« Son père avait prononcé le nom de Jean-Noël avec les yeux baissés, comme s'il l'appelait, à contrecoeur. Comme si la disparition de son fils aîné remontait à la veille, comme si Jean-Noël allait revenir brusquement, reprendre ses droits et résoudre la situation. (...) En tout cas, Jean- Noël aurait pu tout arranger. Seulement, Jean-Noël était enfermé dans un cercueil, sous la terre.».
Antoine, splendide image de la réussite, découvre un beau matin qu'il est brutalement licencié.
Le choc est à la mesure d'une vieille terreur enfouie : quand il rêve que son frère ainé Jean-Noël, décédé à douze ans d'une crise cardiaque après un match de rugby, lui apparaît sous les traits antiques du Dieu Pan.
Jean-Noël était le préféré de ses parents, gens de condition modeste qui ont toujours été convaincus de sa supériorité sur Antoine et vivent donc dans un regret perpétuel de son absence.
Commence alors pour Antoine une intense remise en question : quelle est donc l'erreur qui a guidé sa vie en le conduisant à une vie faite d'apparences et de faux-fuyants ? Que dissimule son goût pour l'opulence et le pouvoir ?
N'a-t-il pas usurpé la place de son frère? N'était-ce pas à lui de reposer sous terre ?
Les apparitions du Dieu Pan se multiplient sur le mode tantôt terrifiant tantôt ironique ou même grotesque.
La tentation de rejoindre l'autre monde se fait de plus en plus pressante à mesure qu'Antoine réalise qu'il n'était qu'un double, qu'une ombre. Qu'il est passé à côté de la vraie vie.
Il développe un don de seconde vue et perçoit enfin sa femme Pauline, ses meilleurs amis, ses collègues ou sa propre secrétaire dans leur vérité profonde. Au prix d'étranges visions.
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