"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette communauté villageoise arménienne, condamnée par les convulsions d'une histoire qui la dépasse, m'est devenue proche. Guettée par la mort, elle revendique sa liberté. Assiégée par un ennemi impitoyable, trahie par une société indifférente, elle choisit la résistance armée... Ce roman est un chef-d'oeuvre. » Elie Wiesel (extrait de la préface) En 1915, dans un climat alourdi par les revers de leur armée dans le Caucase, les autorités turques procèdent à la liquidation des populations arméniennes. Déportations de masse et massacres, le premier génocide de l'histoire du XXe siècle commence.Au nord-ouest de la Syrie ottomane, des villageois résolus à opposer aux Turcs une résistance farouche, gagnent les hauteurs du Musa Dagh, la « Montagne de Moïse ». A leur tête, Gabriel Bagradian, un riche Arménien de Paris, naguère vilipendé pour ses moeurs occidentales. Contre toute attente, il a refusé de fuir et choisi de lier son destin à celui du peuple de la montagne.Publié en Allemagne en 1933, le roman Franz Werfel, un juif autrichien ami de Kafka, connut un immense retentissement à travers le monde. Interdit par Hitler, détruit au cours d'autodafés, ce roman étonnamment prophétique (Werfel établissait un parallèle entre le génocide arménien et l'idéologie nazie) est l'un des plus puissants témoignages sur un massacre planifié.
Il y a les livres que l’on oublie sitôt fermés et il y a les autres, ceux qui vous habitent encore longtemps après la lecture, ceux qui vous change, ceux qui vous font grandir, évoluer, comprendre et révèlent en vous des choses que vous aviez pas soupçonné. Les 40 jours du Musa Dagh est de ceux-là. Je l’ai lu il y a un mois déjà et il est encore là, présent, certains mots résonnent encore. J’ai mis un certain temps à le lire même pas en raison de son nombre de pages assez conséquent mais parce qu’il est dense, parce qu’il touche au plus profond du coeur, parce qu’il révolte, parce que c’est terrible et qu’il fait souffrir de voir à quel point l’humain n’apprend pas de ses erreurs et qu’il est capable de tant de cruauté.
J’ai été saisie par l’intensité des mots et des maux , par le parallèle entre le génocide arménien et celui des juifs. Ecrit à partir d’un fait divers il raconte l’horreur du génocide arménien et l’histoire de ses hommes tués parce qu’arméniens. Un livre de mémoire, pour ne pas oublier mais aussi ne pas refaire, ne surtout pas reproduire. J’ai aimé le fait que ce ne soit pas qu’un livre de combat et de guerre mais aussi une analyse de la vie des arméniens de ce temps. Il n’y a pas de parti prit , pas d’idéalisation d’un camp au détriment d’un autre.
Les personnages sont terriblement humains avec ce qu’ils peuvent avoir de magnifique mais aussi de détestable, les idylles, l’amour et l’espoir, l’envie, la vantardise et la méchanceté. La montagne Musa Dagh fait vraiment partie des personnages à part entière.
Quelle merveilleuse idée d’Albin Michel que de le rééditer ! Paru en 1936, il est hélas encore tristement d’actualité et cela m’attriste vraiment. Il est nécessaire de connaître l’histoire afin de prendre conscience de ce qu’il ne faut pas reproduire.
Ne vous arrêtez surtout pas au nombre de pages, il est tellement bien écrit et passionnant que vous ne les verrez pas passer.
Un livre essentiel et magnifique qu’il faut avoir lu.
VERDICT
Magistralement retranscription de ce qu’a pu être le génocide arménien. A lire absolument !!! Vite en librairie!
https://lilacgrace.wordpress.com/2015/04/07/les-40-jours-du-musa-dagh-werfel-franz/
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