"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fitz, Deborah et Moussah forment un inséparable trio de noctambules parisiens. Et voilà Moussah en couple et amoureux. D'une mannequin, pour couronner le tout. Mais la superbe Cerise disparaît du jour au lendemain, à l'aube d'un concours qui aurait pu changer sa vie. A-t-elle décidé de tout plaquer sur un coup de tête ? À la demande de Moussah, Fitz enfile le manteau d'enquêteur qui lui va si mal. Bien sûr, les autres participantes ont tout intérêt à éliminer Cerise, grande favorite de la compétition. Mais est-il possible que ces créatures de rêve se transforment en criminelles pour parvenir à leurs fins ? Fitz a pourtant toujours eu un faible pour les filles modèles...
Revoilà Fitz et ses amis pour une nouvelle "enquête". Je mets délibérément ce mot entre guillemets car aucun des trois n'a la stature d'un détective privé ou l'étoffe d'un héros. Ils font des recherches avec les moyens du bord, trouvent ou échouent, mais à chaque fois commettent des gaffes ou partent sur des mauvaises pistes assez évidentes. On est loin des fins limiers qui flairent le tueur dès le début de leurs investigations grâce à leur instinct et qui le traquent jusqu'à l'ultime ligne du bouquin. J'avais déjà apprécié la première apparition du trio dans Les talons hauts rapprochent les filles du ciel -Olivier Gay a de l'inspiration également pour ses titres- et je renouvelle mon plaisir avec cette deuxième aventure -et sans doute pas la dernière, quelques indices laissant penser à une (ou des) suites. Chouette !.
Fitz étant un dragueur, un homme à filles, superficiel et fier de l'être, il est ravi de pouvoir assister aux répétitions du show des mannequins pour glaner des informations. Il réussit à assouvir le fantasme des hommes : être entouré d'une trentaine de filles toutes plus belles les unes que les autres. Il est dans son élément, drague, profite de la vue et des atours visibles des filles. Mais Aurélie, sa nouvelle conquête guette, de même que l'organisateur du spectacle, Nathan, qui le cerne très vite : "Sérieusement, on ne se connaît pas depuis longtemps, mais je sens qu'on va avoir l'occasion de se recroiser. Tu as l'air d'avoir un talent naturel pour attirer les emmerdes, je trouve ça fabuleux." (p.112) Voilà, c'est ça Fitz, ce talent naturel et un dilettantisme évident. Il ne fait rien à fond : ne s'engage jamais vraiment dans une relation, ne vend de la drogue que pour se payer son studio aux Champs-Élysées et pour les faux-frais, commence une enquête mais la stoppe dès les premiers obstacles, ... Un mec quoi, me diront quelques unes des filles -non, pas toutes ?- qui me lisent de temps en temps. Il est humain quoi ! Donc crédible.
Dans la forme, Olivier Gay ne change pas -il aurait tort d'ailleurs-, toujours le même ton : humour et dérision -voire même auto-dérision-, situations à peine réalistes ou pour le moins pas sérieuses dans le genre polar. Il se moque gentiment des jet-setteurs, des gens de la nuit, mais aussi des mannequins, des truands, en fait de tout le monde. Rien de bien méchant, juste une ou deux saillies : "Ma dernière histoire un peu sérieuse, ç'avait été Julie, et mes souvenirs restaient mitigés à ce sujet. Rien que d'y penser, je tendis la main pour aller caresser du doigt la cicatrice qui me mangeait le visage. Le médecin avait fait ce qu'il avait pu, mais je garderais à vie cette zébrure rageuse sur la joue droite. Moussah prétendait que ça me donnait du caractère -mais Moussah aimant aussi le look de M Pokora, je prenais ses commentaires avec un peu de recul." (p.19) Ça me rappelle certains livres de la collection jaune du masque que je lisais lorsque j'étais plus jeune, certains Exbrayat par exemple : une intrigue, des personnages sympas, de l'humour, un cocktail pas trop fort, on peut en prendre deux ou trois à la suite (donc si vous n'avez pas encore lu Les talons hauts..., n'hésitez pas, puis enchaînez avec Les mannequins...), qu'on apprécie sur le moment et dont on garde le goût en mémoire avec grand bonheur. Dès qu'il est passé au shaker de l'écrivain puis à celui de l'éditeur, j'en reprendrai bien un troisième moi !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !