"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes. »
Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au coeur du val d'Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.
Vingt ans plus tard, c'est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé - et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l'intime à l'universel et signe un grand roman d'apprentissage et de filiation.
Traduit de l'italien par Anita Rochedy
Passionée de montagne, j'ai accompagné cette terne amitié dans la rudesse du pazsage avec beaucoup de tendresse.
C'est par la plume touchante de Paolo Cognetti que nous faisons connaissance avec cette famille milanaise venue se réfugier l'été dans le Val d'Aoste. Devant nos yeux se dévoile une amitié touchante entre deux jeunes garçons. Une amitié qui évoluera avec les années, mais dont la sincérité sera toujours présente.
Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est ce lien. C'est la vie qui passe, mais ce lien immuable qui reste.
Et puis cette montagne. Cette lecture fut pour moi une immersion complète dans des paysages grandioses. Une immersion en plein alpage. Je crois que c'est ce que j'ai préféré durant ma lecture. Je ne connais que très peu la montagne. Grâce à ce roman, j'ai eu l'impression d'être partie dans les Alpes, d'avoir marché sur ces chemin caillouteux, d'avoir entendu les cloches des vaches, d'avoir touché les glaciers.
Ce livre est un concentré de tristesse et de nostalgie, mais empli de beauté et de bonté. Comment ne pas y voir une part autobiographique dans ce roman si emprunt de sincérité.
Pietro est un petit milanais de onze ans qui va découvrir, lors de vacances à Grana (Val d’Aoste, au cours de l’été 1984) une région montagneuse qu’il va sillonner avec son père, mais aussi en compagnie de son nouvel ami Bruno.
Un père comme il n’a pas l’habitude de le voir à Milan. Ici les rôles de ses géniteurs se sont légèrement inversés. Lui, si solitaire, colérique et révolté contre le monde entier en ville – devient un passionné de marche et un père attentionné, qui désire initier son fils au plaisir de la montagne. Sa mère, une femme si calme et qui régulièrement tempère son époux à Milan, est au contraire beaucoup plus inquiète du potentiel danger lié à leurs escapades …
Les débuts avec Bruno (petit vacher de son âge) sont moins évidents : l’amitié qui naitra sera inversement proportionnelle à leurs différences … Le narrateur (Pietro) nous confie trente ans de sa vie, une existence composée, comme toutes les autres, de bonheur et de drame. Il nous entrainera jusqu’au Népal alors que Bruno restera toujours à Grana … Tous trois nous feront indéniablement partager leur passion pour la montagne.
C’est bien écrit, agréable à lire (Prix Médicis Étranger 2017) et touchant. Je découvre – avec un réel contentement – cet auteur italien dont j’ignorais tout ! Même si je dois admettre lui avoir préféré au siècle dernier (et en restant dans la majorité des thèmes abordés : nature, enfance, amitié et revers de la vie …) les souvenirs de Marcel Pagnol, dans les collines de son Garlaban adoré, et son affection (plus éphémère, hélas !) pour Lili des Bellons, mort pour la France en 1918, à l’âge de vingt ans … Toutefois, je n’ai vraiment pas « boudé mon plaisir » : voici donc un fort joli roman !
Vallée d’Aoste, massif des Alpes où se situe le mont Rose, avec la pointe Dufour à 4 634 m ; un lieu qui stimule l’esprit en quête de voyages, mais aussi l’amitié indéfectible de deux jeunes enfants. Que tout oppose dans la façon de vivre, de voir l’avenir, hormis l’amour de la montagne, un attachement viscéral aux pierriers, aux crêtes et sommets mais surtout à la solitude, des lieux propices à la méditation, à l’écoute du silence.
Grana, val d’Aoste, un jeune vacher – Bruno – sans amour familial, sans grande connaissance si ce n’est celle de la nature, son terrain de prédilection dans lequel il excelle ; Pietro, enfant citadin de Milan, qui grâce à son père, va découvrir le monde montagnard et surtout Bruno, qui va l’initier aux secrets de la rude vie dans l’univers de l’alpage.
Le temps va passer, et chacun y trouve sa route ; mais Bruno ne peut quitter l’endroit de son enfance et ne peut même envisager de le quitter ; tout à l’opposé de Pietro, qui se cherche, voyage au Tibet, au Mustang pour des séjours humanitaires et y faire des reportages sur la vie de ses habitants, mais qui toujours reviendra voir son ami Bruno et se ressourcer le nez dans les étoiles à ses côtés. En effet, comment oublier les moraines, les séracs, les névés toujours présents dans leurs souvenirs indélébiles, et où se trouve le plus beau refuge.
Ce livre - Prix Médicis 2017 -, de Paolo Cognetti, fredonne un hymne à la nature, à la lenteur, à l’observation des mélèzes, d’un flocon de neige, de l’eau glacée d’un petit ruisseau. À lire calmement en écoutant la symphonie pastorale de Beethoven. Un voyage hors du temps que l’on ne voudrait guère quitter, une lecture bienfaitrice et réparatrice pour l’âme. Bref, un excellent remède à la monotonie et la frénésie citadines.
Pietro, garçon de la ville, passe l’été de ses onze ans dans les Alpes italiennes au cœur du val d’Aoste où il accompagne son père à la conquête des sommets. Mais Pietro préfère explorer les forêts, remonter le torrent « et dévaler les névés en lançant des cris d’Indiens » avec Bruno, un enfant des montagnes. Naîtra de ces étés à la montagne une solide amitié…
Vingt ans plus, à la disparition de son père, Pietro revient dans la montagne de son enfance et c’est auprès de ce vieil ami qu’il se réconcilie avec l’image d’un père qu’il n’avait pas compris…
Un roman sur l’amitié, sur la filiation, écrit dans une langue aussi limpide et fluide que les eaux vives d’un torrent… Un mémorable mérite un détour sur la carte de mes lectures…
“ Un lieu que l’on a aimé enfant peut paraitre complètement différent à des yeux d’adulte et se révéler une déception, à moins qu’il ne nous rappelle celui qu’on n’est plus, et nous colle une profonde tristesse. »
Superbe, simple, sauvage... Un plaisir à lire d'une traite !
Elles se trouvent dans l'Himalaya, ces huit montagnes et ce n'est qu'en lisant le livre que vous comprendrez la signification de ce titre !!
et vous ne regretterez pas les quelques heures passées à gravir d'autres montagnes, à glisser sur quelques glaciers ou à transporter le matériau nécessaire à la construction d'une Baita,,maison typique des alpes italiennes du coté du Mont Rose.
Un livre calme, silencieux, sage et précieux, comme les instants de pause nécessaires en plein cœur d'une vie agitée ;
celle de Piero, fils unique d'une famille milanaise venant des Dolomites, autre région montagneuse d’Italie.
Celle aussi de Bruno, lui, né et vivant à Grana dans les alpes, petit montagnard à la famille décomposée, privé d'école ou d'éducation, sauvé par les parents de Piero qui ont réussi à l'amener en classe de troisième.
Deux enfants de 11 ans qui vont devenir adultes, parcourir leurs montagnes, en visiter d'autres, vivre leurs vies, bien différentes, se perdre de vue, se retrouver pour construire ensemble une maison, héritage du père de Piero, planche par planche, pierre à pierre « l' héritage .. me fit l'impression d'une réparation, ou d'une deuxième chance, pour notre amitié interrompue ».
au cœur de la nature, « un mot de la ville d'après Bruno ;..ici on parle de pré, de bois, de torrent, de roche », autant de choses qu'on peut montrer du doigt. »
Un monde d'hommes, de bâtisseurs, de montagnards, rudes et durs, les femmes sont présentes, les mères surtout !! et quelques phrases sont des plus explicites .
Bruno « on est pareils, elle et moi »
« seulement, elle c'est une femme. Si je vais vivre dans les bois, personne ne me dira rien. Si une femme le fait, on la traitera de sorcière. Si je me taisais, quel problème cela ferait ? Je ne serais qu'un homme qui ne parle pas. Une femme qui ne parle plus est forcément à moitié folle ».
Un livre bienvenu, chaleureux, amical et bienveillant où chaque mot pèse son poids de vie, ancestrale et moderne à la fois, où chaque bouchée avalée renferme son once de coutume et de tradition, où chaque pas laisse une empreinte indélébile dans votre esprit !
Belle lecture !
Revenant chaque été dans le même hameau perdu des montagnes du Val d’Aoste, un petit citadin se lie d’amitié avec un gamin du cru et découvre à son contact la rudesse et les beautés de la nature alpine. Parvenu à l’âge adulte et cherchant sa voie après la disparition d’un père qu’il n’a jamais vraiment compris, Pietro finira par retourner auprès de son ami, toujours resté sur le même pan d’alpage où il tente obstinément de maintenir un mode de vie d’un autre siècle.
Il est impossible de ne pas voir de larges traits autobiographiques dans la narration de Pietro, tant cette histoire exprime d’intime ressenti et revêt des accents d’authenticité jusque dans ses plus infimes détails. L’intrigue, très simple, tire son épaisseur de ses personnages, dont on découvre peu à peu les multiples nuances, restituées avec une sensibilité toute de finesse et de pudeur. Chez Paolo Cognetti, l’émotion ressemble à ce petit torrent de montagne qui, dans son livre, court sous-terre avant d’émerger plus en aval : on la ressent plus qu’on ne la lit, elle sourd au travers des lignes et se laisse deviner plus qu’elle ne s’exprime. Et elle s’enterre parfois au tréfonds d’une génération pour rejaillir à la suivante, dans de curieuses répétitions des mêmes destins.
La couleur de ce livre est d’abord celle d’une indéfectible amitié, entre deux garçons, puis deux adultes, que tout sépare : Pietro se cherche de par le monde, Bruno s’accroche à la montagne qu’il n’a jamais quittée, mais, chacun à leur façon, ils vivent les mêmes apprentissages et les mêmes blessures, tentant de se construire un avenir en se réconciliant avec leur passé et leur héritage filial.
Aux prises avec leurs tâtonnements et leurs drames, tous deux tirent leur force de leur seul vrai point d’ancrage : la montagne et l’amour viscéral qu’elle leur inspire. Omniprésente, elle est leur refuge, leur lieu de repli, leur cachette face à un monde oublieux des vrais essentiels. Elle leur offre la liberté et la solitude au sein de grandioses espaces de nature préservée, une vie rude et spartiate au rythme des saisons, le calme et l’apaisement au contact d’une simple authenticité, la souffrance et le plaisir de l’effort physique.
Une grande tristesse et une vraie sincérité émanent de ce livre que l’on quitte le coeur serré et les larmes aux yeux, mais les jambes musclées, les poumons oxygénés et les yeux tournés vers les cimes de l’avenir. Coup de coeur.
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