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Jean Moomou étudie dans cet ouvrage, l'histoire méconnue de son peuple, les Boni descendants d'esclaves marrons du Surinam qui après avoir fui cette colonie, résisté contre l'armée coloniale hollandaise, se sont installés le long des grands fleuves du Surinam et de la Guyane française, et notamment le Maroni. A l'instar des autres groupes de marrons, descendant d'esclaves africains, les Saramaka, les Djuka ou encore les Paramaka, les Boni du nom du chef marron Boni Bokilifu, ont vécu en marge du système colonial et constituent jusqu'à nos jours des isolats humains.
L'historien, Jean Moomou, s'attache à décrire une période cruciale de la vie de ce peuple qui va 1772 à 1860. En effet, alors que les autres groupes, vont signer des traités de paix avec les autorités hollandaises dès 1762, les Boni, poursuivront des guerres contre l'armée coloniale, qui paralyseront la colonie sur tous les plans entre 1772 et 1776. Puis ils franchiront la frontière entre la Guyane française et le Surinam et longeront différents fleuves avant de s'installer sur le Lawa à partir de 1860. En effet un traité, signé par les gouverneurs du Surinam et de la Guyane française à la conférence d'Albina, reconnaît l'indépendance aux tribus des Bonis et leur attribue un territoire. Les Bonis, désormais en paix se structurent en une communauté.
Le peuple Boni prend naissance à ce moment, puisqu'il n'est pas issu directement de l'Ouest africain, mais de la réunion, durant le marronnage d'hommes et de femmes d'ethnies différentes. La période qui va de 1172 à 1860 marque définitivement la construction de l'identité des Boni et leur insertion dans l'histoire, non pas celle de l'intégration en Guyane, ni celle en rapport avec direct avec la France mais celle de l'isolement. La tâche de Jean Moomou n'est pas simple car il s'agit pour lui de mettre par écrit une histoire chantée, racontée à travers des contes, dans les formules de prières, lors de rencontres coutumières, dans l'art du Timbé, dans les récits des Gran Man.
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