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Les jours brûlants

Couverture du livre « Les jours brûlants » de Laurence Peyrin aux éditions Calmann-levy
Résumé:

Pourquoi une épouse amoureuse, une mère aimante, décide-t-elle de disparaître ?

À 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection.
Et puis... alors qu'elle... Voir plus

Pourquoi une épouse amoureuse, une mère aimante, décide-t-elle de disparaître ?

À 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection.
Et puis... alors qu'elle rentre de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme surgit, la fait tomber, l'insulte, la frappe pour lui voler son sac. Joanne s'en tire avec des contusions, mais à l'intérieur d'elle-même, tout a volé en éclats. Elle n'arrive pas à reprendre le cours de sa vie. Son mari, ses enfants, ne la reconnaissent plus. Du fond de son désarroi, Joanne comprend qu'elle leur fait peur.
Alors elle s'en va. Laissant tout derrière elle, elle monte dans sa Ford Pinto beige et prend la Golden State Highway. Direction Las Vegas.
C'est là, dans la Cité du Péché, qu'une main va se tendre vers elle. Et lui offrir un refuge inattendu. Cela suffira-t-il à lui redonner le goût de l'innocence heureuse ?

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Avis (16)

  • 1976, Modesto. Joanne mène une vie paisible aux côtés de son mari et de ses deux enfants. Femme au foyer, elle semble épanouie sous tout point de vue. C’est la reine des cocktails lors des dîners organisés à la maison. Elle sait manier les ingrédients et les dosages comme personne. Pourtant,...
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    1976, Modesto. Joanne mène une vie paisible aux côtés de son mari et de ses deux enfants. Femme au foyer, elle semble épanouie sous tout point de vue. C’est la reine des cocktails lors des dîners organisés à la maison. Elle sait manier les ingrédients et les dosages comme personne. Pourtant, tout va basculer, lorsqu’un jour, en sortant de la bibliothèque où elle s’était rendue afin d’emprunter des romans, elle va se faire agresser. Dès lors, Joanne va peu à peu perdre pied, jusqu’au jour où elle décide de fuir à Las Vegas, et de tout recommencer seule.

    C’est un très bon roman, même si je dois avouer que parfois, j’ai eu quelques difficultés à suivre les réactions de la protagoniste. Pourtant, je dois reconnaître à ce roman une très belle part de beauté, et le périple de Joanne m’a énormément touchée.

    Il est impossible de ne pas ressentir d’empathie pour la jeune femme. Elle se retrouve totalement déboussolée après son agression, se rendant coupable, notamment parce qu’elle n’a pas su se défendre. Elle va peu à peu se protéger sous une carapace infranchissable, et n’y voyant aucune autre issue, elle prendra la fuite. Si je peux comprendre le fait qu’elle se soit sentie un peu seule dans cette épreuve, notamment à cause d’un mari trop accaparé par son travail de médecin, il m’a néanmoins paru qu’elle allait trop loin.

    Pourtant, je n’ai pu qu’admirer la capacité de Joanne à prendre un nouveau départ et de nouveaux repères. J’avoue avoir ressenti une dualité tout au fil de ma lecture, ayant eu à tour de rôle beaucoup de tendresse pour la protagoniste, mais aussi beaucoup de colère à cause de l’abandon qu’elle inflige sans explication aucune à sa famille. C’est un personnage féminin complexe et qui ne m’a pas laissée indifférente.

    Ce roman est dépaysant, de par son immersion totale dans le Las Vegas de la fin des années 70. L’atmosphère y est très bien rendue et cela octroie beaucoup de caractère au récit. Cependant, j’ai eu la sensation à maintes reprises de tourner un peu en rond. Même si cela n’a pas émaillé mon plaisir de lecture, j’ai trouvé cela dommage.

    La plume de l’auteure est raffinée et élégante. D’un style exigeant, elle ne nous permet pas forcément de tourner les pages avec avidité, mais plutôt de lire à un rythme modéré afin d’être apte à apprécier toutes les couleurs qui émanent de ce récit. Les chapitres sont de petite taille, et cela dynamise l’intrigue. Je voudrais accorder deux petites mentions spéciales, à savoir d’un côté la couverture élégante et très belle, et d’un autre côté, l’amorce des chapitres très originale. En effet, chacun d’entre eux débute par le nom d’un cocktail, de ses ingrédients et de la caractéristique de son arôme. C’est un très joli clin d’œil fait à Joanne.

    Un beau roman, servi par une plume élégante et une héroïne que ne m’aura pas laissée indifférente. J’ai eu une multitude d’émotions contradictoires pendant ma lecture. Même si je n’ai pas toujours compris les réactions de la protagoniste, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour elle. À découvrir.

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  • J'avais découvert cette auteur avec L'aile des vierges que j'avais beaucoup aimé, c'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai commencé ce roman. Sans être totalement convaincue et séduite, j'ai pourtant aimé ce beau portrait de femme et ce récit juste et touchant de cette parenthèse, cette...
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    J'avais découvert cette auteur avec L'aile des vierges que j'avais beaucoup aimé, c'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai commencé ce roman. Sans être totalement convaincue et séduite, j'ai pourtant aimé ce beau portrait de femme et ce récit juste et touchant de cette parenthèse, cette bulle dans sa vie, dans ce havre de paix improbable à Las Vegas. Malgré le fait que j'ai eu du mal au début à rentrer dans l'histoire et à y croire, à comprendre pourquoi une simple (mais tout est relatif) agression pouvait amener Joanne à fuir et tout quitter, j'ai fini par être emportée malgré tout. Et à ressentir beaucoup d'empathie pour cette femme. Et j'ai adoré la fin, les dernières pages qui sont bouleversantes de délicatesse.

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  • Joanne Linaker, jeune femme mariée à un chirurgien qu'elle a connu jeune, avec deux enfants vit dans une maison à Modesto en Californie. Sa vie se déroule sans heurts pour cette experte en cocktails, malgré une adolescente qui la traite avec mépris : nous sommes au royaume des « desperate...
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    Joanne Linaker, jeune femme mariée à un chirurgien qu'elle a connu jeune, avec deux enfants vit dans une maison à Modesto en Californie. Sa vie se déroule sans heurts pour cette experte en cocktails, malgré une adolescente qui la traite avec mépris : nous sommes au royaume des « desperate housewives ». Un jour, tout bascule : en revenant de la bibliothèque, en bicyclette elle se fait agresser par un junkie qui la traite au passage de « connasse » « salope » car elle refuse de lui donner son sac.
    Des points de suture, qui vont balafrer le front, des contusions multiples vont entraîner un état de sidération puis une plongée dans les eaux profondes de la dépression, de l'alcoolisme… Elle n'arrive pas à s'identifier à autre chose qu'à « salope, connasse » qu'elle se répète en boucle.
    L'alcool au volant, comme il se doit, elle se retrouve dans le fossé, la voiture en fourrière, et la phrase assassine de son mari : : « tu me fais peur, tu fais peur aux enfants ». Elle pense qu'elle est devenue toxique, et qu'il ne lui reste qu'une solution la fuite. « Elle fuit pour leur bien à tous. » et c'est le début d'une autre aventure, finie la femme au foyer, elle ne se sent plus légitime et surtout elle a découvert que son monde protégé était un peu trop « idéal » . Alors direction Las Vegas, au volant de sa Punto!
    C'est une histoire sympathique, un voyage initiatique car elle se confronte à la souffrance des autres femmes qu'elle va rencontrer, la survie dans un monde dont elle ne connaît rien, avec les douleurs qui s'installent quand on serre trop les dents pour avancer coûte que coûte et surtout ne montrer aucun signe de faiblesse.
    Laurence Peyrin décrit assez bien les raisons pour lesquelles on décide de fuir, et à travers la question : « qu'est-ce qui fait que ? », montre que le problème se pose différemment selon qu'on est un homme ou une femme, l'homme peut choisir de disparaître alors qu'il a une famille, sans que cela choque vraiment, tandis que la femme qui abandonne son foyer ou ses enfants cela choque forcément.
    J'ai bien aimé les achats compulsifs de céréales du petit-déjeuner qu'elle stocke par kilos n'importe où, les échanges de chariots dans les magasins…
    C'est le premier roman de Laurence Peyrin que je lis, et j'ai passé un bon moment, alors que ce n'est pas trop le genre de romans que je lis d'habitude.
    Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Levy qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.
    #Lesjoursbrûlants #NetGalleyFrance
    Lien : https://leslivresdeve.wordpr..

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  • Je suis beaucoup plus difficile à satisfaire en littérature blanche qu’en littérature policière.
    Pour moi ce genre littéraire n’autorise aucune approximation. Aucune incohérence. Et, surtout, doit être exempt de tout manichéisme.

    Parce qu’il représente souvent la vraie vie, il se doit d’être...
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    Je suis beaucoup plus difficile à satisfaire en littérature blanche qu’en littérature policière.
    Pour moi ce genre littéraire n’autorise aucune approximation. Aucune incohérence. Et, surtout, doit être exempt de tout manichéisme.

    Parce qu’il représente souvent la vraie vie, il se doit d’être tout en nuances.
    Et Les Jours Brûlants est un parfait exemple de réussite dans ce domaine.

    Pourquoi une mère et une épouse comblée, une femme heureuse, décide t-elle un jour de tout abandonner et de s’enfuir loin de tous ceux qu’elle aime ?

    Si la question se pose nettement moins lorsqu’il s’agit d’un homme, le fait qu’une femme (et plus encore une mère) puisse en arriver à cette extrémité nous interpelle.

    Je voulais découvrir si une telle histoire pouvait être racontée sans tomber dans les lieux communs.
    Et Laurence Peyrin y parvient avec brio.

    Pour beaucoup le premier réflexe sera de se dire que le facteur déclenchant de cette fuite n’est pas assez grave pour excuser une telle décision. Et pourtant...

    L’erreur serait de lire l’histoire de Joanne avec nos repères de 2020. Nous vivons dans un monde où la violence est devenue la norme, et non plus l’exception. Non pas que la violence n’existait pas déjà il y a 45 ans, mais elle était beaucoup moins naturelle.
    Qui plus est dans une petite ville américaine.

    Ce roman est donc une lecture à mettre en perspective.

    Joanne ne cherche ni à faire comprendre sa décision, et encore moins à se la faire pardonner.
    Elle ne part pas pour être plus heureuse ailleurs, sa démarche est beaucoup plus profonde que ça.

    Mais ça vous le découvrez par vous-même, en lisant ce très beau livre.

    Je vous rassure, il n’est pas là pour faire pleurer dans les chaumières. J’ai même rarement autant souri pendant une intrigue d’une telle gravité.

    Grâce aux personnages, dans un premier temps, qui sont follement attachants, malgré leurs multiples défauts.
    Peut-être même à cause d’eux, justement.
    Les situations, ensuite. Inattendues, vibrantes, amusantes, émouvantes... humaines tout simplement.

    C’est donc un roman à découvrir, pour la plume, pour l’histoire, et pour son héroïne, qui restera très longtemps dans la mémoire des lecteurs.
    Un véritable coup de cœur.

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  • 1956, par une belle nuit d'été, Joanne Miller, dix-huit ans, s'éprend du beau et talentueux Thomas Linaker, étudiant en médecin. Comme toutes les belles histoires, ils se marient, deviennent parents de deux enfants. Une belle vie devant eux avec des amies, des soirées, jusqu'au jour où tu...
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    1956, par une belle nuit d'été, Joanne Miller, dix-huit ans, s'éprend du beau et talentueux Thomas Linaker, étudiant en médecin. Comme toutes les belles histoires, ils se marient, deviennent parents de deux enfants. Une belle vie devant eux avec des amies, des soirées, jusqu'au jour où tu bascules...

    En rentrant de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme l'a fait tomber de son vélo, l'insulte violemment et lui vole son sac. Quelques égratignures, rien de bien grave, enfin, en apparence. Car dans son for intérieur tout part à vau l'eau, tout vole en éclats.

    Comportements étranges, rituels bizarres, Joanne commence à faire peur à son entourage. Elle décide de tout claquer et de disparaître sans laisser de trace. Direction Las Vegas.

    De fil en aiguille, au hasard des rencontres et des peurs, Joanne se retrouve au Bunny Bunny, une boite de strip-tease où le rôle de barmaid lui est donné, et où les rencontres vont se succéder. Mais cela suffira-t-il a lui redonner gout à la vie ?

    "Les jours brûlants" est un roman bouleversant d'émotion où Laurence Peyrin détaille avec une plume parfaite les émotions au travers de cette femme mutilée mais aussi d'autres femmes au parcours tout aussi incroyable. Des femmes attachants, colorées derrière des néons roses et bleus, des femmes fortes aux grands coeurs.

    Complètement transporté par la vie de ces femmes, par leurs destins, leurs volontés, leurs rêves. Les pages se tournent comme un cyclone de couleur et d'émotion.

    Un roman dévoré où l'auteure nous mêle à la vie de cette femme blessée qui part à la rencontre d'elle-même, mais aussi à des personnages secondaires aux destins brisés, tout en écoutant "Unchained Melody" en sirotant des cocktails par centaines que l'on trouve à chaque début de chapitre et qui renvoie a une part de vie de Joanne !

    Touché en plein coeur, c'est beau, bouleversant, marquant, empli d'espoir et d'émotion à la douce sensibilité féminine.

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  • Entre Joanne Miller la fille de l'épicier et Thomas Linaker le fils du médecin, le dérapage s'était produit un soir sur un parking, dans l'exiguïté du siège d'une Pontiac, une petite Brianna toute joufflue était née neuf mois plus tard. Voilà comment Joanne était devenue une bourgeoise de...
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    Entre Joanne Miller la fille de l'épicier et Thomas Linaker le fils du médecin, le dérapage s'était produit un soir sur un parking, dans l'exiguïté du siège d'une Pontiac, une petite Brianna toute joufflue était née neuf mois plus tard. Voilà comment Joanne était devenue une bourgeoise de Modesto, elle était la joie de vivre incarnée. Elle éprouvait une vraie passion amoureuse pour son mari. Joanne n'avait jamais connu la violence ; un coup rapide donné dans la roue arrière de son vélo, une chute, un choc si violent et un marginal drogué qui lui tire le sac qu'elle portait en bandoulière.

    Son quotidien si harmonieux est cassé, elle passe ses nuits à se remémorer cette attaque et voilà Joanne qui bascule, qui dégringole. Elle se retrouve en cellule de dégrisement au poste de police. Et son mari qui prononce cette phrase terrible : « tu me fais peur chérie, et tu fais peur aux enfants. » Alors Joanne décide de s'en aller de leur vie pour qu'ils puissent regagner l'équilibre qu'elle leur a fait perdre.

    Qu'est-ce qui fait qu'un jour, quelqu'un décide de disparaître ? Qu'est-ce qui fait que ce suicide social soit la seule voie possible ? Comment une mère peut-elle quitter son foyer, laisser ses enfants derrière elle, sans se retourner ?

    « La maternité, sacrée entre tous les liens humains, faisait de la fuite le plus incompréhensible des abandons, le plus impardonnable. On aurait davantage compris un suicide physique. La mort absout de bien des choses. »

    Las Vegas est la ville idéale pour se perdre, et la ville va absorber Joanne immédiatement, au fil des mois elle va se couler dans la cité du péché et devenir la reine du cocktail.

    « Elle avait fait ce en quoi elle était passée experte : édifié les barrages, fermé les écoutilles, mis en vacance l'hémisphère droit de son cerveau, celui des émotions. Elle avait basculé toute sa mécanique sur l'hémisphère gauche, celui de la raison, le côté binaire où une question n'avait qu'une réponse, point. »

    Laurence Peyrin nous dresse le portrait d'une femme attachante qui voit sa vie dérailler suite à une agression, qui perd complètement pied. L'auteur sait parfaitement décrire toutes ses émotions, sa culpabilité, son envie d'oublier, de se reconstruire, de renaître. Elle va se retrouver barmaid dans club de strip-tease, un havre de paix pour les âmes perdues, celles qui ont connu une mauvaise fortune de vie, où Harvey et Thelma les patrons essayent de restaurer le vivre-ensemble. L'occasion pour Laurence Peyrin de nous faire partager le quotidien des danseuses, Beverley, Rita, Mandarine, Sally-Kim, Rosario, toutes ballottées ont échouées dans ce club, brisées par leurs rêves perdus. Comme Joanne, le lecteur va peu à peu découvrir le destin tragique de chacune, et puis il y a Silas Jones le jeune guitariste plein de délicatesse.

    Le parcours de cette femme qui part à la rencontre d'elle-même est un vrai régal, l'écriture, l'histoire, les personnages secondaires, tout se sirote voluptueusement comme les cocktails que l'on trouve en tête de chaque chapitre.

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  • Joanne mène la vie typique d’une épouse et mère dans la petite ville de Modesto dans les années 70. Son mari Thomas travaille comme médecin et elle s’occupe des enfants et du ménage. Mais un jour, un incident bouleverse toute sa vie : un agresseur lui fait tomber de son vélo et vole son sac....
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    Joanne mène la vie typique d’une épouse et mère dans la petite ville de Modesto dans les années 70. Son mari Thomas travaille comme médecin et elle s’occupe des enfants et du ménage. Mais un jour, un incident bouleverse toute sa vie : un agresseur lui fait tomber de son vélo et vole son sac. Elle n’a pas de graves blessures mais le fait d’être devenu victime l’empêche de retourner dans la vie et de se sentir à l’aise. Quand Thomas lui refuse plus de médicaments, elle boit de l’alcool, puis, son comportement change : au supermarché, elle échange les chariots et prépare les dîners avec ce que d’autres personnes ont voulu acheter pour sentir un peu la normalité qu’elle-même ne retrouve plus. Un jour, après une phrase de trop de Thomas, elle se voit confrontée à une décision : ou elle se suicide ou elle recommence avec une autre vie. C’est ainsi que la nouvelle Joanne naît : à Las Vegas, derrière un comptoir d’un bar comme la reine des cocktails.

    Laurence Peyrin raconte l’histoire d’une personne qui est déracinée violemment de sa vie. C’est un incident inférieur, plutôt une chose pour s’énerver et se fâcher, mais rien d’important. Pour Joanne, au contraire, c’est un moment décisif, quoique saine physiquement, son esprit et son caractère changent profondément. C’est la peur de devenir victime une deuxième fois, l’impression de ne pas être comprise, la recherche de n’importe quoi pour arrêter les pensées de tourner en rond et pour oublier cette journée fatale.

    Mais l’auteur raconte aussi l’histoire de personnes qui montrent de la bienfaisance, qui ne jugent pas et qui ne posent pas trop de questions, mais qui sont là pour les autres et qui les acceptent comme ils viennent. Au Bunny Bunny, Joanne est un personnage sans passé mais pour qui il y a un présent et peut-être un avenir qu’elle crée elle-même. Une famille composée de personnes en fuite, mais une sorte de famille avec des règles strictes qui donnent de l’orientation pour ceux perdus dans la vie.

    Il y ce slogan fameux « What happens in Vegas, stays in Vegas » pour attirer les visiteurs avec la promesse que leurs secrets seront bien cachés là-bas, mais ce sont aussi les âmes perdues qui s’y retrouvent. Une ville artificielle qui offre la possibilité de s’inventer de nouveau – et d’oublier d’où on vient.

    J’ai bien aimé ce roman plein de compassion qui offre beaucoup à réfléchir.

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  • » Les jours brûlants « de Laurence Peyrin aux éditions Calmann Lévy paraîtra prochainement dans vos librairies !
    Qu’est-ce qui peut pousser une femme à disparaître ?
    A trente-six ans, Joanne voue sa vie au bonheur de ses proches. Avec son mari chirurgien, ils vivent paisiblement dans la ville...
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    » Les jours brûlants « de Laurence Peyrin aux éditions Calmann Lévy paraîtra prochainement dans vos librairies !
    Qu’est-ce qui peut pousser une femme à disparaître ?
    A trente-six ans, Joanne voue sa vie au bonheur de ses proches. Avec son mari chirurgien, ils vivent paisiblement dans la ville de Modesto en Californie. Elle sait si bien recevoir ses hôtes qu’on la surnomme même « la reine des cocktails » ! Mais ses relations avec sa fille aînée sont plus conflictuelles. En effet, cette dernière – féministe – ne comprend pas l’attitude effacée et sans ambition de sa mère. Néanmoins, rien ne semble perturber Joanne, appréciée de tous.
    Mais un jour, alors qu’elle rentre de la bibliothèque à vélo, Joanne est violemment agressée par un homme qui tente de lui voler son sac. Insultée et humiliée, Joanne rentre chez elle, tant bien que mal. Choquée. Son mari médecin est présent et l’accompagne autant que faire ce peu dans son rétablissement. Mais l’irruption de la violence dans la vie de Joanne, de manière aussi soudaine qu’impromptue, va la plonger dans un état second.
    p. 153 » La découverte de la violence avait fait de la reine des cocktails, cette joie incarnée, un bloc de souffrance psychique. Elle avait commencé ce jour-là à refouler le passé, tout ce qui était beau et bien, et à voir le présent sous un prisme déformé par le mal obsédant auquel elle tentait d’échapper par des actes aberrants. «
    Pour Joanne et ses proches, il y aura un avant et un après. Plus rien de pourra jamais être comme avant. Jamais Joanne ne pourra retrouver la sérénité et surtout l’innocence qui la caractérisait tant jusqu’alors. Une phrase de son mari va déclencher chez elle la décision de fuir et de disparaître..
    p. 135 : » Tu me fais peur, chérie, et tu fais peur aux enfants. «
    Où Joanne décidera-t-elle d’aller ? Disparaître l’empêchera-t-elle seulement d’affronter cette blessure ? Laurence Peyrin décrit ici avec précision les dégâts que peut provoquer une agression, si banale soit-elle pour certains, elle peut se révéler destructrice pour d’autres. Nous ne sommes pas tous préparés ni armés de la même manière. Finalement, on peut se poser la question de savoir si l’héroïne disparaît pour se protéger elle ou ses proches ? Laurence Peyrin embarque son lecteur pour une série de montagnes russes émotionnelles. Et messieurs, ne vous abstenez pas de découvrir ce roman à première vue plutôt destiné au public féminin, il pourrait vous apprendre quelques subtilités…
    « Est-ce que je suis envahissante ?
    -Terriblement, lorsque tu n’es pas là. » Romain GARY

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