Cette année, lecteurs.com est partenaire du Festival International "Quais du Polar" qui se déroule du 4 au 6 avri à Lyon. Evénement incontournable, lieu de rencontre des maîtres du genre avec notamment James Ellroy.
Lors d'une visite à son frère Xavier, hospitalisé en psychiatrie, le commandant Lanester est le témoin d'un brutal homicide, immédiatement suivi d'un suicide. Chargée de l'enquête, son équipe est intriguée par la personnalité atypique du meurtrier présumé, un infirmier connu pour son empathie et son professionnalisme. Comment en est-il arrivé à agresser un patient ? Lorsqu'on découvre qu'il a agi sous l'emprise de puissants psychotropes, l'enquête s'oriente vers le Dr Raynaud, qui mène des recherches pour le compte d'un laboratoire pharmaceutique. Mais il faut se garder des évidences car, dans cet établissement aux mains de puissantes dynasties médicales, nul ne sait qui manipule qui. Grâce à Élisabeth Dassonville, la captivante archiviste, Éric Lanester pénètre peu à peu la logique de l'hôpital. En véritable gardienne du temple, elle lui fait découvrir le personnage fascinant de Théophobe Le Diaoul, le poète de l'aliénation qui a donné son nom à l'établissement. Mais en quoi les vers de ce vieil illuminé peuvent-ils éclairer cette enquête qui ne cesse de rebondir ?
Cette année, lecteurs.com est partenaire du Festival International "Quais du Polar" qui se déroule du 4 au 6 avri à Lyon. Evénement incontournable, lieu de rencontre des maîtres du genre avec notamment James Ellroy.
Les Explorateurs du polar ont rendu leur verdict et Les larmes de Pancrace de Mallock (Fleuve noir) arrive en tête !
Cher Commandant Lanester,
Je vois, avec plaisir que votre déprime se porte à merveille et que vos réactions peuvent être en panne au mauvais moment. Assister à une défenestration dans l’hôpital psychiatrique où est votre frère devrait être pain béni pour vous, mais il y a du retard à l’allumage et votre culpabilité revient au galop d’un cheval de compétition. Ok, vous reprenez vite les rênes. Votre curiosité et votre instinct vous poussent à mener une enquête, à gratter pour trouver le début de l’écheveau. Madame Dassonville, à l’esprit très retors vous embrouille dans son propre écheveau. Cela nous vaudra un joli tricotage, puis un détricotage pour finir par une fin, comme toujours, inattendue. Cette fois, j’ai trouvé le meurtrier, et oui, il y a eu meurtres, mais pas les ficelles, votre créatrice est redoutable. Oui, on se doute, mais, pourquoi, comment… ça c’est autre chose et, pour moi, c’est le plus important.
Françoise Guérin nous conduit au sein d’une unité psychiatrique où l’enfermement n’est pas que physique. L’espace est clos ; nous fréquentons des salles d’archives obscures, des couloirs sans fin, des caves avec passages… Cette unité fonctionne comme un quartier où malades et soignants vivent en vase clos, dans des espaces pourtant bien délimités qu’il ne fait pas bon de transgresser (cela laisse des séquelles). Ce petit monde est étouffant, fermé.
Comme dans ses précédents romans, Françoise Guérin, maîtresse es labyrinthe nous conduit où elle veut, comme elle veut, mais pas au pas de charge. Elle prend le temps de peaufiner, d’expliquer, de commenter… Bref, elle nous mène par le bout du nez ; une pincée de vérité ici, un soupçon de malaise par là, une cuillérée de mystère par-dessus. Les visites de Lanester à son analyste préférée entrouvrent une porte, une brèche où ce cher commandant s’engouffre.
Quant à Théophobe Le Diaoul, ce poète devenu fou qui donne son nom à l’établissement, il est défendu par une Madame Bassonville qui, telle une araignée ou une mante religieuse, captive et ferre sa proie pour mieux l’ingérer.
Déjà lu et beaucoup apprécié « A la vue à la mort » et Cherche jeunes filles à croquer ».Chère Françoise Guérin, vous êtes redoutable : vous nous promenez dans vos labyrinthes en compagnie de personnages si humains, jusque dans leurs folies. Merci d’avoir fait voyager ce livre vers ma nuit blanche. J’en redemande !
A l’occasion de l’anniversaire de Xavier, qui est hospitalisé en psychiatrie, son frère Eric Lanester, commandant de police, le retrouve pour l’événement à L’Orangeraie.
Alors qu’ils sont entrain de faire une partie de scrabble dans le parc, une dispute retentit au dernier étage du bâtiment situé, en face d’eux.
La rixe se poursuit, et le pire se produit quand une silhouette est poussée par la fenêtre, et chute dans un hurlement, devant leurs yeux ébahis et horrifiés.
Après un moment de stupeur, le commandant se ressaisit et rejoint le bâtiment, ou a eu lieu le drame. Une fois sur place, il se rend compte qu’un infirmier devenu incontrôlable, est maintenu au sol par des patients.
Au cœur de cette « mutinerie », des renforts arrivent à leur tour, l’infirmier est relâché, et à la consternation de tous, il se jette par la fenêtre, et tombe à quelques pas du précédent corps.
Rapidement l’enquête démontre que le patient décédé était suivi pour dépressions fréquentes, quand à l‘infirmier, meurtrier présumé, était reconnu pour sa gentillesse et son professionnalisme.
Lanester est intrigué, car l'infirmier avait avalé des psychotropes puissants. Ces mêmes composants sont donnés à dose réduite et en aveugle à des patients de l'hôpital où se déroule une étude sur un nouvel antidépresseur.
Aidé par l’archiviste de l’hôpital, Elisabeth Bassonville, il progresse dans son enquête, dans ce milieu psychiatrique.
Une fois n’est pas coutume, j’avoue avoir eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Je n’ai pas été séduite par ce roman, et j’ai du m'y reprendre à plusieurs reprises, pour finir de lire ce livre.
C’est mon tout 1er roman de Françoise Guérin, je ne connais donc aucune aventure du commandant Lanester, et je n’ai pas trouvé le personnage attachant. J’ai trouvé l’histoire assez morne, ennuyeuse, peu d’action.
Hormis ces raisons, je ne saurais dire ce qui m’a déplu dans cette histoire. Je n’ai pas été captivé dès les premières pages, par cette intrigue, qui plus est, se déroule dans un milieu qui ne me touche pas particulièrement.
Mais tout cela, n’est que mon avis personnel bien évidemment......
Alors que le commandant Eric Lanester rend visite à son frère Xavier hospitalisé en psychiatrie, un patient est défenestré, et l’infirmier qui semble l‘avoir poussé se suicide. Cet infirmier, par ailleurs sans problème, semble avoir agi sous l’influence de puissants psychotropes. Lanester, pourtant en visite privée, agit aussitôt en flic et commence à mener l’enquête. Son équipe a de quoi suspecter tout le personnel de l’hôpital, et en particulier son directeur le Dr Raynaud qui travaille en liaison avec un laboratoire pharmaceutique pour tester de nouveaux médicaments.
L’intrigue nous fait découvrir des personnages captivants.
Eric Lanester est un flic atypique. Il a fait des études en psychologie. C’est son jardin secret et ses connaissances dans ce domaine sont une aide précieuse dans son métier. Issu d’une famille complexe, Il doute parfois de son propre équilibre et ses visites à sa psychanalyste nous le rendent encore plus attachant.
Élisabeth Dassonville, l’archiviste, est une belle femme mystérieuse. Elle va faire découvrir à Lanester le personnage fascinant de Théophobe Le Diaoul, un poète de l’aliénation qui a également donné son nom à l’établissement psychiatrique dans lequel elle travaille. Elle a une véritable fascination pour ce poète, tout comme son père avant elle. On se demande parfois en quoi la vie mais également la poésie de cet illuminé peuvent éclairer l’enquête. Mais en tout cas ses vers vont donner un bien joli titre au roman : « les enfants de la dernière pluie ».
Le frère d’Éric, Xavier, malade et soigné en psychiatrie est toujours aussi mutique. Son amie Léo, une infirmière qui travaille dans ce même hôpital, veille sur Xavier, et peut être aussi sur Eric ? Le Dr Raynaud, directeur de l’hôpital, ou encore l’équipe de Lanester, Soraya, Bertrand et Carla, et Max Bazin.
En toile de fond, l’auteur nous entraine dans ces hôpitaux qui connaissent parfois de grandes dynasties de médecins, de psychiatres, et parfois de pharmaciens de père en fils, comme on aurait souhaité l’être chez les Dassonville. Mais également dans le monde de la psychiatrie et des laboratoires pharmaceutiques. Evoquant même l’histoire de la psychiatrie à l’époque de la grande guerre, et de ces études qui semblent aujourd’hui dépassées sur l’inné, la transmission génétique et donc l’hérédité en matière de folie ou de maladie mentale.
J’ai eu quelques craintes car je trouve difficile d’être crédible et passionnant dans ces domaines. Et pourtant la surprise est au rendez-vous. C’est bien écrit, sur un rythme rapide, porté par des chapitres particulièrement courts. C’est prenant, intéressant, le suspense est là, les personnages sont attachants et le tout donne envie de tourner les pages jusqu’au bout. Et tant pis si le coupable était évident assez rapidement, puisque ses motivations l’étaient beaucoup moins ! C’est le troisième roman des aventures de Lanester, et s’il peut se lire indépendamment des autres, Il m‘a cependant donné envie de les découvrir ! Un très bon moment de lecture.
Il s’agit d’une nouvelle enquête du commandant Lanester : l’histoire reste totalement indépendante des premières aventures publiées… seuls les personnages sont récurrents.
Tout commence avec la visite du commandant Lanester à son frère Xavier hospitalisé dans un hôpital psychiatrique. Ce jour-là, c’est l’anniversaire de son frère. Ce jour-là, le commandant est aux premières loges pour être témoin d’un homicide et d’un suicide. Allez, commandant Lanester, profilage !
L’enquête démarre donc au cœur du milieu psychiatrique. Le commandant pénètre ce monde et ses mystères comme le lecteur. Personnalité atypique du meurtrier présumé, secrets du passé, hôpital hanté par une figure mythique, poème d’un célèbre poète de l'aliénation, l’enquête n’en finit pas de connaître des rebondissements.
L’auteur donne une part importante aux détails et à la psychologie des personnages si bien que les dialogues n’en sonnent que plus justes et les personnages n’en sont que plus attachants… Alors tout en suivant de près les aventures, les doutes, les introspections de ce commandant fort sympathique, le lecteur s’attache…
Et l’auteur dans tout ça ? Elle laisse l’enquête, le commandant et le lecteur rebondir…
Il faut dire que l’auteur est psychologue et connaît bien son sujet. Elle aborde avec aisance des thèmes comme l’histoire de la psychiatrie, les soins et traitements à base de psychotropes et leurs effets. Elle alimente l’histoire tout en finesse avec des références psychanalytiques, donne des explications au lecteur sur la génétique et l’hérédité dans les maladies psychiatriques. Elle détaille l’architecture particulière des hôpitaux et développe même le sujet de l’importance de l’industrie médicale autour de ce genre d’établissement.
Enfin, l’auteur sait captiver le lecteur mais aussi stopper les rebonds quand l’enquête est terminée ! L’intrigue a empêché sans peine le lecteur de lâcher le roman avant le dénouement logique de l’enquête. Le style agréable et les chapitres courts donnent au lecteur l’impression d’avoir passé un bon moment de bonne détente… et d’avoir résolu l’enquête ! Bref, très bon roman policier…
L’intérêt que l’on ressent à la lecture d’un roman, quel qu’il soit, peut prendre bien des formes, s’appuyer sur bien des critères. Parfois même, cet intérêt ne laisse pas de nous étonner.
Lecteurs assidus de romans policiers denses, de polars nauséeux, de thrillers déjantés, nous sommes presque surpris d’accorder autant de crédit à la linéarité d’un récit, à la fluidité onctueuse d’une écriture, à l’économie de moyens déployés au service de la narration, à la sensation de légèreté autant qu’à la force qui se dégage de cette histoire par l’entremise des personnages et de leur psychologie.
Le roman de Françoise Guérin est de ceux-là ! Bien que de facture somme toute assez classique, il y a une énergie redoutable dans ce récit se déroulant dans le milieu de la psychiatrie. Peut-être est-ce le découpage, rapide, presque syncopé, les chapitres courts et nerveux qui font la part belle aux dialogues. Peut-être est-ce ce sentiment de connivence qui s’installe très vite entre le lecteur et les personnages autant que celle, plus discrète, mais bien présente de l’auteur appuyé sur notre épaule et qui, bienveillant, nous observe prendre plaisir à l’aventure qu’il nous conte. Car Françoise Guérin est avant tout une conteuse !
Bien entendu, on pourrait chipoter ! On pourrait trouver tout cela très, voire trop facile. On pourrait ergoter sans fin sur tel ou tel personnage, sa place et son rôle… bla bla bla…
Bien sûr, pur visuel que je suis – chance ou malchance – j’ai été gêné de ne pouvoir imaginer le Commandant Lanester que sous les traits de Richard Berry (la quatrième de couverture ne pardonne pas…). Et même si je n’ai pas eu l’occasion de voir le téléfilm tiré du roman de Françoise Guérin et quand bien même je n’ai rien à reprocher à cet acteur, il est vrai que sa silhouette est venue quelque peu perturber ma lecture. Comme un bout de scotch qui refuse de quitter votre doigt sur lequel il est resté collé.
Au bout du compte, que reste-t-il ? Le plaisir.
Le plaisir simple du titre, magnifique, que l’on hume comme on le fait d’un bon vin avant de le goûter.
Le plaisir des dialogues, riches et omniprésents, véritables moteurs de l’action, catalyseurs de sensations partagées, coups de projecteur permanents sur les personnages, leurs pensées complexes, leurs amours perdues, leurs emmerdes ininterrompues…
Le plaisir de découvrir un pan de l’histoire de la psychiatrie, méconnue, et pourtant si riche en récits propres aux littératures policières.
Le plaisir des mots et des lettres, comme ce « Théophile » devenu « Théophobe ». Deux lettres qui roulent et se bousculent et disparaissent… pour réapparaître aussitôt… la bascule s’est opérée, de Dieu à Diable. Deux petits espaces sans grande importance qui ouvrent pourtant le champ des possibles, deux espaces qui séparent l’ombre et la lumière, le Bien et le Mal…
Comme le disait Pierre Larquey dans le film de Clouzot, Le Corbeau, à la fin de la fameuse scène de la dictée : « Où est l’ombre, où est la lumière… Où est la frontière du mal… Savez-vous si vous êtes du bon ou du mauvais côté… »
Néanmoins, une chose est sûre ! Le roman de Françoise Guérin est un bon roman… et ce n’est pas si courant… de nos jours…
***
Ce polar pourrait entrer dans le sous-genre psycho puisqu''il se situe entièrement dans un hôpital psychiatrique, lequel établissement a une histoire et ruisselle de souvenirs d'une époque pas si lointaine où la médecine des troubles du comportement était rien moins que diablement carcérale. Diablement est le mot juste car le centre porte le nom pas forcément jovial de Théophobe Le Diaoul, jadis Théophile Le Bellec, un ancien patient illuminé ou assombri, c'est selon, et que la Grande Guerre avait conduit dans ces murs tragiquement continuateurs de l'aliénation des tranchées. Cette idée sous-tend toute la suite de l'enquête menée par Eric Lanester, flic et psychologue, et son équipe dans cet univers où l'on a coutume de dire que la différence entre les soignants et les soignés ne saute pas toujours aux yeux.
En cette année centenaire la Grande Guerre est donc indirectement responsable une fois encore de morts violentes, celles d'un patient défenestré par son infirmier, puis le suicide de ce dernier. Le meurtre en ces lieux peut s'avérer essentiellement d'ordre chimique, antidépresseurs, psychotropes, gélules et pilules multicolores pouvant faire fonction de fameux objets contondants. Françoise Guérin, elle-même psychologue, décrit bien les arcanes et plus encore les archives si cruciales dans cet hôpital où l'on comprend trop vite l'importance de l'hérédité, des rivalités et des dynasties. Peu de professionnels collaborent vraiment aux interrogations de Lanester et de ses collègues, soigneusement stéréotypés, une râleuse, une extravertie portée sur la chose, un bleu maladroit. Pas trop d'aide du médecin-chef, pointilleux sur ses prérogatives. Par contre, Elisabeth Bassonville, elle, responsable de tout le passé historique du Centre Théophobe Le Diaoul, se prête si bien aux questions que ça en devient louche. On s'achemine ainsi vers une vérité subodorée depuis bien longtemps. Dommage que l'on soit depuis pas mal de pages resté assis à la cafeteria, à rêvasser à ce qu'aurait pu être une incursion réussie dans ce milieu hostile à toute curiosité. Les enfants de la dernière pluie, tout au plus un petit tour de l'autre côté du rideau, celui qui sépare tant bien que mal la norme de la différence, sachant que l'individu dit normal n'a pas bonne presse dans la critique littéraire jamais exempte de démagogie, mais tout ceci reste insuffisamment fouillé à mon avis, avis qui, ne l'oublions jamais, n'est justement que mon avis.
Alors qu'il rend visite à son frère hospitalisé en psychiatrie, le commandant Eric Lanester assiste à une défenestration suivie d'un suicide. Selon les premières constatations, un infirmier aurait assassiné un patient dépressif avant de se jeter par la fenêtre. Lanester et son équipe décident de mener l'enquête, interpellés par la personnalité du soignant, décrit comme irréprochable. Ils font donc la connaissance du personnel du CH-Diaoul, de son histoire qui remonte à l'époque des premiers aliénistes, de son archiviste, la charmante Elisabeth Bassonville, intarissable quand il s'agit d'évoquer Théophobe Le Diaoul, patient emblématique de l'établissement, poète fou issu d'une famille bretonne miséreuse et sujette à la démence. Lanester, flic et psychologue, se plonge dans cet univers clos où l'on est psychiatre ou pharmacien de père en fils depuis des générations.
Lire Les enfants de la dernière pluie, c'est d'abord faire connaissance avec une équipe d'enquêteurs hors-normes. Au bureau, Soraya, la geekette, craque les mots de passe et s'introduit dans n'importe quel site tandis que sur le terrain, Marc, Bertrand et Carla, mènent l'enquête, chapeauté par le commandant Eric Lanester. Ebranlé psychologiquement par une enfance difficile, il donne tout à son travail, entre une séance avec sa psy ou une crise de larmes. Sensible, il n'en est pas moins un fin limier qui va au bout de ses intuitions, aidé par une profonde empathie et un doctorat de psychologie. Son truc à lui, c'est le profilage, la plongée dans la tête du tueur pour saisir ses motivations et ses futurs passages à l'acte. L'univers des soins psychiatriques ne lui est pas totalement inconnu, puisque son frère souffre de graves troubles depuis de nombreuses années. Par contre, le lecteur découvre un autre monde où les patients, décalés, déconnectés, médicamentés, sont préservés des contingences de l'extérieur par des soignants impliqués, solides et courageux. Mais si l'hôpital vit hors du temps, il n'en est pas de même pour les enquêteurs qui n'ont qu'une semaine pour résoudre l'affaire. Le rythme est donc soutenu mais pas effréné. Françoise GUERIN sait ménager des pauses pour amener lentement son lecteur vers toutes les formes de folie qu'elle explore.
Une intéressante incursion dans le microcosme d'un HP où les fous ne sont pas toujours ceux qu'on croit....Une lecture intéressante, originale et intelligente qui doit beaucoup aux enquêteurs, attachants et qu'on a plaisir à suivre dans leurs investigations et dans leur vie privée. Dommage que le coupable soit évident dès la moitié du livre...
Eric Lanester a promis de passer voir son frère, Xavier, interné au « Diaoul », un hôpital psychiatrique proche du fameux « 36 ». C’est son anniversaire. Est-ce que Xavier sera content ? Il n’en sait rien, lui qui l’a toujours connu mutique, apragmatique, cabossé de partout. Une bagarre au premier étage d'un des bâtiments tourne mal, un malade est défenestré, aussitôt suivi du suicide de son agresseur en blouse blanche sous les yeux horrifiés de Xavier. Un accident ? Sauf que ses analyses de sang démontreront que l’infirmier modèle avait pris un cocktail de psychotropes à devenir fou. De la matière pour l’équipe dissipée de criminologues du commandant Lanester.
Françoise Guérin, après « A la vue, à la mort », primé à Cognac en 2007, nous propose une plongée abyssale dans l'univers du soin psychiatrique avec un polar subtilement contrasté. Décalages, failles, ruptures, faux-semblants. Elle joue du rythme, entre une enquête menée tambour-battant - "Je vous accorde une semaine, pas un jour de plus, pour régler ça ! » lui assène le divisionnaire Missonnier, et ce, au beau milieu d’un lieu où les patients, pour beaucoup, ont perdu tout repère. Elle s'amuse du temps, éphémère, suspendu pour les uns, pesant sur plusieurs générations pour les autres. Elle s’attarde sur les failles, celles du système psychiatrique, celles du monde pharmaceutique, celles des hommes et des femmes, les patients comme les autres… Elle met en scène les décalages, les méthodes hors-normes du psychologue-flic Eric Lanester qui fait la part belle au profilage, entre deux séances de thérapie. Il y a un peu de Adamsberg - l’enquêteur de Fred Vargas – dans ce bourru sensible.
« Depuis toujours, je me fie à ce qui me traverse, lorsque je suis sur une affaire. Même quand j’ai du mal à voir où ça ma mène, je suis attentif aux associations incongrues qui me viennent ou à ce qui m’obsède, en marge de l’enquête. Cela finit toujours par me conduire quelque part, vers un savoir jusque là inconscient mais qui, au final, s’avère décisif.
Une incongruité qui lui fait explorer consciencieusement l’envers du décor du Diaoul, en compagnie de la délicieuse archiviste de l’hôpital. Le Diaoul, d’ailleurs, Le Diable, en breton. Du nom de ce curieux poète de l'aliénation, Théophobe Le Diaoul, démobilisé en 1917 et diagnostiqué dément avant de finir sa vie au quartier des Agités. Une belle intrigue qui vous fera battre un record de vitesse de lecture !
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