"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est l'histoire d'un monde qui bascule Loin des dystopies habituelles, des scenarios sombres et apocalyptiques, Sandrine Roudaut nous fait voyager dans un futur très proche avec grâce et intensité, un monde lumineux où certes rien n'est gagné, mais surtout rien n'est perdu d'avance. Au gré d'évènements inattendus, de rencontres, de questionnements et combats des personnages le lecteur se retrouve embarqué dans une aventure où se croisent des cyniques, des conciliants, des radicaux. Emergent alors des femmes, des hommes, des enfants qui décident de s'affranchir des pires pronostics en perturbant le récit ambiant, dans un grand plan de résistance citoyenne. La bascule d'un monde où chacun, chacune a sa partition à jouer, sans qu'elle soit écrite à l'avance et sans imaginer comment et si elle va s'accorder à celle des autres. C'est l'histoire d'un monde qui peut basculer. A tout moment.
Elles sont cinq jeunes femmes à se retrouver place de la République à Paris comme chaque deuxième vendredi du mois. Elles se sont repérées sur les réseaux sociaux au lendemain des attentats et sont animées par la même envie furieuse de changer le monde, "faire éclater les normes, destituer les imposteurs, s'affranchir des censures, reprendre leur place dans le monde, se mêler de la chose publique". Petit à petit, avec d'autres, pour apprendre et s'apprendre les uns les autres et refaire communauté, mais aussi pour préparer le monde de demain, l'imaginer, le construire, le soutenir, elles ont créé la Plateforme, les liens-lieux et les caravanes.
Quel beau programme, une utopie sans doute mais qui pourrait devenir réalité !
J’ai découvert ce premier roman de l'essayiste Sandrine Roudaut grâce à Lecteurs.com (le Cercle livresque) et aux éditions La Mer Salée que je remercie.
L’autrice, avec Les Déliés, fait un constat noir de notre monde. Deux solutions s’offrent à nous, soit on nie cette réalité, soit on change pour y remédier. C’est ainsi que par le biais de ces femmes qui prennent leur destin en main, avec une formidable dynamique, et vont tout tenter pour changer les mentalités, l’autrice nous conduit sur des chemins où des solutions existent. Elle nous fait prendre conscience qu'il est encore envisageable, en entrant en résistance citoyenne, en retournant à notre vie de terrien et, en laissant parler notre humanité, de bouleverser le système établi et qu'un autre monde est réalisable.
Sandrine Roudaut aurait pu écrire un essai, mais avec ce roman, elle permet de manière plus agréable d'aborder ce sujet si actuel. Les exemples et les solutions qu'elle met en avant sont loin d'être farfelues et sont au contraire très pertinentes. Elle nous incite fortement à trouver des moyens de transition, comme le font les personnages du roman qui, par exemple, trouvent d'autres façons de communiquer lorsqu'ils sont privés de réseaux sociaux. Ce n'est pas vers le progrès technologique que nous devons aller à tout prix, mais vers nos racines, être créatifs, inventer une nouvelle éducation, une nouvelle hygiène de vie, et ne jamais oublier notre profonde humanité : « Retourner à notre vie de terrien en laissant parler notre humanité. »
Ce qui est très intéressant dans l'analyse que fait l'autrice de notre société, c'est qu'elle ne culpabilise jamais les gens. Elle explique au contraire comment nous nous contentons de croire au lieu de savoir, comment il est difficile de s'affranchir de l'autorité d'un groupe, que ce soit les collègues, les compagnons du parti politique, son milieu social les amis la famille, esquissant des pistes pour y remédier.
J'ai ainsi, au fil de ma lecture, aidé Éter, Soie et Soudan à mettre en place cette ZAD au cœur de Paris, voyagé, rêvé et méditer avec Mù dans le désert marocain et écouté non sans émotion comme toutes et tous dans le monde, le premier discours de l'IA ! Bref, comme vous l'aurez compris, je me suis totalement immergée dans cette aventure de reconquête de notre humanité. Malgré tout, j'ai parfois trouvé quelques longueurs, j'ai mélangé quelquefois les personnages, je n'ai pas toujours trouvé judicieux les anglicismes bien qu'ayant beaucoup apprécié cette écriture jeune et spontanée.
Ce roman est vraiment formidable dans le sens qu'il nous redonne l'espoir et l'envie de créer un autre avenir, de ne pas nous résigner, et qu'ensemble, nous pouvons inventer des lendemains plus souriants.
Poésie, humanité et sororité, trois mots pour définir Les Déliés et qui devraient nous aider à renverser ce qui nous paraît immuable, cet avenir mortifère vers lequel nous nous dirigeons et où nous sommes déjà en partie englués.
Lisons des romans comme celui-ci, réinventons-nous. Résistons. Agissons !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
« Il était inutile de refaire l'histoire. Il était crucial de la faire. » (p. 253)
Cette petite citation pourrait résumer à mon sens l'essence-même du livre.
Ce roman m'a intriguée à plusieurs titres, par son sujet, déjà, que je trouvais intéressant et pour lequel j'étais curieuse de voir comment il allait être exploité ; par la maison d'édition, ensuite, que je ne connaissais pas du tout (La Mer salée). Et après lecture de ce livre, je comprends tout à fait qu'il fasse partie de sa ligne éditoriale « Fiction or not fiction » puisque je ne suis pas très sûre, au final, d'avoir réellement lu un roman.
Alors certes, il est bien indiqué sur la couverture « roman », l'auteure, Sandrine Roudaut, indique également dans ses remerciements que c'est son premier roman – alors qu'elle a déjà écrit plusieurs essais - et il y a bien des personnages inventés racontant une histoire sortie de l'imagination de son auteure... Mais...
Dans ce livre, nous nous retrouvons dans un futur proche (je dirais vers 2030-2035) où une nouvelle ère est apparue : plus d'internet à tout va, plus de voitures, les voyages à l'autre bout de la planète sont limités, les gens sont encouragés à se retrouver ensemble plutôt que sur les réseaux sociaux qui ont d'ailleurs presque tous disparus, une intelligence artificielle a pris le pouvoir, etc...
Le pitch était très alléchant, d'autant que l'auteure ne se contente pas de nous raconter la vie d'après mais explique aussi la vie pendant et comment ce nouveau monde a pu être créé. Mais j'ai trouvé qu'il y avait de trop grandes disparités dans ce roman. J'alternais les moments où je trouvais le temps long, très long, tournant les pages sans plaisir, pressée d'en terminer, avec des instants où la lecture prenait un second souffle et où le sujet prenait un tour qui m'intéressait beaucoup. Mais, dans l'ensemble, je dois bien avouer que ma note « plaisir de lecture » n'atteint pas des sommets avec ce livre, ce qui est bien dommage car, avouons-le, la lecture doit avant tout être un plaisir.
Même s'il y a de très bonnes choses dans ce roman et que la qualité d'écriture est indéniablement présente, je dois quand même bien faire le constat que pas mal de choses m'ont gênée.
D'abord, j'ai souvent eu l'impression de lire une thèse. Et les personnages, loin de servir une histoire, sont selon moi des caricatures sans réelle substance. Je n'ai trouvé aucune profondeur, aucune densité dans les protagonistes, à l'exception peut-être de Mù, j'avais plus l'impression de voir des gens débattre plutôt que discuter ou interagir ensemble. Il y a parfois quelques fulgurances mais elles ne durent jamais très longtemps.
De même, si je suis d'accord avec pas mal d'idées avancées par Sandrine Roudaut, par exemple je trouve moi aussi dommage que les gens se côtoient désormais presque uniquement sur les réseaux sociaux, que nous sommes arrivés à une dictature de la note et du pouce levé pour tout et n'importe quoi, et surtout n'importe comment, que notre planète étouffe, oui, moi aussi je suis d'accord, mais j'ai davantage eu l'impression d'une juxtaposition d'idées, des lieux communs pour la plupart, et que l'auteure ne faisait finalement qu'enfoncer des portes ouvertes.
En fait, moi qui pensais lire un roman innovant, j'ai l'impression d'avoir lu une histoire déjà vue dans la série « Black Mirror ». Certes, j'aime beaucoup cette série, et ça ne m'aurait pas gênée de lire une histoire semblable, mais si elle apportait quelque chose de nouveau, qu'elle allait un peu plus au bout de son idée. Surfant sur la vague COVID 19 (allusions très claires dans le roman) ou les mouvements des gilets jaunes et autres #Indignez-vous ou #metoo, très louables en soi, le roman ne décolle véritablement jamais à mon sens.
Pour conclure, je dirais que ce livre ne plaira pas au plus grand nombre, certains ne seront pas convaincus par la thèse de l'auteure, d'autres seront rebutés par la forme (le nombre de « nouveaux mots » est impressionnant, sans oublier quelques coquilles gênantes dans la lecture – oubli de mots ou de ponctuation parfois), la prise en main n'est pas aisée et il faut sacrément se concentrer pour ne pas perdre le fil. D'autres encore abandonneront en cours de route. Mais je crois aussi qu'il peut trouver son public, un certain type de public, ceux qui aiment les dystopies (car n'en déplaise à certains, ce récit reste une dystopie), ceux qui aiment les récits complexes et qui cherchent avant tout dans leurs lectures, même de fiction, des idées et de la matière à réfléchir. Car oui, ce roman, appelle à la réflexion, pendant et même une fois la dernière page tournée.
Vous l'aurez compris, ce roman ne fut pas ma meilleure lecture de l'année mais je suis très contente de l'avoir découvert ayant trouvé matière à réfléchir sur ma façon de voir les choses.
Lu dans le cadre du cercle livresque de lecteur.com
Au début, j’ai semé le livre de post-it sur des phrases pour qu’elles se gardent en tête. Puis devant ce bouquin papillons, j’ai opté pour un retour au crayon à papier avec l’invention d’un petit signe, un archet. Tiens me suis-je dis, l’auteure guerrière donne des armes à ses lecteurs. Dire que les mots de Sandrine ROUDAUT sont des flèches, que sa pensée, l’oralité de son texte est pertinente, elle ose attaquer, révéler, proposer avec poésie, parfois avec amour c’est certain, pour l’homme en devenir. « Les Déliés », tracent, ouvrent un espace des possibles, il est fait pour être lu, dit, pour ouvrir des débats, une odyssée peut-être…
Devenez lecteurs des Déliés et entamons " la bascule vers le monde du côté lumineux "
Une société où le pouvoir est détenu par l’Intelligence Artificielle… Sandrine Roudaut nous plonge dans un futur possible, aussi proche que terrifiant. Au sein de cette dictature, des femmes défendent leurs idéaux. Cette fable, qui explore les enjeux écologiques et des droits humains, nous donne aussi une belle leçon de sororité. Un livre majuscule, une pensée éclairante et tout simplement indispensable ! J'ai adoré !
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