"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cet enterrement-là vous rendra heureux !
Dans une petite église de Saône-et-Loire, on enterre Serge Blondeau et ils ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement. Il y a Gilberte, sa mère, qui s'apprête à faire une annonce importante, Brigitte, sa soeur, qui compte les heures avant son retour en région parisienne, Bernard, son beau-frère, qui aimerait récupérer les quatre cents francs qu'il a prêtés au défunt en 1998, et une poignée d'autres. Il faut dire que Serge n'avait rien d'inspirant. Un homme qui habite un mobile home et gagne sa vie en conduisant le minibus d'un Ehpad ne peut pas espérer des obsèques grandioses. Celles-ci seront pourtant inoubliables...
Les enterrements ne sont jamais un événement joyeux.
Le moment des derniers adieux à un proche.
Imaginez-vous un enterrement où il n’y a pratiquement personne.
Et c’est ce qu’il se passe lors de l’enterrement de Serge où ils ne sont qu’une dizaine.
La faute à pas de chance et des grèves dans tous les sens.
Une petite histoire bien sympa à lire (malgré le thème de l’enterrement).
Ça met bien en avant les “opportunistes des enterrements”.
Mais j’avoue que j’en attendais un peu plus.
On m’avait promis de rire durant cette lecture.
Même si quelques passages m’ont arraché un sourire.
Je n’ai pas trouvé le texte vraiment hyper drôle.
Ce roman est foutrement irrésistible.
Toute la famille de Serge est présente à son enterrement. Le lecteur entre tour à tour dans la peau - et les pensées- de sa mère, de sa sœur puis de sa nièce, de sa femme, de son meilleur ami, du prêtre débutant et même des fossoyeurs ou d'un homme assis à la table de pique nique sur l'autoroute. Ces personnages attachants pourraient être nos proches avec leurs souvenirs, leurs obsessions, leur humour, leurs amours et leurs emmerdes. C'est mordant, tendre, cynique et plein d'humanité.
Je vous invite à passer 24h dans la vie d'une famille française confrontée à la grève, à la précarité, à la solidarité et à la mort.
Ne vous fiez pas au titre : ce n'est pas parce qu'il y a le mot "enterrement" dedans qu'il s'agit d'un roman déprimant. Au contraire, "L'enterrement de Serge" est censé être un roman assez humoristique.
Je dis "censé" car pour ma part, la mayonnaise n'a pas pris. Quelques passages m'ont fait sourire mais sans plus. Si la lecture était agréable et le thème assez original, je n'ai pas réussi à rentrer plus que ça dans l'histoire (la preuve je l'ai fini il y a une dizaine de jours - j'ai un peu de retard sur mes chroniques - et j'ai dû faire un effort pour me souvenir de quoi il parlait).
Le côté roman choral est agréable puisqu'on a tour à tour le point de vue des différents membres de la famille de Serge, mais je n'ai pas suffisamment réussi à rentrer dans l'histoire pour m'y attacher.
Après, j'ai apprécié la plume de l'auteur et sa capacité à traiter un sujet grave avec humour. Mais j'avoue qu'après deux coups de cœur dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket (pour "Monstres" et "La fille de l'ogre") j'ai été assez mitigée par celui-ci.
On peut difficilement faire plus sinistre, comme enterrement. Un lundi, de la pluie comme une vache qui pisse, une grève des fossoyeurs, un conseiller funéraire en gueule de bois… Il ne part pas dans les meilleures conditions, ce bon vieux Serge. Et en plus, “y a pas grand bonde, quand même”, se lamente Arlette, sa veuve endeuillée, larmoyante et méprisée : “elle fait tellement province.”
Chaque personnage a droit à son chapitre et nous livre ses pensées les plus intimes, les plus égoïstes, les plus minables. Et ce sont ces confidences qui font progresser l’intrigue. Gilberte, la mère du défunt, qui veut profiter des obsèques pour faire une grande annonce. Brigitte, son égoïste de sœur flanquée de son radin de mari et de leur adolescente de fille. Des voisins gentiment obèses. Madame Vimont qui s’est trompée d’église. Le jeune prêtre un peu trop beau gosse. Tous se jugent et se malmènent, pour notre plus grand plaisir.
Et Serge, dans tout ça ? On finit par glaner quelques détails sur sa petite vie pourtant bien remplie. Chauffeur pour une maison de retraite, quelques années de prison, en couple avec une femme de ménage, logeant dans un mobile home, il détestait Johnny mais appréciait la chanson J’ai oublié de vivre.
“Il y a des vies où tout arrive à la fin.” Et cette fin-là, personne ne l’oubliera.
Et de trois ! "L’enterrement de Serge" de Stéphane Carlier est en effet le troisième roman reçu dans le cadre du Grand Prix des lecteurs 2024 des Editions Pocket. C’est à nouveau un roman qui m’avait échappé lors de sa sortie aux Editions du Cherche-Midi et je suis véritablement ravie d’avoir pu bénéficier d’une session de rattrapage.
"Pas drôle" aurait dit mon petit-fils en lisant le titre. Oui, pas drôle, en effet, de parler des obsèques d’un homme qui, à tout juste soixante-trois ans, ou dans sa soixante-quatrième année comme le stipule le faire-part, décède d’un cancer en abandonnant l’amour de sa vie, naturellement éplorée. Sauf que Stéphane Carlier réussit admirablement à transformer un moment de deuil intense en une série d’épisodes drolatiques… un exploit. Il faut dire que les personnages ont tous quelque chose de, comment dire, spécial. Loin de moi l’idée de divulguer quoi que ce soit, là pour le coup, ce ne serait pas drôle, mais franchement le rire est toujours au bord des larmes. Et, si la fin peut s’apparenter à une "happy end", quelques détails apportent des bémols intéressants.
L’écriture est très fluide et donne un beau rythme au texte. Les personnages sont tous attachants jusque dans leurs côtés les plus sombres. L’avidité des uns, la mesquinerie des autres, la gentillesse aussi de certains, entraînent le lecteur dans une suite ininterrompue de péripéties en tout genre. Mais, l’auteur fait très fort car à travers ce que l’on pourrait prendre pour une farce, il nous offre un roman tout en délicatesse, où la tolérance le dispute à la bienveillance, la vraie. On y découvre aussi que n’est pas obligatoirement "pauvre type" celui auquel on pensait, qu’il faut toujours chercher ce qui se cache derrière les apparences.
Bref un bel ouvrage choral à la fois salé et sucré, tendre et caustique, sérieux et drôle. Une leçon de vie toute en lucidité.
https://memo-emoi.fr
Au départ on se dit "Oh quelle tristesse..." alors bien évidemment le dit Serge est mort ce qui en soi est un facteur de tristesse, mais en plus, son enterrement est très très loin d'être grandiose. En effet, ils ne sont qu'une douzaine au total à être présents suite à un malheureux concours de circonstances. Parmi eux, sa mère qui compte profiter de l'occasion pour faire une annonce, sa sœur qui ne pleure pas vraiment ce frère avec lequel elle ne partageait pas grand chose, le beau-frère pingre au possible qui se dit qu'il est temps de se faire rembourser une dette de plus de 20 ans, l'ex codétenu de la maison d'arrêt devenu ami...
Les obsèques de Serge, qui ont très mal débutées, vont s'allonger dans le temps et finir par devenir réellement inoubliables. La proximité "forcée" de toutes ces personnes si différentes pendant 2 jours va les amener à se dévoiler totalement dans ce qu'ils ont de meilleur et de pire.
C'est une lecture très distrayante et je me suis même dit tout du long que cela ferait un bon scénario pour film français, une comédie comme on sait les faire. Mais malheureusement, si je suis tout à fait honnête, je pense également que c'est un livre que j'aurai très vite oublié et que je ne garderai probablement pas dans ma bibliothèque...
Au premier abord, on pourrait être rebuté par le titre … L’ENTERREMENT DE SERGE … J’avoue que celui-ci m’a interpellée et interrogée … je m’attendais à un roman triste et je me suis demandée comment on pouvait écrire plus de 200 pages sur un simple enterrement … mais c’était sans compter sur le talent de Stéphane Carlier car le jour de l’enterrement, rien ne va se dérouler comme prévu !
J’ai particulièrement apprécié sa façon de présenter cet enterrement, sous forme d’un roman choral : un chapitre … un personnage … où l’auteur nous fait découvrir par petites touches la vie passée de ce fameux Serge à travers les yeux de sa compagne, sa sœur, son beau-frère, sa mère, sa nièce ou un ami… Mais chaque personnage se dévoile également au fil du livre et des secrets bien enfouis refont surface … alors, on s’attache irrémédiablement à certains et on en déteste d’autres ! Puis les pages défilent et on se retrouve déjà à la fin du roman …
Dévoré en quelques heures … Je suis complètement conquise par ce roman touchant, émouvant et rempli d’humour et de sensibilité !
Plusieurs citations ont retenu mon attention : « La mort, c’est une grande frayeur pour tout le monde, ceux qui vont partir comme ceux qui restent, et plus on est nombreux au moment où elle frappe, moins on en a peur, c’est aussi simple que ça. »
Et si je ne devais n’en retenir qu’une, ça serait celle-là… il y a bien longtemps que je l’ai mise en application dans mon quotidien … « Les gens que vous aimez, n’attendez pas pour leur dire. Parce qu’après il est trop tard, on se retrouve à faire des listes à trois heures du matin et à les lire bêtement devant un cercueil. »
On connaissait « Milou en Mai » le film de Louis Malle tourné en 1990, maintenant, on peut parler de « Serge en Juillet » !
Serge, nous allons apprendre à le connaître en confrontant les témoignages, affections et inimitiés des quelques personnes présentes à son enterrement.
D’abord, il ne s’appelle pas Serge, mais Gérard, conséquence d’une bévue, boulette ou amnésie alcoolique de son père lors de la déclaration de naissance en Mairie. Est-ce le signe d’un malentendu perpétuel qui poursuivra Serge toute sa vie ? Peut-être. A chacun de se faire son opinion en écoutant sa mère Gilberte, sa sœur Brigitte et son mari Bernard, Garance sa nièce ou Arlette sa compagne ou encore Dédé son ami handicapé.
Vient se greffer à ce « drame familial », les réflexions d’un maître de cérémonie dépressif, de son jeune assistant au début d’une histoire d’amour et d’un curé par intérim, trop séduisant semble-t-il pour exercer cette fonction.
Les enterrements sont souvent des catalyseurs et des révélateurs de nos vrais sentiments. Les plus beaux et les plus vils instincts se développent sans retenue autour du cercueil. Mais c’est également le reflet de notre société qui pointe le bout de son linceul. On trouve tout cela dans ce livre de deux cents pages.
D’une écriture facile à lire, Stéphane Carlier, à travers ce roman choral, nous livre un instantané de notre société où les problèmes actuels influent sur le comportement de chaque individu. Et même si quelquefois la ficelle est un (petit) peu grosse, la légèreté qui émane de ce récit nous apporte du plaisir et on suit sans rechigner, ce corbillard.
On sourit beaucoup et même on rit (parfois jaune) au fil de ses pages réjouissantes. Et comme pour le film de Louis Malle, on gardera en souvenir cet Enterrement de Serge, sans regrets éternels…
A découvrir pour passer un bon moment.
Merci à Gérard G pour cette excellente chronique.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2024 Pocket.
Merci aux éditions Pocket de mettre en valeur ce roman de 2021.
https://commelaplume.blogspot.com/
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