Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Jusqu'où peut bien conduire le désespoir amoureux ? Dans cette fable intense et lapidaire, quatre personnages, fragiles et un brin mélancoliques, se succèdent dans une ronde où le monologue de chacun recompose un pan de cette histoire qui les relie les uns aux autres. Elsa Flageul y dépeint l'empreinte indélébile des amours de jeunesse, l'amertume du délaissement, puis les conséquences d'une jalousie incontrôlable. Mais avec beaucoup de sagacité, c'est aussi la poursuite du bonheur qu'elle sonde, montrant ses inévitables victimes collatérales, ces blessures irrémédiables infligées à ceux qu'on sacrifie. Comme dans la vie réelle, ici personne n'est innocent. Chacun doit prendre sa part de cruauté, assumer la violence de ses actes. En témoigne le climax du récit, qu'il ne faut surtout pas dévoiler...
Si la délicatesse du style contraste avec la véhémence des sentiments, comme pour mieux les mettre en valeur, on retrouve dans Les Araignées du soir ce ton singulier de l'auteure mêlant fraîcheur et gravité de l'enfance. Avec ce sens inné du rythme de la phrase, sa ponctuation originale, l'apparente simplicité de sa prose en réalité très maîtrisée, et cette élégance de ne jamais peser, Elsa Flageul prouve ici encore son grand talent de styliste. Sa petite musique a un charme fou.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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