"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout commence en Espagne. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille qu'elle abandonne aux soeurs d'un couvent. Les deux orphelins connaissent la misère et Franco mais se rencontrent, se marient, partent à Paris. La Galicienne devient femme de ménage, le Basque gardien du théâtre de la Michodière. Ils auront un enfant, Maria. C'est notre narratrice.
À vingt-sept ans, celle-ci croyait s'être arrachée à ses origines : la loge de ses parents, la violence de Julian et les silences de Victoria. Mais un tirage de tarot va renverser son existence et l'obliger à replonger dans le passé des siens. Pour comprendre de qui elle est la fille, elle devra enquêter et revenir là où tout a débuté, à Bilbao, où naissent les secrets.
Étourdissant de style, d'énergie et de vie, ce premier roman mené tambour battant nous embarque instantanément. Avec maestria, Maria Larrea y recompose pièce à pièce le visage de sa famille et le puzzle de sa mémoire. On court et rit et pleure ensemble. Une écrivaine est née.
Genre : Fiction autobiographique
Avis : TOUCHANT
Ecrire sa vie comme un roman…
Les premiers romans, vous le savez, sont mes péchés mignons. Ils ont le double attrait de la nouveauté et de la découverte. Celui-ci m’a séduite une fois de plus, c’est toujours très touchant de trouver une nouvelle plume de talent.
Maria est la narratrice d’une recherche qu’elle ne croyait pas importante pour elle. À 27 ans, elle avait construit une famille et réussi à oublier son enfance, mais une cartomancienne lui révèle que des secrets de famille sont la source de son mal-être. Il faudra qu’elle retourne à Bilbao pour comprendre ses parents et savoir d’où elle vient.
Le roman démarre fort avec comme un écho à la dureté des années franquistes, les débuts de vie d’un garçon et d’une fille qui deviendront les parents d’Anna. Cette dernière est la narratrice et l’on comprend vite que c’est sa propre histoire qu’elle souhaite mettre au monde. Car elle ne la connait pas vraiment. C’est ainsi que nous embarquons avec elle pour des allers-retours Paris/Bilbao dès que nous sortons de la loge de concierge que ses parents occupaient, tout en faisant un crochet par le théâtre de la Michodière dont son père était le gardien.
L’autrice a réussi ses études et est devenue cinéaste, s’élevant bien au-dessus de la condition de ses parents, alors que fera-t-elle de ses découvertes, que deviendra son amour filial, quel retentissement dans sa propre vie de couple et de mère ?
Au fil du récit, c’est à une étude de la société française et espagnole que se livre l’autrice, faisant des recherches sur ses origines, l’occasion de mettre face à face la bourgeoisie et la classe populaire. Elle est franche, directe, à fleur de peau mais avec le sens de la dérision et une confiance absolue dans la quête d’une identité. Elle est en colère et nous la partageons, guettant avec avidité ce qui la fera avancer, la plaignant face aux pistes avortées, nous réjouissant quand l’incroyable se révèle.
L’écriture fluide, inspirée, authentique, adaptée à la quête de l’autrice, donne un reflet de fiction, happe le lecteur dans un mouvement qui donne libre cours aux grands thèmes de l’immigration, de la déchéance par l’alcool, du mal du pays, des liens du sang, de l’église catholique et tant d’autres évoqués au détour d’un paragraphe et d’un pan de vie qu’elle découvre. Le fait que le livre soit lu par Maria Larrea est un plus incontestable, les mots prenant une force particulière suivant les sujets évoqués. Ce n’est pas de la lecture mais de l’expression de soi, du don total.
Ce premier roman est une autofiction remarquable, l’autrice maîtrisera-t-elle autant un roman de fiction totale, je serai attentive à la prochaine sortie littéraire. Je remercie #NetGalleyFrance et Audiolib pour le SP de #LesgensdeBilbaonaissentoùilsveulent
Je me réjouissais d'écouter ce livre, lu par son autrice. Je pensais que cela ajouterait à l'émotion que j'attendais de ce livre au thème si susceptible de toucher : l'adoption.
Et cela a été une déception, tant sur le plan de l'écoute, du style et du fond.
Il y a quand même des choses que j'ai aimées, et notamment le récit de la vie des parents de Maria. Tous deux ont été abandonnés par une mère toujours vivante. Celle de Julian continue à le voir régulièrement, celle de Victoria reviendra la chercher à l'adolescence alors qu'elle ne l'avait jamais vu auparavant. Ces deux infirmes de la famille vont se trouver et se marier. Hélas l'enfant tant désiré mettra du temps à venir ... et c'est Maria, qui découvrira très tard dans sa vie qu'elle n'est pas la fille de ses parents.
Cette première partie m'a séduite sur le fond. En revanche, déjà le style m'a déplu, je l'ai trouvé trop empreint de colère, très haché, et cet aspect est encore accentué par la voix de l'autrice-narratrice. Cette voix, ce rythme trop saccadé, ne m'a pas permis de m'installer dans l'histoire. Et cette écriture m'a empêchée de ressentir de l'empathie pour cette femme, et sa famille.
Mon ressenti a été encore plus mitigé dans la deuxième partie où la quête de l'autrice sur ces origines a fini par m'ennuyer. J'ai trouvé que le récit était trop personnel, trop centré sur elle. Il lui était surement nécessaire de se raconter pour se libérer, je l'espère pour elle.
Une rencontre qui ne s'est pas faite, qui aurait peut-etre pu être plus réussie avec une lecture plutôt qu'une écoute, je ne le saurais jamais.
Merci à NetGalley et aux éditions Audiolib pour ce partage #LesgensdeBilbaonaissentoùilsveulent #NetGalleyFrance
Dans ce récit autobiographique, Maria est la fille d'une Galicienne nommée Victoria et d'un Basque prénommé Julian. Jeunes mariés, ses parents ont trouvé leur place à Paris, où ils exercent la fonction de concierges dans un théâtre.
Maria grandit au sein de cette famille un peu atypique, où l'amour est indéniable, mais où plane aussi l'ombre de l'alcoolisme de son père et des scènes de violence qui en découlent. Les années passent, et Maria à son tour, fonde sa propre famille. Cependant, des circonstances inattendues la conduisent à découvrir un secret qui la concerne intimement, bouleversant sa vie.
C'est le point de départ d'une quête profonde, où Maria se lance dans la recherche de sa filiation et de sa propre histoire familiale, afin de mieux comprendre son identité. L'autrice remonte le fil de son enfance et des tragédies vécues par ses parents, nous entrainant dans une enquête riche en secrets et en émotions, tout en nous guidant dans sa quête de vérité sur ses origines.
L'autrice examine avec une subtile profondeur les thèmes essentiels tels que la filiation, l'adoption et la douloureuse expérience de l'infertilité.
Ce premier roman, empreint d'émotions, rayonne d'un amour profond et sincère à chaque page. Ce ressenti est d'autant plus puissant que c'est la voix de l'autrice elle-même qui nous dévoile son histoire personnelle.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2023/09/les-gens-de-bilbao-naissent-ou-ils.html
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