"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors que le commissaire Darcourt tente de s'initier au fonctionnement du télégraphe de Chappe, installé depuis quelques années au-dessus du clocher de Saint-Malo, de macabres nouvelles vont surgir de toute part. Qui est cette inconnue retrouvée noyée sur les Grèves de Chasles, dans la petite mer intérieure, cinq ans plus tôt ? Sa soeur, comme le prétend le juge qui lui annonce la nouvelle ? Le cadavre avait été identifié par la petite Marie de la ferme de Tourville, sa meilleure amie. Toujours à la recherche de Justine, Louis Darcourt ne peut s'y résigner. L'inspecteur Joseph va instaurer le doute dans sa réflexion. Et puis il y a tous ces morts, ces individus assassinés avec la signature, justement, de Justine... Jusqu'à ce que le drame arrive, le plus douloureux pour Darcourt... Ce premier mois du nouvel Empire, janvier 1805, sera impitoyable pour le jeune commissaire. Sans se départir de son irrésistible humour, Hugo Buan nous livre ce troisième roman policier historique, toujours aussi bien documenté, mystérieux, passionnant... À travers cette énigme captivante, il poursuit sa plongée dans le pays malouin du début du XIXe siècle pour notre plus grand plaisir !
Troisième et ultime tome de la série Les âmes noires de Saint-Malo qui finit la trilogie en beauté. Ceux qui ne l'ont pas encore lue ne mesurent pas leur chance : celle de pouvoir la lire d'un trait en se procurant les trois tomes. Louis Darcourt et Joseph Tocagombo rencontré sur les champs des batailles napoléoniennes et Henri Girard un ami d'enfance forment un trio efficace et complémentaire. Et même si ce tome est un peu plus sombre que les précédents, il est émaillé de quelques notes d'humour, notamment dans les dialogues entre eux trois et parfois avec des suspects ou des témoins à la lente comprenette. Il y a aussi pas mal de références ou d'allusions, comme par exemple l'expression "le glaive vengeur" de Bernard Blier dans Faut pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, mais c'est aussi le début du titre d'un livre nommant des conspirateurs et traîtres à la Révolution, dont la tête est tombée sous le glaive (Merci Internet).
Ce roman est aussi l'occasion de parler de l'invention de Chappe, le télégraphe avec ses sémaphores plantés dans les clochers des églises ou sur des collines. Ses signes sont déchiffrables uniquement par les initiés, mais subsistent des doutes, des peurs sur une utilisation par des gens mal intentionnés, doutes et craintes qui reviennent à chaque fois qu'un nouveau moyen de communication apparaît... Parfois justifiés, lorsqu'on voit le déversoir de haine et de peur que sont devenus certains sites ou réseaux de nos jours.
Et bien sûr, il y a l'intrigue ou les intrigues, puisque Louis Darcourt est sur plusieurs dossiers. La recherche du ou des meurtriers, celle de sa sœur, dans une ambiance particulière, entre les républicains, les royalistes et les impérialistes. Période tendue pendant laquelle les gens ne savaient plus comment s'appeler -le "citoyen" était-il toujours de mise ?-, ne connaissaient pas vraiment les jours, le calendrier républicain était toujours en vigueur, jamais vraiment su par le vulgum pecus... Bref, tout cela est idéal pour une trilogie policière historique et lorsqu'icelle est bien écrite et racontée, aucune raison de passer outre.
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