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Avec son recueil de nouvelles Les Ours n'ont pas de problème de parking , Nicolas Ancion nous emmène dans sa Belgique natale, un monde fait d'ours en peluche conducteurs d'automobiles et de souvenirs d'enfance mélancoliques. Sur un ton ironique, on y croise des personnages fantaisistes et émouvants souvent perdus dans la société actuelle, tels Ugur, tête de turc de l'école qui rêve d'intégrer l'équipe de football, et Marc Dutroux, triste homonyme de l'assassin. Sans oublier les peluches détectives et les retraités à la vie aventureuse. Ces huit nouvelles retracent le parcours d'adultes et d'enfants dont les idéaux sont souvent irréalisables dans la société dans laquelle ils vivent, mais qui tentent tout de même de les atteindre avec l'humour comme arme principale.
Dans ce recueil de neuf nouvelles, il est beaucoup question du monde de l’enfance, de ses tourments (le mini-drame que constitue le vol d’un album d’images de foot Panini), de sa nostalgie (que ne ferait-on pas pour conserver le doudou de ses tendres années), de la perte prématurée de son innocence (qui désole un Père Noël de supermarché, un brin moralisateur), de ses jouets (animés, à l’insu de leur propriétaire, d’une vie propre et parfois de louables ou redoutables intentions).
On y parle aussi de l’âpreté du monde des adultes (les mésaventures tragiques d’un homonyme de Marc Dutroux), de son injustice (ou quand un passant lambda est bien mal récompensé de son altruisme), ou de ses contingences professionnelles (comment donc profiter au mieux de sa retraite?)
Que cela soit drôle, loufoque, déjanté, surréaliste, cruel, amer ou mélancolique, on est captivés comme des enfants qui écoutent un conte de fées au coin du feu (si ça existe encore). C’est plein de souvenirs, de trouvailles de langage et de candeur, et parfois ça serre le cœur.
Quoi qu’il arrive, après cette lecture, cette improbable question vous taraudera : puisqu’il nous arrive de nous souvenir avec émotion d’un lapin rose éborgné ou d’une poupée chiffon toute délavée, pourquoi les vieux nounours et autres congénères en peluche n’auraient-ils pas la nostalgie de leur propre enfance, et même de leur petit.e propriétaire ?
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