"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après le déracinement et l'exil,le long chemin pour retrouver une terre d'accueil. Amir, réfugié syrien passionné de cuisine, est en France depuis quelque temps quand il perd le peu qu'il avait dans l'incendie de son squat. Solange est infirmière : ce soir-là, elle participe à une maraude, rencontre Amir et l'écoute. Ils sympathisent, elle propose de l'héberger, de lui faire une place dans son petit monde. Amir fait la connaissance des enfants de Solange, plus ou moins chaleureux, et du très jovial Jack, son mari. L'accueil s'improvise ! Mais... c'est du côté de son père que ça coince. Marcel, un bonhomme aigri au racisme bien ancré, tient un petit restaurant avec Héléna, la soeur de Solange. Lorsqu'il tombe malade, Amir, spontanément, propose de le remplacer aux fourneaux...
Un squat en France – une infirmière, Solange, soigne Amir, un jeune syrien blessé.
Quand le squat d’Amir brûle, elle lui propose, en accord avec son mari, de l’héberger dans sa maison. Où il est diversement accueilli. Plutôt bien par la majorité de sa famille, mais agressivement par sa fille adolescente, et surtout par son père, Armand, ouvertement raciste.
L’attitude du père pourrait paraitre caricaturale dans sa forme. Hélas, j’ai déjà entendu bien des fois ce type de remarques.
Amir nous fait comprendre que l’attitude de rejet, à cause de sa peau, ou par le simple fait d’être un étranger, est toujours douloureuse et incompréhensible.
On retrouve dans cette BD toute l’humanité de Séverine Vidal. La sincérité de ses personnages, le rejet des apparences. Qu’il s’agisse de la couleur d’origine ou de l’âge comme dans « Le plongeon ».
Amir ne supporte pas de rester inactif, à la charge de la famille. Il aide et surtout prépare les repas car c’est un excellent cuisinier. Dans une maison où les surgelés ont une place essentielle, ses préparations sont savourées. On ne dira jamais assez que la cuisine rassemble les êtres.
D’ailleurs, vous trouverez pour votre plus grande gourmandise, la recette des plats d’Amir ainsi que les souvenirs qu’ils lui rappellent.
Cette BD pose les bonnes questions :
- Quelles sont nos racines ? Une seule ou plusieurs ?
La région, le pays de notre enfance, ou l’endroit où les gens nous aiment ?
Pour Amir, et « ses pays » c’est celle du pays mais aussi celle de l’affection, de l’amour. Comme des « strates de mémoire blessée. »
Graphisme classique et agréable où Adrian Huelva met particulièrement en valeur l’expression des personnages.
Un excellent moment avec Amir.
Mais je dois arrêter là, ma chronique, car j’ai une urgence : préparer « l’Atayef » d’Amir.
Bonne lecture et bon appétit !
https://commelaplume.blogspot.com/
Amir a dû fuir son pays la Syrie, pas par envie, mais par nécessité.
Il parle un peu Français et vit dans un squat. Et quand ce lieu prend feu, c'est une nouvelle épreuve pour lui, même si le "confort" (si on peut appeler ça du confort) et l'hygiène laissaient à désirer, il avait au moins un toit. Solange, infirmière habituée aux maraudes avec qui il avait sympathisé, lui propose une chambre chez elle. Sa vie prend une nouvelle tournure. Petit à petit, il trouve une place dans cette famille. Ses petits plats et sa gentillesse font mouche pour tous, sauf chez le père de Solange ouvertement raciste. Mais malgré l'attachement qu'il a pour cette famille, Amir a du mal à se sentir chez lui, il aimerait revenir chez lui. Mais chez lui, où est-ce finalement ?
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Avec cette histoire, Séverine Vidal met en avant la dureté d'être un refugié, même dans un pays comme le nôtre, qui se dit une terre d'accueil. Et au-delà des difficultés à pouvoir trouver de l'aide dans un système bien trop complexe et trop long, elle nous rappelle que les personnes, qui se réfugient chez nous, ne le font pas de gaité de cœur. Et quand bien même ils trouvent un moyen de s'intégrer, de "bonnes" âmes sont toujours là pour leur rappeler qu'ils ne sont pas d'ici. Côté graphisme, le trait d'Adrián Huelva, que l'on avait découvert dans U4, apporte de la nuance à ce récit. Pour adoucir l'ensemble, les auteurs ont glissé des recettes d'Amir tout au long de l'histoire, car s'il y a bien une chose universelle qui dépasse les frontières et les langues, c'est la nourriture qui réussit à tous nous unir.
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Un histoire de résilience qui nous montre, qu'il serait temps pour tout le monde d'avoir une plus grande ouverture d'esprit. Une lecture qui m'a touché.
Une rencontre un soir de maraude... Solange est infirmière et croise Amir, réfugié syrien, qui survit comme il peut depuis son arrivée en France. Un soir d'incendie de son squat, il perd tout... Solange propose de l'héberger. Un sacré bouleversement pour son mari Jack, les 3 enfants du couple et le restant de la famille...
Séverine Vidal nous propose un nouveau récit plein d'humanité. Inspirée par des ateliers d'écriture menés en UPE2A avec des élèves allophones, jeunes réfugiés ou mineurs isolés, elle nous raconte l'histoire d'Amir, qui arrive en France plein de souvenirs, d'odeurs et d'émotions. La cuisine est ce qui le relie viscéralement à tout ce qu'il vient de quitter. Son adaptation dans une famille française, racontée dans cet album, est balisée par des recettes et des souvenirs d'enfance.
Un récit simple, attachant qui, à travers la situation d'Amir, met en lumière la vie des réfugiés. De la difficulté d'un parcours qui les mène à quitter leur pays en guerre à un long processus pour tenter d'obtenir le droit d'asile. Et bien sûr, le racisme, le rejet et la complexité pour trouver sa place... Amir ne sait pas s'il doit s'attacher, trahir, renoncer à rentrer un jour en Syrie...
Le dessin d'Adrian Huelva est doux et coloré. Il contribue à rendre les personnages attachants en apportant humanité et jovialité. Il rend également plutôt lumineux un récit qui parvient à traiter différemment un sujet surtout abordé par l’extrême-droite à des fins politiques.
"Les pays d'Amir" est une lecture feel-good mais pas que. C'est d'abord une belle histoire et des personnages attachants mais c'est aussi un regard différent sur une situation complexe. Un shoot d'humanité, comme des petites graines qu'on lance en l'air en espérant que certains s'en saisissent.
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