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Dans ce recueil posthume, on se plonge avec délice dans la poésie de Michel Baglin, celle qui célèbre tour à tour l’univers de Doisneau, les arbres du canal du Midi ou le pont vieux de Montauban.
Dès les premières pages, le poète exalte la poésie que l’on croise dans le quotidien qui fait nos vies
« Elle est ce grain de folie qui germe dans toute envie »
Poésie engagée également lorsqu’il évoque les murs qui enferment et questionne « Mais qui nous dira comment chanter la mer qu’on asphyxie, la forêt qu’on déboise, la rivière qui pue ? »
Dans « Charlie’s blues » le poète s’insurge : « Charlie, ils en ont fait un symbole, à coup de kalachnikov, un nom partout repris dans le cortège de ceux qui n’ont pas abdiqué. »
« Les mots nous manquent » devant la mort et le carnage, face à l’obscur et il faudrait « quelque chose qui ressemblerait à la vie désirable que vantent les poèmes »
Et cette voix qui s’élève contre les atrocités nous fait du bien.
Le recueil se clôt sur « Notre planète » un poème émouvant, le poème d’une vie, que l’auteur dédie à son épouse Jackie.
« Un printemps toujours soulève nos terres
De ses pousses neuves,
De sa verdeur de promesse.
Et le gros coton gris des ciels de novembre n’y peut rien. »
Le poète s’est tu, nous restent ses poèmes qui continuent, contre vents et marées, à louer la vie et à dénoncer les atrocités du réel.
« Les mots nous manquent
Ils nous manquent devant le cercueil des êtres aimés, l’irréversible que l’on s’épuise à vouloir corriger pourtant et le chaos des existences »
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