Des idées de lecture pour ce début d'année !
C'est une voix de femme à coeur, à cru, qui ne masque que ce qu'elle n'ose s'avouer à elle-même.
La voix nous dit son propre corps, mutation progressive qui change non seulement qui elle est mais qui déplace aussi le corps de l'autre, l'oblige à se fabriquer de quoi s'échapper ou mentir. Et quand les mots peinent à être prononcés vers l'autre corps, les autres corps, où se trouve le corps le plus petit ? lui la cause, lui le résultat.
C'est une plongée extrême que Patrick Froehlich a dû faire pour atteindre cette profondeur de l'intime et s'y déplacer. En s'en faisant le porte-parole, il se débarrasse de ses 'habits' d'homme/écrivain pour enfiler la peau/émotion d'une femme jeune, isolée, un peu fragile. Ainsi, il fait en sorte que le son de cette voix nous parvienne. Celle-ci se projette à son tour dans ce qu'elle suppose des pensées de l'autre, des autres, et comme elle se démène pour ne pas sombrer.
Pas de misérabilisme ici, ni de drame exposé qui se voudrait démonstratif, explicatif. Pas d'apitoiement ni de jugement moral, mais une plongée vers les dessous d'un fait-divers, ce que l'on pourrait facilement appeler l''envers du décor', une expression un peu cliché, surtout sachant qu'il n'y a pas d'envers ici, mais un centre, un noeud. Et c'est ce centre que l'écrivain atteint, avec densité et clairvoyance, de façon humaine, au sens le plus beau qui soit.
L'écriture de Patrick Froehlich porte une femme qui tombe, un enfant immobile, avant qu'ils ne s'éloignent, hors de portée, seuls et « dans le noir le plus complet ».
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Des idées de lecture pour ce début d'année !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."