même de la politique, en tant qu'objet d'exploitation, et en même temps, lieu de résistance.
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