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Fièrement plantées en plein Pacifique sud, ses premiers habitants en sont les Maoris. Après une longue épopée, ils débarquèrent sur ces îles qu'ils baptisèrent Te Henua Enana, « la terre des hommes ».
Les tribus y inventent une culture flamboyante, sur fond de guerre et d'érotisme : « la culture du jouir ». Les lois sont érigées sous forme de tabous. Les espaces sacrés sont assignés aux activités sociales et religieuses. Les tikis et leur pouvoir surnaturel nommé mana sont inventés aux Marquises avant d'envahir le triangle polynésien.
Statues de pierre ou de bois, à la foi gendarmes occultes, représentations des ancêtres et messagers des dieux, ils restent toujours craints et respectés par la peuple contemporain.
La magie sensuelle de la danse leur sert de langage pour dire l'amour, la guerre et pour prier. Patrimoine culturel de l'humanité, l'art sacré du tatouage y atteint son apogée.
En 1595, ces îles sont découvertes par l'Espagnol Alvaro de Mendana de Neira qui les baptise « Marquises » avant de les rendre à leur belle solitude. Il faudra attendre deux siècles pour qu'en 1774, James Cook y fasse une halte. En 1791, Etienne Marchand en prend possession au nom de la France.
Fin XIXe siècle, l'intrusion brutale de l'Occident entraîne une dépopulation massive, avec les maladies et l'alcool apportés par les baleiniers. Plus tard, les missionnaires les vaccinent pour leur inoculer un autre mal, plus sournois celui-ci : l'éradication de leurs racines et de leur culture.
En 1900, Gauguin s'installe dans sa « maison du jouir » et les défend ardemment contre une administration alors injuste.
En 1974, Jacques Brel les immortalise avec son dernier album, : Les Marquises.
A partir des années 1970, les Marquisiens se lance dans une quête identitaire et se battent pour retrouver leur langue et leur mémoire perdue. Le tatouage retrouve sa raison d'être. Les mots de la langue sacrée reviennent sur leurs lèvres. Et inlassablement au fil des gestes de la danse, on exhume une mémoire enfouie pour retrouver identité et dignité perdue. Mâtinée de culture tahitienne et française, les Marquisiens restent cependant ce qu'ils ont toujours été : ne ressemblant à personne qu'à eux même, uniques et authentiques.
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