Joseph Kessel - Maurice Druon : retour au pays des grands hommes. C'est encore le temps des héros, des aventuriers, des bâtisseurs. La vie ne leur fait pas peur. Ils la défient, ils la dévorent. Ils la veulent à la mesure de leurs rêves enflammés. L'un est l'oncle, l'autre le neveu. Ensemble, en 1943, ils ont signé les paroles de l'hymne de la Résistance, Le Chant des partisans. Leurs liens familiaux, d'abord tenus secrets, cimentent une relation très forte, marquée par la tendresse et la fidélité. Mais aussi par la même passion : écrire. J'ai aimé faire revivre ces deux légendes : l'étincelant Kessel du Lion et des Cavaliers, et le lionceau Druon, son presque-fils, auteur à panache des Rois maudits. Entre eux s'est glissée une femme au parcours non moins romanesque : Germaine Sablon, chanteuse et combattante, figure indissociable de leurs destins entrecroisés. D. B.
Le chapitre d’introduction lance le récit comme le roman d’aventure qu’il est, en partie. L’auteure se met dans les pas du baroudeur, grand reporter, romancier prolixe, Joseph Kessel. Décembre 1942, deux jours avant Noël, une nuit sans étoiles, Kessel et une de ses deux maîtresses, Germaine Sablon, accompagnés de Maurice Druon et d’un passeur, gagnent à pied l’Espagne, et ensuite la France libre via le Portugal. Jef, comme il se fait appeler, a 44 ans et Maurice 20 ans de moins. Tous les deux sont écrivains, avec une œuvre beaucoup plus fournie et célébrée pour le plus âgé. Germaine est une chanteuse célèbre dont l’engagement dans la Résistance la conduira aux premières lignes dans les ambulances !
Cette lecture constitue une somme passionnante sur le rôle des artistes, autour d’une période tragique et héroïque de l'histoire. Dominique Bona, de l'académie française, nous emmène dans le sillage de ces grands hommes et de Germaine. Je me suis demandé comment l’autrice avait fait pour que le lecteur ne soit jamais perdu dans la multitude de personnages et évènements relatés dans le détail, cette précision donnant une crédibilité à l’ensemble. Le résultat est très impressionnant !
J’ai découvert une foule d’informations peu connues. Par exemple que Henri Bergson et Vladimir Jankélévitch s’étaient vu proposer un statut d’« Aryen d’honneur », une catégorie de « bons juifs » qu’ils avaient su refuser... Que Les Rois maudits de Druon ont inspiré Game of Thrones... J’ai pu imaginer la vie de ces français exilés à Londres, avec la diffusion d’émissions quotidiennes de radio auxquelles participe Maurice « en dilettante », dit l’auteure, méfiante par rapport à un personnage prompt à bâtir lui-même sa légende alors qu’elle décrit un Kessel très attachant et généreux.
Chronique complète sur blog Clesibliofeel, des reprises modernes, étonnantes, des chants de la Résistance : Le chant des partisans et La complainte du partisan dont l'histoire est contée dans le récit.
Je connaissais bien sûr Joseph Kessel et Maurice Druon (mais sans avoir lu ce dernier), cependant sans soupçonner qu’ils étaient apparentés – pour être tout à fait honnête, Druon me semblait être l’archétype du bourgeois français, à l’opposé du côté bourlingueur exotique de son oncle …
Dominique Bona est une autrice dont j’ai lu étonnamment peu de livres alors que tous les sujets sur lesquels elle a écrit m’intéressent! Je me suis plongée avec délice dans ce livre à la scène d’introduction haletante, à la découverte de la relation particulière, mêlant lien familial, amitié et complicité littéraire, entre Joseph Kessel et Maurice Druon.
Un livre qui nous raconte également tout un pan d’Histoire puisque le livre évoque aussi le côté patriote des deux hommes et leur écriture commune du Chant des Partisans. Last but not least, un troisième personnage – que je ne connaissais pas du tout- fait partie de cet ouvrage : Germaine Sablon, chanteuse et actrice, compagne durant de nombreuses années de Joseph Kessel, qui sera la première interprète du Chant des Partisans, et s’illustrera dans la Résistance, d’ailleurs décorée de la Croix de Guerre et de la Légion d’Honneur, dont l’autrice trace un très beau portrait.
Dominique Bona écrit extrêmement bien et ce livre est riche et passionnant. Je regrette simplement les nombreuses redites, qui m’ont un peu agacée- soit l’autrice ne fait pas confiance à ses lecteurs, soit les chapitres ont été écrits dans le désordre, sans que l’ensemble du livre ne soit relu, avec suppression des redondances. Dans les deux cas, c’est dommage !
Une excellente lecture, complétée par un entretien à la Maison de la Poésie, entre l’autrice et Olivia Gesbert, avec lecture d’Olivier Martinaud, auquel j’ai eu la chance d’assister
« C'est une nuit sans étoiles, le 23 décembre 1942 » Et par cette nuit sans étoiles, trois silhouettes suivent un guide catalan. Parties depuis Collioure, elles veulent passer la frontière. Direction l'Espagne. Direction surtout Lisbonne d'où elles espèrent embarquer pour Londres.
Ces trois silhouettes répondent aux noms de Joseph Kessel, Maurice Druon et Germaine Sablon. Joseph Kessel constitue le ciment de ce groupe : oncle de Maurice Druon, il entretient depuis quelques années une liaison avec Germaine Sablon. Tous trois ont été dénoncés comme résistants et cette fuite constitue leur dernière chance.
Ce livre s'ouvre donc sur un des morceaux d'anthologie de leur existence. Mais il est loin d'être le seul, tant ces trois personnages semblent avoir vécu de vies.
C'est à leurs trois destins que s'attachent donc Dominique Bona. Une de mes autrices de biographies préférées, tant elle sait allier un sens du récit, une plume élégante et une documentation fournie.
De Kessel et de Druon, je ne connaissais que des fragments. La composition du Chant des partisans. Les deux premiers tomes du Tour du Malheur. Le voyage comme moteur de tout chez Kessel. Son énergie folle. L'atelier des Rois maudits. Les lambris de l'Académie. Puzzles un peu épars dont Dominique Bona a donc reconstitué les pièces.
Tout se révèle passionnant : les éclats chez Kessel, ses parents, ses frères, ses différents foyers amoureux, sa culpabilité pour bagage après la mort de ses plus aimés. Son rapport à l'histoire. Son âme d'aventurier. Ses derniers instants au phrasé si poétique. Ses écrits. Ce mélange de Tolstoi et Dostoievsky qu'il porte en lui et qui font partie des plus belles pages de ce récit.
Et puis, dans son sillage, son neveu, Maurice. Vingt ans les séparent et Kessel ne s'est vraiment intéressé à lui que lorsqu'il est devenu jeune adulte. Maurice, qui finit ses phrases. Maurice qui se fait son porte-plume aux débuts. Maurice qui prend modèle sur son oncle mais vise très vite sa propre célébrité. Maurice qui adore le luxe et la vitesse. Maurice qui organise ses propres ateliers et enrôle des documentaristes et stylistes doués comme Edmonde Charles-Roux.
En filigrane, un peu en retrait de ces hommes, se tient Germaine Sablon. La compagne de fuite. La compagne résistante. Celle qui est connue pour ses chansons et ses duos avec son frère Jean Sablon. Celle qui va rejoindre les rangs des ambulances pendant la Seconde Guerre Mondiale et faire preuve d'une bravoure incroyable.
Trois silhouettes qu'on distingue à peine dans la pluie et sur les pans de cette montagne. Porte vers la liberté.
Trois silhouettes qui se dessinent pleinement quand cette œuvre se referme.
Comme j'ai aimé les accompagner le temps de cette lecture.
Les Partisans font partie de ces biographies qui se lisent comme des romans et qui donnent envie justement de se plonger dans les romans de leurs sujets. Je ne peux donc que vous la conseiller.
Une double biographie qui se lit comme un roman.
Les femmes, l'alcool, les voyages, les blessures, les rencontres, tout y est.
Des destins hors du commun, dans un contexte politique houleux. Deux monstres de la littérature et une femme incroyable dans un livre qu'on ne lâche pas.
Pour le lecteur passionné par Kessel ou Druon cet ouvrage de Dominique Bona particulièrement documenté est une mine.
Personnellement, je l'ai trouvé beaucoup trop long dans la narration des biographies croisées de Joseph Kessel et de son neveu Maurice Druon ,fils naturel de Lazare, frère de Jef, Joseph Kessel.. Lazare se suicide sans écrire une seule pensée pour son fils Maurice.La mère de Maurice épouse Rene Druon, un cinquantenaire courtois, aisé qui adopte Maurice.
Kessel Croix de Guerre 14-18 , Croix de guerre 39-46 est un immigré russe, un Juif des confins de l'Oural , habité par un imaginaire de pogroms et de dibbouks.Druon quant à lui rejette le judaisme et un certain folklore russe.
L'univers de Druon est stable, bourgeois , il aime la dolce vita alors que son oncle est un baroudeur.
Une femme libre, artiste croise la route de Kessel, il s'agit de Germaine Sablon .
Les premières pages du texte nous décrivent les trois protagonistes en partance en 1940 de Lisbonne vers Londres pour rejoindre la France Libre.En Angleterre Kessel est un journaliste engagé au service de la Résistance, Druon intervient dans la célèbre émission « Les Français parlent aux Français ».
L'auteure retrace la vie sentimentale des trois personnages. Kessel est un séducteur. En 1941 il réside près de Nice avec les quatre femmes de sa vie à proximité. Les absences de Germaine Sablon l'intriguent. Elle fait partie du réseau d'Andre Girard, en lien avec les services d'espionnage britannique.
Maurice Druon forme un couple mal assorti avec Genevieve Gregh, de 14 ans son aînée.
L'oncle et le neveu rédigent « Le chant des partisans » dont la première chanteuse officielle est Germaine Sablon.
Le livre déroule la vie de reporter de Kessel après la guerre. Il voyage aux frais de France Soir , avec son épouse Michèle il fait un périple au Kenya qui sera sa source d'inspiration pour le Lion( 1958), il fait un film en Afghanistan sur une course traditionnelle de chevaux, il en tirera un roman, Les Cavaliers.
Druon publie Les grandes familles et Les rois maudits.
Kessel est élu à l'Academie française en 1962,son neveu en 1966…
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