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Melvil a grandi dans l'un des cent trente-huit pavillons de la cité-jardin Hildenbrandt, en périphérie de Mulhouse. À vingt-cinq ans, sa vie se résume à un modeste emploi en mairie, quelques soirées au bar ou au lac. Et à prendre soin du paternel acariâtre depuis que ses frères sont partis. Virgile, l'aîné, s'est engagé dans la Légion. Jonas, le cadet, a disparu depuis des mois. Au grand soulagement du voisinage. Car leur nom seul suffit à terroriser le quartier. Les Ischard : irresponsables, asociaux, récidivistes. Des teignes. Mais un jour de printemps, le téléphone sonne et, dans les rues aux noms de fleurs, la rumeur enfle. Un retour est annoncé. Pour le jeune Melvil, si admiratif de ses frères et pourtant si différent, l'heure est venue de choisir l'homme qu'il va devenir.
Les garçons de la cité-jardin est un roman sur la famille intemporel. Il parle de la place qu'occupe un membre dans la fratrie mais aussi dans la famille et ici plus particulièrement de Melvil, la vingtaine qui vit seul avec son père depuis que ses frères ont quitté la maison. Aymé, le père ne travaille plus depuis quelques temps et refuse de sortir de chez lui, il ne sait plus rien faire seul, descendre les escaliers, faire à manger et la vaisselle, faire les courses, allumer la radio, tout est supervisé par Melvil. Virgile s'est engagé dans la légion étrangère et ça fait des mois qu'il ne donne plus de nouvelles, personne ne sait où il se trouve sur le globe, Jonas, lui a pour habitude de quitter la maison sans rien dire pour une durée indéterminée et revenir quand ça lui chante. Mais ce printemps là, tous les hommes Ischard sont réunis. Cette famille où règne la violence est au complet depuis la mère est décédée plusieurs années auparavant. Heureusement qu'il y a les deux amis de Melvil pour lui faire oublier cette famille d'irresponsables, d'asociaux et de récidivistes dans laquelle la violence est de mise tout comme le chômage et l'alcoolisme. Parce que lui, il est différent, c'est le plus jeune, il est doux, il est sensible, il est effacé mais avec une famille comme la sienne il a peur que son destin soit tout tracé. La cité-jardin c'est un microcosme, c'est à la fois un cocon et une prison alors comment y échapper ?
Dan Nisand décrit la crasse sociale avec une certaine poésie, son style est complétement en décalage avec la manière de parler de ses personnage mais c'est ce qui apporte de la beauté à cette histoire, ce quartier, cette famille, ces garçons de la cité-jardin. D'ailleurs ce roman m'a fait pensé à Nino dans la nuit de Capucine et Simon Johannin et Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu dans la manière de raconter des vies cabossées dans des endroits qui ne font pas rêver mais avec un peu de poésie.
La cité-jardin « Hildenbrandt » près de Mulhouse, une fratrie : Virgile, Jonas et Melvil, le père, Aymé, un environnement social ouvrier provincial constituent le cadre de ce roman intemporel. Ces cités, nées d’une forme de paternalisme industriel peuvent être vues comme un réel souci du bien être des ouvriers, mais aussi comme le moyen de préserver de façon efficace une main d’œuvre à pied d’œuvre dans un souci de performance et de productivité des entreprises, une façon de mettre le vivant sous tutelle . Malgré les noms fleuris des noms de rue de la cité, chômage, alcoolisme et violence sévissent et le jeune Melvil, pilier de la fratrie soutient le père malade et des frères souvent absents et inconséquents. L’écriture puissante de Dan Nisand donne une grande force littéraire à cet ouvrage émouvant sur la famille et fait ressentir au lecteur une profonde empathie avec le benjamin de la fratrie.
Il était une fois, en Alsace, une cité-jardin qui portait le nom de son bienfaiteur, Hildenbrandt. Au milieu des 138 pavillons habitait une famille bien connue de tous, les Ischard. Leur histoire n'est pas celle des contes de fées. On les connaît plutôt comme des irresponsables, des asociaux, des récidivistes. Ils sont trois : Virgile, Jonas et le petit dernier, Melvil. Le cadet est bien différent de ses aînés, et c'est de lui qu'il est question ici. De sa vie, de ses tourments, de ce poids sur ses épaules... Et du chemin qu'il choisira de suivre...
Je viens de tourner la dernière page du roman de Dan Nisand, et je suis encore un peu là-bas, à Hildenbrandt. je n'ai pas vraiment envie de laisser Melvil, le savoir seul avec ses démons m'attriste.
L'écriture de Dan Nisand, au plus près de ses personnages, de cette cité, de cette ambiance particulière des quartiers où tout se sait, nous plonge profondément au cœur d'une famille où règne la violence et un silence pesant.
On assiste impuissant au drame fraternel qui s'y joue. On est témoin de la solitude de Melvil, de ce sentiment destructeur qui le ronge, celui de n'être pas à sa place, et de la chercher, désespérément...
Les garçons de la cité-jardin est un roman puissant sur ce qui fait de nous des êtres solides et fragiles, courageux et lâches, haineux et aimants. Un roman émouvant sur la famille et le poids qu'elle fait parfois porter aux plus justes d'entre nous...
Voilà un des livres de la Rentrée Littéraire 2021 qui fait son petit bout de chemin, en toute modestie mais dont les lecteurs ne tarissent pas d’éloges.
« Les garçons de la cité-jardin » c’est l’histoire des hommes Ischard, une famille crainte et marginale qui habite dans la cité-jardin Hildenbrandt, du nom de son créateur de l’Est de la France. Trois garçons : Virgile, Jonas et le cadet, Melvil, pour lesquels la vie n’a pas fait de cadeaux mais à laquelle ils n’en font pas non plus. Alors que les aînés ont tracé leur chemin, l’accent est mis sur Melvil. Désoeuvré portant sur ses épaules les responsabilités, il cohabite avec un père dur, pour qui les marques d’affection n’existent pas. Le retour des aînés va être source de rivalités, de tensions mais aussi de non-dits.
Par ce résumé vous comprendrez que nous sommes bien loin de la vie dans les strass et les paillettes. C’est toute l’histoire d’un quartier, de ce microcosme gouverné par ses propres règles que l’on visite au fil des pages. Malgré la densité de population au mètre carré, on ne peut que ressentir la solitude qui étreint le héros principal, Melvil.
Livre fort sur la famille dans ce qu’elle a de plus simple, la violence peut faire place à la tragédie à chaque instant. Complètement intemporel, c’est le genre de roman qui ne prendra pas une ride malgré les années qui s’écouleront après sa première parution.
Étant belge, je ne connaissais pas ce terme de « cité-jardin » qui n’est pas usité chez nous. Cela est plaisant d’y découvrir les subtilités, racontées avec beaucoup de réalisme mais aussi d’habilité par Dan Nisand. J’ai apprécié le fait qu’il décrive cet environnement avec finesse mais sans ambage au pragmatisme du terrain.
Un premier roman très prometteur écrit avec sensibilité mais aussi réalisme. Les descriptions de ces jeunes hommes paumés nous permettent à nous lecteurs de nous projeter avec ces individus que nous pourrions peut-être rencontrer à un coin de rue de notre ville, ces jeunes désoeuvrés que l’on préfère éviter, souvent en changeant de trottoirs ou en regardant ailleurs. Finalement, nous avons tous, tout près de nous, certains de ses habitants de la cité-jardin Hildenbrandt que nous n’oublierons pas.
Lu dans le cadre du Prix Nouveau Talent Cultura 2021. Je remercie Cultura et les Editions Les Avrils pour l’envoi de ce roman.
Coup de coeur.
La cité-jardin, c’est celle bâtie par un entrepreneur alsacien, philanthrope mais pas trop, pour donner un lieu de vie aux ouvriers qui travaillent dans ses usines.
De nos jours, la cité existe toujours. C’est là que le narrateur, Melvin, vit avec son père. Sa famille, les Ischard, est non pas respectée mais crainte en raison de la violence de ses membres.
Tout a commencé avec le père, Aymé, orphelin de naissance, qui n’a trouvé que la violence comme moyen d’expression. Ses fils Virgile et Jonas ont continué dans les pas du père. Seul, Melvin fait preuve de sensibilité et de discernement.
Ce qui lui vaut de n’être ni compris, ni accepté par son père et ses frères depuis la mort de leur mère.
J’ai beaucoup apprécié ce roman, l’histoire et le style de l’auteur. J’ai trouvé qu’il y avait une tension qui monte au fur et à mesure, le lecteur sent bien qu’il va se passer quelque chose. Une tension qui m’a fait penser à « Histoires de la nuit » de Mauvignier.
La question posée par ce roman : doit-on être fidèle à sa famille et se comporter comme tous ses membres ou doit-on avoir le courage de s’en éloigner pour devenir soi-même et vivre selon ses propres valeurs ?
Un très bon moment de lecture pour moi.
Melvil vivote entre la distribution du courrier à la cité administrative et la compagnie de son père taciturne, qui, depuis qu’il a soudain arrêté de travailler (et toute forme de vie sociale), passe ses journées à regarder la télé en fumant clope sur clope. Dans la cité-jardin où il a grandi, Melvil et son père ne semblent tenus que par un seul événement : le retour de Virgil, l’aîné parti il y a 9 ans, le grand frère manquant. Quand la nouvelle d’un retour se profile, c’est toute la cité-jardin qui semble l’attendre.
Virgil c’est un Ischard, comme Jonas : deux frères dont on craint le nom et les poings. Ischard ici c’est une marque de fabrique, celle de la violence, sourde et brutale. Et Melvil, de quel côté se tient-il ?
Une vraie réussite que ce roman qui, à travers l’histoire de la famille Ischard, nous raconte aussi celle de cette cité-jardin de l’est de la France. Une ville comme une utopie, comme la trace laissée d’un nom – celui des Hildebrandt -, une cité érigée comme l’oeuvre d’une vie pour ne pas être oublié.
Dan Nisand a l’art de raconter les histoires, de cueillir son lecteur, de mettre en tension sa narration. La violence sourd de ce premier roman magistral où à chaque recoin, le lecteur craint de trouver l’indicible. Pourtant peu de mots suffisent à dire les coups quand ils surviennent. Déjà le lecteur les a devinés, imaginés et c’est bien pire. Les Garçons de la cité-jardin ou la fabrique de la violence : peut-on s’en sortir lorsque l’on n’est pas né avec le bon patronyme ? L’atavisme est-il une fatalité, la filiation une malédiction ? Un roman totalement maîtrisé – tant par son style que par sa trame narrative – qu’on ne lâche plus une fois entamé.
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