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Les amants du Lutetia

Couverture du livre « Les amants du Lutetia » de Emilie Frèche aux éditions Albin Michel
Résumé:

Finaliste du Goncourt des lycéens.Sélectionné pour le Prix Goncourt." Ce livre touche au coeur. Un vrai page-turner." Psychologies magazine« Qu'il vous reste de nous notre amour infini de la vie, de sa beauté et de sa légèreté, et que du fin fond de notre sommeil éternel, vous nous entendiez... Voir plus

Finaliste du Goncourt des lycéens.Sélectionné pour le Prix Goncourt." Ce livre touche au coeur. Un vrai page-turner." Psychologies magazine« Qu'il vous reste de nous notre amour infini de la vie, de sa beauté et de sa légèreté, et que du fin fond de notre sommeil éternel, vous nous entendiez rire encore. Rire, chanter, danser et célébrer la vie. Nous l'avons tant aimée. »Un matin, un garçon d'étage de l'hôtel Lutetia, découvre un couple d'octogénaires, main dans la main, endormis pour l'éternité. Ce geste ultime et romantique, cette liberté qu'ils n'ont pas hésité à s'offrir a certes du panache, mais Ezra et Maud ont-ils pensé à leur fille Eléonore qu'ils laissent en proie à l'incompréhension et au chagrin ? Ont-ils seulement pensé à elle en planifiant leur mort spectaculaire, leur funérailles extravagantes, le legs compliqué de leur maison des Bulles ?Ultime coup d'éclat d'un couple de publicitaires, vendeurs de rêves, incarnations vibrantes des dernières décennies euphoriques du XXe siècle ou témoignage d'amour maladroit, absurde, tapageur mais d'amour malgré tout ? C'est drôle, c'est perturbant, c'est bouleversant, et Emilie Frèche signe ici son meilleur roman. Sélection Prix Fnac - Les 30 romans de la Rentrée Littéraire 2023" Un récit poignant [...] dont on sort bouleversé." Le Parisien -Aujourd'hui en France" Un texte brillant grave et fort au charme surprenant." Lire-Magazine Litérraire" A ne pas manquer." Challenges

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Avis (10)

  • Un roman d'Émilie FRÈCHE inspiré de fait réelle, d'un couple d'octogénaires qui avaient défrayé la chronique en 2013. Émilie FRÈCHE à une une plume sensible, délicate, tendre, déchirante, poignante et perturbante. Une réflexion sur la vieillesse, la maladie, l'amour mais aussi sur le deuil et...
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    Un roman d'Émilie FRÈCHE inspiré de fait réelle, d'un couple d'octogénaires qui avaient défrayé la chronique en 2013. Émilie FRÈCHE à une une plume sensible, délicate, tendre, déchirante, poignante et perturbante. Une réflexion sur la vieillesse, la maladie, l'amour mais aussi sur le deuil et l'abandon des vivants qui reste après. Car oui Eléonore la fille de ce couple a un sentiment d'abandon de trahison, elle se sent aussi coupable, n'oublions pas aussi la transmission d'un héritage de parents absent. Une intrigue aussi sur la fin de vie de la dignité, un débat qui existe depuis des décennies et que notre devait de nouveau en débattre pour faire évoluer les lois.

    Famille, Relation, Suicide, Fin de vie, Couple, Vieillesse, Maladie et Transmission.

    "D’autres familles attendent de voir leurs défunts, dit la psychologue. Il faudrait que nous soyons ressortis d’ici cinq minutes.
    Même ici, il fallait donc se dépêcher ? Mais comment, en seulement cinq minutes, parvenir à réaliser la mort de ses deux parents ? Comment intégrer une donnée aussi irréelle, aussi absurde ? J’avais beau regarder Ezra et Maud Kerr avec toute la concentration dont j’étais capable et me répéter en boucle qu’ils n’étaient plus, les mots ne m’étaient d’aucuns secours."

    "Qu'il vous reste de nous notre amour infini de la vie, de sa beauté et de sa légèreté, et que du fin fond de notre sommeil éternel, vous nous entendiez rire encore
    Rire, chanter, danser et célébrer la vie.
    Nous l"avons tant aimée."

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  • Émilie Fréche, signe un roman remarquable, émouvant, déchirant, voir perturbant, A travers un fait divers réel, celui d'un couple d'octogénaires , qui se sont donnés la mort , dans un un grand hôtel parisien , le Lutetia, Un suicide préparé depuis un certain moment, rien n'a été laissé au...
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    Émilie Fréche, signe un roman remarquable, émouvant, déchirant, voir perturbant, A travers un fait divers réel, celui d'un couple d'octogénaires , qui se sont donnés la mort , dans un un grand hôtel parisien , le Lutetia, Un suicide préparé depuis un certain moment, rien n'a été laissé au hasard une chambre nickel, un appel au garçon d’étage qui leur apporte le petit déjeuner ,et découvre leurs corps allongés sans vie .L'auteure va tisser son histoire, à travers ce drame, Ezra et Maud  ,laisse une lettre adressée à leur fille unique, Éléonore expliquant leurs gestes. Un couple qui voulait mourir dignement et ne voulant pas devenir source de soucis , de dépendance, , ils n'auraient pas pu envisager une vie l'un sans l'autre Une mort , qu' Éléonore a du mal à comprendre, un geste qui lui semble égoïste, mais après plus de 60 de vie commune, ils ont fait leurs choix. Eléonore, nous raconte l'histoire de ses parents et son vécue avec eux. Ses parents vivaient une vie de "dépravé" sans aucune limite ,un monde de richesse, une mère trompée, une enfant mise à l’écart, une enfance qui a bouleversé, traumatisé, Éléonore, elle qui voulait recevoir l'amour de ses parents. Entre égoïsme et trahissons voilà le triste sort qu'ils lui laissent.
    Elle a du mal à faire son deuil, elle souffre , une colère c'est emparé de son corps. Éléonore est divorcé, un enfant Simon, son ex mari sera toujours présent pour l'aider à avancer , faire son deuil. Son fils décide d'ouvrir un compte Instagram , dédié à ses grand parents. Simon et Éléonore s'embrouillent, Éléonore a du mal à accepter cette démarche. Ils se brouillent et ne se parlent plus pendant un certain moment. Simon ne comprend pas la réaction de sa mère face à l’héritage , une incompréhension , une aberration , pourquoi ne veut -elle pas signer les papiers notariés .Arriveront ils à se réconcilier, trouver les réponses que se posent Simon, trouver un terrain d'entente pour panser leurs maux. Ezra et Maud mort main dans la main, unit pour l'éternité .Une histoire qui nous met dans le questionnement du début jusqu'au final, sur le droit de mourir dignement.
    Une plume sensible subtile, toute en finesse, entraînant une lecture dérangeante et déstabilisante.
    Une belle découverte.

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  • Un fait divers a défrayé la chronique en 2013 lorsqu’un couple d’octogénaires s’est donné la mort à l’hôtel Lutetia, le célèbre palace parisien.
    Émilie Frèche s’en est inspirée, leur pacte suicidaire et la revendication du droit à choisir l’instant de sa mort ont été le point de départ de son...
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    Un fait divers a défrayé la chronique en 2013 lorsqu’un couple d’octogénaires s’est donné la mort à l’hôtel Lutetia, le célèbre palace parisien.
    Émilie Frèche s’en est inspirée, leur pacte suicidaire et la revendication du droit à choisir l’instant de sa mort ont été le point de départ de son roman, Les amants du Lutetia.
    Même si Émilie Frèche a inséré quelques éléments et personnalités réels, les personnages de son livre, Ezra et Maud Kerr, ces riches publicitaires sont eux, des êtres de fiction.
    C’est leur fille unique Éléonore qui en est la narratrice et que l’on trouve effondrée, avec la sensation d’être invalide, au début du récit. Venant d’apprendre que ses parents ont été découverts allongés, main dans la main, sans vie, par un garçon d’étage de l’hôtel Lutetia, le chagrin le dispute à l’incompréhension dans son esprit.
    Cette architecte divorcée, dont l’ex reste un véritable ami, mère d’un garçon Simon de vingt-trois ans ne comprend pas. En compagnie de son fils, ils venaient de passer le week-end avec eux qui allaient avoir quatre-vingt-six et quatre-vingt-huit ans, dans leur sublime domaine des Bulles à Ramatuelle, et rien ne laissait présager ce geste.
    Izra et Maud, dont les parents juifs étaient tous morts pendant la guerre, ont formé un couple fusionnel dès leur rencontre, et sont devenus un couple vedette de la publicité française par leurs idées avant-gardistes, en créant leur propre agence M.E.K (leurs initiales), en vendant des rêves ... Ils sont les incarnations vibrantes des dernières décennies euphoriques du XXe siècle.
    Cette planification de la mort, spectaculaire et de leurs funérailles pour le moins extravagantes, à l’image de leur vie laisse à Éléonore un sentiment de trahison et de rancœur.
    En remontant dans ses souvenirs, elle évoque une enfance où elle s’est la plupart du temps sentie de trop, où elle n’avait pas sa place dans ce couple fusionnel.
    Le legs compliqué de leur maison des Bulles, conçue pour le roman, par Jacques Couëlle, sera peut-être pour Éléonore, une manière d’avancer vers une plus grande compréhension de leur acte.
    Dans Les amants du Lutetia, l’auteure nous emmène dans cette époque des années 1970 à 1980, ces folles années où tout paraissait possible et où ceux qui avaient réussi se laissaient emporter dans un tourbillon de folie, d’où ce sentiment d’avoir peu compté et ce sentiment d’abandon avec des parents absents, que ressent Éléonore. Une possible explication aussi pour cette mort programmée avec tout le faste comme un dernier tour d’honneur, leur dernier coup de pub, avant que la maladie et la déchéance physique ne surviennent, avant qu’ils ne soient mis en fragilité.
    Pouvoir planifier sa fin de vie, pour le droit de mourir dans la dignité, en absorbant un produit létal préalablement délivré, un des thèmes du roman, est un sujet de société bien actuel et qui fait débat. Entre euthanasie, suicide assisté, sédation, la fin de vie apparaît comme une prochaine liberté à conquérir.
    Les relations familiales et leurs difficultés sont largement abordées par l’écrivaine. Que ce soit la relation entre la narratrice et ses parents ou encore avec son fils Simon.
    Une suggestion de la psychologue à Éléonore m’a paru particulièrement intéressante : « Si vivre dans la rupture vous coûte trop, alors je vous conseille d’écrire. »
    J’ai trouvé original et bien contemporain le rôle que vont jouer les réseaux sociaux, en l’occurrence ce compte Instagram ouvert par Simon, un mois après le suicide de ses grands-parents, pour leur rendre hommage, montrer qui ils étaient et le rôle majeur qu’ils ont joué dans l’histoire de la publicité, et aussi pour défendre leur dernier geste. Il n’hésitera pas d’ailleurs à lancer une pétition sur change.org réclamant « l’inscription du droit de mourir dans la dignité au rang de nos droits fondamentaux. »
    Le cœur de ce roman est ce couple fusionnel qui a vécu un amour où la dépendance était réciproque, reconnue et assumée par les deux partenaires.
    S’il se lit facilement et aborde des sujets intéressants, j’ai été cependant vite saturée par cette débauche de richesses, ces fêtes fastueuses (allusion est faite aux paradis fiscaux) et déçue par un style trop impersonnel pour laisser la place à l’émotion.
    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/12/emilie-freche-les-amants-du-lutetia.html

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  • Un pacte suicidaire...
    Pour ce nouveau roman, Émilie FRÈCHE se base sur un fait réel survenu en 2013, un couple d'octogénaires s'est donné la mort à l'hôtel Lutetia à Paris. Leur pacte suicidaire et leur revendication du droit à choisir l'instant de leur mort ont été le point de départ pour sa...
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    Un pacte suicidaire...
    Pour ce nouveau roman, Émilie FRÈCHE se base sur un fait réel survenu en 2013, un couple d'octogénaires s'est donné la mort à l'hôtel Lutetia à Paris. Leur pacte suicidaire et leur revendication du droit à choisir l'instant de leur mort ont été le point de départ pour sa fiction.
    Éléonore est la fille de Maud et Ezra, deux publicitaires à la vie particulière, ils ont tous les deux survécus à la Seconde Guerre Mondiale et perdu leurs familles dans les camps de concentration. Un matin, elle reçoit un appel lui annonçant qu'ils ont été retrouvés morts dans une des chambres de l'hôtel Lutetia. Ils se sont suicidés ensemble. Pacte suicidaire? Nouveau coup de pub? Droit de choisir de mourir dans la dignité? Histoire d'amour éternelle? Toutes ces questions vont assaillir Éléonore pendant des jours après le suicide de ses parents.
    Le roman se lit facilement, l'écriture est fluide. Il soulève beaucoup de questions sur un sujet encore d'actualité aujourd'hui: le droit de choisir quand mourir. Il s'avère qu'en France, beaucoup de couples de personnes âgés décident de se suicider ensemble pour ne pas devenir un fardeau pour l'autre et ne pas se voir dépérir à cause de la maladie. Je trouve qu'il y a aussi un côté romantique à tout cela, ces personnes se sont aimées pendant tellement d'années qu'elles ne se voient pas vivre ou mourir l'une sans l'autre...

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  • Rentrée littéraire 2023

    J'avais vu ce roman en tête de gondole d'une grande librairie de ma ville. La photo de couverture, et son titre, m'attiraient.
    Quelques jours plus tard, je me rends dans une librairie indépendante, je demande un conseil à la libraire, enthousiaste et passionnée, elle...
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    Rentrée littéraire 2023

    J'avais vu ce roman en tête de gondole d'une grande librairie de ma ville. La photo de couverture, et son titre, m'attiraient.
    Quelques jours plus tard, je me rends dans une librairie indépendante, je demande un conseil à la libraire, enthousiaste et passionnée, elle me parle de quatre livres dont celui-ci.
    Et mon choix s'est avéré fructueux.

    Émilie Frèche est partie d'un fait divers comme point de départ de son roman. En 2013, un couple d'octogénaires a été retrouvé mort, suicidé, dans une chambre d'hôtel du Lutetia. Dans une lettre, les deux amoureux expliquaient leur geste: ils préféraient partir ensemble plutôt que de voir l'un d'entre eux dépérir ou mourir. Ils souhaitaient partir dans la dignité. Ce sujet est d'ailleurs en filigrane tout au long de ce roman, mais pas que.

    Partie de ce postulat, l'autrice déroule ensuite une histoire, inventant ou imaginant la vie de ces deux personnes, en tout cas leur donnant de la substance, soit un passé, une famille, des personnalités. Et, davantage que ces deux personnages, c'est leur fille unique, Éléonore, que nous suivons, dans son double deuil, bien évidemment, mais aussi et surtout sans ses questionnements post-mortem. Par petites touches, nous découvrons peu à peu qui était ce couple, qui était leur fille, quelle était leur histoire à tous. Et je dois avouer que c'est très subtilement fait.
    Émilie Frèche questionne finalement beaucoup dans ce roman: sur le sens de la vie, sur la fin de vie et le droit à mourir comme on le souhaite, sur la filiation, l'héritage que nous obtenons de nos ancêtres et que nous transmettons à nos descendants, sur la parentalité aussi, particulièrement sur le fait d'être l'enfant de deux êtres si fusionnels qu'ils se suffisaient, et donc de la place de l'enfant dans ce genre de couple.

    Je me suis assez attaché à Éléonore, suffisamment en tout cas pour entrer en empathie avec elle qui tente de comprendre le geste de ses parents, tout en étant très en colère contre eux. Ne lui ayant jamais fait réellement de place de leur vivant, ils lui volent pratiquement leur mort. En effet, quand les incompréhensions ont été très présentes durant des années, il est parfois possible de s'apaiser dans les dernières années, en aidant et accompagnant son parent jusqu'au bout. J'ai trouvé que ce personnage était très réussi et j'ai aimé ressentir le panel d'émotions par lesquelles elle était en train de passer.
    Les autres personnages sont également assez bien brossés, suffisamment pour que j'aie envie de les prendre dans mes bras (comme l'ex-mari d'Éléonore, drôle et empathique) ou de les envoyer valser (comme Simon, le fils d'Éléonore qui m'a beaucoup agacée à certains moments).

    En bref, un roman qui se lit très bien tout en questionnant pas mal son lecteur. Une écriture vive et rythmée, une histoire que j'ai suivie avec plaisir même si j'y ai trouvé quelques longueurs et quelques passages pas indispensables. Une belle découverte en tout cas.

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  • Vivre ensemble, travailler ensemble, s'amuser ensemble, s'éclater ensemble, vieillir ensemble et enfin... Mourir ensemble.
    " Choisir le moment de sa mort pour demeurer vivant jusqu'au bout " ainsi en ont décidé Ezra et Maud et, " mourir ensemble leur avait permis de réparer le scandale d'être...
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    Vivre ensemble, travailler ensemble, s'amuser ensemble, s'éclater ensemble, vieillir ensemble et enfin... Mourir ensemble.
    " Choisir le moment de sa mort pour demeurer vivant jusqu'au bout " ainsi en ont décidé Ezra et Maud et, " mourir ensemble leur avait permis de réparer le scandale d'être devenus si tôt orphelins."

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  • Un matin, un garçon d’étage de l’hôtel Lutetia, découvre un couple d’octogénaires, main dans la main, endormis pour l’éternité.
    Ezra et Maud par ce geste ultime s'offrent la liberté de choisir leur fin de vie. Ils planifient leur mort spectaculaire, leurs funérailles comme une grande fête, le...
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    Un matin, un garçon d’étage de l’hôtel Lutetia, découvre un couple d’octogénaires, main dans la main, endormis pour l’éternité.
    Ezra et Maud par ce geste ultime s'offrent la liberté de choisir leur fin de vie. Ils planifient leur mort spectaculaire, leurs funérailles comme une grande fête, le legs du refuge de leur bonheur, la maison des Bulles.
    Cet ultime coup d’éclat de ce couple de publicitaires, vendeurs de rêves, incarnations vibrantes des dernières décennies euphoriques du XXe siècle laisse leur fille unique en proie au deuil, à l’incompréhension et à la colère. Parviendra-t-elle à leur pardonner ce cruel et violent abandon, ce départ secret qu'ils n'ont pas voulu partager avec elle ?

    Ce roman aborde - d'une plume alerte et gaie - des problématiques urgentes pour notre société : la fin de vie, le droit à mourir dans la dignité, la vulnérabilité des personnes en fragilités extrêmes dans notre société de la performance, la capacité d'un État à garantir un système de protection pour tous devant l'ampleur de l'évasion fiscale des plus riches mais aussi la résilience des baby boomers, les traumatismes des survivants de l'holocauste, la solitude.
    A partir d'un fait divers de 2013, l'auteure ressuscite l'insouciance des années 80 (époque où on fumait des cigarettes au bureau, couchait sans craindre le Sida et où on conduisait sans ceinture de sécurité). Jacques Seguela, Simone Veil, Jean Paul Goude, François Mitterand font partis du casting.

    Ce livre interroge l'héritage : cadeau ou poids ?
    Le chemin initiatique emprunté par Eleonore lui apprendra que ses parents dans les années 60 à 80 étaient, avant tout, des êtres humains avec une histoire particulière. Bouleversant.

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  • En 2013, plus effrayé par la dépendance et la séparation que par la mort, un couple d’octogénaires mettait fin à ses jours dans une chambre d’un palace parisien, Le Lutetia. Bouleversée par ce fait divers qui relançait la question du droit à une mort digne et choisie, Emilie Frèche s’est...
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    En 2013, plus effrayé par la dépendance et la séparation que par la mort, un couple d’octogénaires mettait fin à ses jours dans une chambre d’un palace parisien, Le Lutetia. Bouleversée par ce fait divers qui relançait la question du droit à une mort digne et choisie, Emilie Frèche s’est projetée dans leur histoire en leur imaginant une fille unique qui, le monde saluant un acte d’amour absolu, doit pour sa part faire face à un double abandon.

    Ce matin de septembre 2018, lorsqu’un commissaire de police lui apprend au téléphone la découverte de ses parents suicidés dans leur chambre d’hôtel, une lettre seule expliquant leur geste, Eléonore est foudroyée. Ils venaient de passer en famille plusieurs jours heureux et détendus, et rien n’avait jamais percé de leur projet, pourtant soigneusement orchestré jusqu’aux moindres détails de leurs obsèques et de leur succession. Pour cette architecte divorcée et mère d’un grand fils, qui, enfant non désirée, s’était toujours sentie une intruse dans le couple que formaient ses parents, tout entiers happés par le tourbillon professionnel et mondain où s’ancrait leur éclatante réussite de publicitaires influents, cette disparition volontaire et organisée dans le plus grand secret, la mise en scène spectaculaire de leurs funérailles et les dispositions prises pour contrôler par-delà la mort la destinée de leur chère maison des Bulles, un chef d’oeuvre d’architecture organique imaginé par le célèbre Jacques Couëlle, mettent la dernière main à un égoïsme monstrueux, la laissant anéantie, à la fois meurtrie et pleine d'incompréhension.

    Comment faire son deuil, quand, plus que tout, l’on en veut à ses parents de ce qu’ils ne furent jamais pour soi et de ce que leur ultime abandon renvoie encore de mise à distance et d’exclusion, cette fois définitives ? Le cheminement d’Eléonore devra passer par une longue et douloureuse introspection. Son questionnement l’amène à réfléchir sur les schémas, conscients ou non, qui ont construit la relation et le mode de vie de ses parents. Tandis qu’en filigrane de leur frénétique soif de vivre épousant l’euphorie des Trente Glorieuses, transparaît la chaîne de transmission familiale des failles et des traumatismes hérités des camps de la mort pendant la guerre, leur fille apprend à les comprendre avant de se comprendre elle-même. Pour éclairer le rapport à la mort, il faut d’abord se poser la question du rapport à la vie. Et, poussée dans ses retranchements par son propre fils par le biais providentiel de conversations anonymes sur Instagram, la voilà qui peu à peu se retrouve à envisager la fin de vie selon différents points de vue, recentrant le débat sur ce qui, pour reprendre les mots de Simone de Beauvoir, ne devrait être que la seule question véritable : « Que devrait être une société pour que, dans sa vieillesse, un homme demeure un homme ? »

    Tout en justesse et en délicatesse, ce livre aussi lumineux qu’émouvant, qui réussit si bien à ancrer son souffle romanesque dans la réalité que l’on a du mal à se défaire de l’illusion d’une véritable autobiographie, est une formidable peinture du sentiment d’abandon, de la difficulté des relations aux parents et, dans un monde qui ne laisse guère de place à la fragilité, de notre incapacité à accompagner le vieillissement de nos proches. Très grand coup de coeur.

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