"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voici un futur proche où l'on veille en moyenne quatre heures par jour.
En amour, à l'école, au travail, la routine a forcément l'allure d'un sprint :
Faire vite, faire court, ne pas trop ramener sa fraise... Trois lois sacrées que Pascal Frimousse profane au quotidien.
Professeur de français désoeuvré, il a dû se recycler. Avec 12 heures de veille, il est une perle rare. Toujours fauché, souvent libre... Tuer le temps, c'est son nouveau gagne-pain. Allongez 100 écus, glissez-lui le nom de votre ennemi, il se charge du reste : Frimousse est troll professionnel. Un des meilleurs.
Vous pourrez dormir sur vos deux oreilles.
2070. Morphéus, virus qui provoque un sommeil irrépressible, atteint toute la population, à différents degrés. Les plus touchés n'ont plus que quatre heures de veille par jour, les plus malchanceux une heure seulement. Pascal Frimousse est prof de français à Prague. Mais faire cours à des dormeurs occupe peu d'heures, il est donc obligé d'avoir une autre activité à côté, pas toujours sans risque : troll professionnel. Il a la chance de ne dormir que douze heures sur vingt-quatre tout comme son inséparable complice et ami Michel, ancien CPE devenu patron de bar. L'endormissement qui arrive toujours à heure fixe est instantané. Mieux vaut donc être prêt à dormir pour ne pas se réveiller par terre dans des positions inconfortables. C'est littéralement ce qui s'appelle tomber de sommeil.
Que deviendrait une société où les gens ne contrôleraient plus leur temps de sommeil ni l'heure à laquelle ils s'endorment sans pouvoir rien y faire ? Et que deviendraient les familles quand les heures de sommeil des différents membres ne sont pas synchronisés ?? Yann Bécu a imaginé une société où le temps est précieux, où la concision est de rigueur et ça donne quelque chose d'assez fou et souvent très drôle, notamment au moment des cours ou des examens. J'ai tellement ri !!!
De plus, il donne à ses personnages un langage familier ce qui rend l'histoire percutante et réaliste.
Au fil des pages, j'ai eu l'impression que la pandémie covid avait pompé le roman de Yann Bécu. Il y a des similitudes quant aux conséquences parfois, du moins avec le premier confinement : rues désertes, lois liberticides, interdiction de partir, frontières fermées... L'auteur serait-il visionnaire ? Il a écrit son livre et un an plus tard le Coronavirus nous est tombé dessus !
Quand la majorité de l'humanité dort, plus de productivité, plus d'agriculture, plus de ravitaillement. L'ordre établi est bousculé, le chaos alors peut pointer le bout de son nez.
Il y a, à travers ces lignes, des situations absurdes, beaucoup d'ironie et de railleries sur notre époque et nos travers, envers ceux qui gobent tout ce qu'on lit sur internet, les voyants, les gourous, les complotistes de tout poil, le plagiat, le détournement, les fake news. C'est jubilatoire !
Yann Bécu est facétieux, il a l'art de la chute et vous cueille là où vous ne l'attendez pas.
Pour résumer, c'est de la sf, avec une enquête, liée à la quête d'un remède, on dirait un peu un roman d'espionnage avec des gros vilains, deux espèces de pieds nickelés, il y a beaucoup d'action, et en plus on se marre ! J'ai adoré ce conte malicieux. À la toute fin du livre se trouve les "Extraits choisis de Wekeep-culture" où l'auteur pousse à l'extrême le genre d'inepties qu'on peut trouver sur le net… avec entre autre : Cagole, Dadaïstes, Hara-kiri, Rainbow Warrior, Xyloglossie… où la culture est rédigée par des ignares et c'est réjouissant.
J'ai hâte de lire le deuxième roman de Yann Bécu, j'ai tellement envie de me replonger dans ses délires fantastico-rigolos !
En 2070, dans la ville de Prague, Pascal Frimousse, professeur de français, est capable de veiller douze d’affilée alors que la plupart des gens sont condamnés chaque jour à dix-huit ou vingt heures de sommeil. Depuis quelques années en effet, l’humanité souffre d’un syndrome étrange : son temps d’éveil journalier ne fait que diminuer au fil du temps et sans réelle explication. Ainsi sa compagne Aurélia, une « quatre heures », dort beaucoup plus longtemps que lui, utilise un langage simplifié avant de retomber très vite dans les bras de Morphée. Pour vaincre son ennui, Frimousse exerce un second métier, celui de troll professionnel. En échange de primes plus ou moins substantielles, il pourrit la vie de votre ennemi et peut même, avec la complicité de son ami Michel, autre réveillé, vous en débarrasser totalement. Une riche comtesse les embauche pour retrouver un étrange professeur…
« Les bras de Morphée », classé dans la catégorie science-fiction, relève plutôt de l’anticipation, voire de la fantaisie pure et simple. L’intrigue démarre sur un concept intéressant : que se passerait-il si tout le monde souffrait soudain de cette étrange maladie du sommeil ? L’ennui, c’est que l’auteur n’a pas vraiment poussé jusqu’au bout les conséquences de cette pandémie hormis la présence d’une violence institutionnelle accrue. On pend beaucoup, on liquide pour un oui ou un non. L’histoire manque un peu de consistance et les personnages d’épaisseur. Le lecteur sent que l’auteur a surtout voulu privilégier une certaine forme d’absurde et le faire passer avec un certain humour qu’on pourrait qualifier de potache (blagues, calembours, astuces vaseuses ne manquent pas). Les allusions et références littéraires sont innombrables et peuvent même finir par lasser certains. Heureusement, un style correct permet d’éviter de peu l’endormissement. À noter également la belle qualité éditoriale de l'ouvrage, graphisme magnifique, joli papier, couverture très réussie. En gros, un emballage de luxe pour un petit roman amusant mais sans grand contenu.
Découvrez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordpress.com
Un synopsis accrocheur
Lors de La Foire du Livre de 2019, je n’ai pas manqué de faire un arrêt au stand des éditions L’homme sans nom. C’est en effet devenu une habitude, au fil des années. J’ai eu la chance d’y découvrir en avant-première Les bras de Morphée, un one-shot anticipatif dont le synopsis m’a séduite au premier coup d’oeil. Je l’ai donc acheté… et lu, aussitôt rentrée !
Pour résumer mon avis, je dirai que ce livre est complètement barré. C’est d’ailleurs ce qui fait son charme !
Un concentré d’idées
Lire Les bras de Morphée, c’est comme plonger dans un maelström d’idées toutes plus saugrenues les unes que les autres. Le rythme est soutenu, presque chaotique à certains moments. Yann Bécu amorce de nouvelles réflexion à chaque page, à chaque paragraphe. En conséquence, ce roman exige beaucoup, beaucoup de concentration.
J’avoue que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, mais de nombreuses répliques me faisaient sourire et le concept même du syndrome Morphée me plaisait. Dès lors, après un temps d’adaptation, ce fut une superbe lecture !
J’ai néanmoins eu l’impression de passer à côté de nombreuses références littéraires – reprises dans un glossaire en fin de livre, heureusement -, ce qui m’a légèrement frustrée. Mais d’autres lecteurs y dénicheront au contraire de véritables trésors !
L’humour à son apogée
C’est, pour moi, le plus grand point fort de ce one-shot ! Il s’agit d’un humour que je qualifierais de fin, car les blagues sont assez recherchées. Pour preuve, en voici un extrait :
« -Sois pas triste, Frimousse…
-Ça se contrôle pas vraiment, la tristesse.
-Bien sûr que ça se contrôle… Écoute, dès que tu convoques un souvenir, ton cerveau y apporte une minuscule transformation, tu savais pas ça ? À peine un détail, chaque fois, l’ombre d’un sourire, une nuance poivrée, un bémol, vraiment pas grand-chose. Mais après vingt années de retouches cosmétiques, c’est tout le tableau qui a changé.
-Et ?
-Et tes souvenirs les plus forts, je parle de ceux qui te tirent encore des rires ou des larmes vingt ans plus tard, eh bien ce sont aussi les plus faux.
-C’est censé me remonter le moral ?
-C’est censé te rendre la vue, Frimousse. Rien de tel que le présent.
-Je m’en souviendrai.
-T’as vraiment rien compris, toi… »
Et c’est comme ça à chaque page. Autant vous dire que je me suis régalée !
De folles aventures pour des personnages atypiques
Yann Bécu a doté ses héros d’une forte personnalité, cela ne fait aucun doute. Obligés de tuer le temps, ces derniers aiment se risquer dans des affaires louches. C’est d’ailleurs leur soif d’aventures qui les poussera à mettre le doigt sur un secret un peu trop bien gardé, qui ne serait pas sans rapport avec le syndrome Morphée…
En bref, l’intrigue emporte le lecteur dans une série d’événements improbables et s’achève sur une pirouette, certes tirée par les cheveux, mais en parfait accord avec l’esprit déluré de ce roman.
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