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11 mars 2011 sur l'île d'Honshu, préfecture de Miyagi.
D'une main distraite, Junko caresse le chat gris aux longues moustaches qui ronronne paisiblement sur ses genoux. Soudain elle sent son petit coeur s'affoler comme s'il cherchait à s'échapper de son enveloppe de félin. Il saute toutes griffes dehors et se met à tourner à toute vitesse sur les murs qui s'effritent à chacun de ses passages.
Junko a compris. Tout est clair à présent, un rouage invisible s'enclenche dans sa poitrine. Elle en a rêvé il y a deux jours : une immense vague. Gigantesque, dans un grondement démentiel. Avec des hurlements et des craquements comme si les charnières de la Terre elle-même semblaient céder, comme... Comme quoi d'ailleurs ?
Une grande tragédie survenue en 2011 par l’accident nucléaire de Fukhisma a bouleversé le monde entier . 10 ans plus tard , les médias encore sous le choc évoquent sous forme de documentaires ce drame et ses conséquences .
Eva Kopp est une femme qui s’adonne beaucoup à son travail . Elle s’est imposée un parcours professionnel assez riche allant de metteur en scène , scénariste , infographiste , rédactrice dans la presse , la liste est longue et je l’en félicite d’ailleurs . Sa plume a pris naissance lors de cet accident effroyable qui la profondément touché. “L’enfant du Tsunami “ est son premier roman paru en 2018 chez les éditions Pierre Philippe.
En ce début d’après-midi , tout est calme sur l'île d'Honshu . On est le 11 mars , de nouveau , Junko relit un roman de Murakami qui s’intitule “Chroniques de l’oiseau à ressort . A 28 ans , c’est une femme paisible et sereine . Subitement , la frayeur de son chat attire son attention et la laisse tétanisée par l’incompréhension
Non loin de son habitat se trouve son grand-père Kiyotane saisit par la même consternation . Il prend peur pour son bétail totalement affolé .
Des souvenirs remontent en surface dans l’esprit de Junko , un rêve qui résume cette catastrophe . Une vague qui se déchaîne et terrorise , des portraits de femmes ou plutôt d’une femme avec son enfant imprègnent sa mémoire .
Pas loin de là se trouve Hakao le fiancé de Junko qui se prête en secret à des intentions déloyales envers elle , ailleurs la centrale nucléaire est en alerte maximale , quelque part un miracle survient grâce à Hiro un pompier , c’est l’enfant du tsunami . La pression est grande, l’émotion est intense! Cet enfant devenu orphelin fera le bonheur d’Achille , son oncle et de sa compagne Maïwen .
Eva Kopp s’adresse directement à nous au départ de la lecture de ce livre . Ce 11 mars 2011 au Japon est une date à retenir , tout a basculé dans l’horreur . La terre tremble , la mer gronde , c’est indiscutablement devenu très chaotique en une fraction de seconde . La vie de toute une population est en danger , des cris et des larmes retentissent dans chaque coin de l’île de Honshu .
“L’enfant du Tsunami “ suit un rythme qui n’est pas singulier . En de courts paragraphes , au rythme des minutes qui défilent , la menace s’élargit et nous impose un effroi insoutenable . On assiste à un effondrement cauchemardesque . L’écrivaine nous démontre les conséquences néfastes à l’homme de ce séisme foudroyant . A force de nous questionner, elle nous pousse vers des réflexions profondes et humaines sur les répercussions qui ont suivi après cet incident . Et malgré tout , elle apporte un souffle d’amour et d’espoir dans une destinée troublante .
Un roman poignant qui retient une date mémorable , écrit avec justesse par Eva Kopp .
Le 11 mars 2011 sur l’île d’Honshu, au Japon, Junko est paisiblement en train de lire quand son chat devient nerveux, il se met à courir dans tous les sens, ses miaulements sont assourdissants. Junko a compris. Deux jours plus tôt, elle a rêvé d’une immense vague à la force dévastatrice.
Au même moment, une femme rousse est sortie sur le toit de l’hôtel, pour calmer son enfant en pleurs. La femme et l’enfant seront emportés par la vague.
Le 3 avril, à Paris, Achille est tendu. Il a une nouvelle bouleversante à annoncer à Maïwen, sa compagne. Sa sœur avec laquelle il avait coupé les ponts ainsi que son mari sont morts au Japon, victimes du tsunami. Seul leur fils a survécu. Un miracle. Achille a décidé d’adopter son neveu et ne sait pas comment sa compagne va réagir.
L’enfant du tsunami, roman choral, nous fait découvrir le Japon meurtri par le tsunami puis par la catastrophe nucléaire de Fuskushima à travers les yeux de plusieurs personnages au Japon et en France. L’abondance de personnages, de dates et de lieux peut perturber dans un premier temps, mais les pièces du puzzle se rassemblent au fur et à mesure de la lecture.
Très bien documentée, l’auteure nous plonge dans un pays ravagé qui doit panser ses plaies se reconstruire.
Ce roman est bien celui de la résilience, de la reconstruction. La reconstruction d’un pays, d’un peuple, mais aussi celle des individus.
Junko, jeune institutrice traumatisée par la vague et ses conséquences va renaître aux côtés d’Hiro le pompier qui a sauvé Néthanel, l’enfant miracle, l’enfant espoir.
Kiyotane, lui, va retrouver un sens à sa vie en participant aux travaux de nettoyage et de liquidation de la centrale de Fukushima au péril de sa vie. Il veut laisser à sa petite fille Junko, un monde plus propre et plus sûr.
Achille et Maïwen vont voir leur amour renforcé par l’arrivée de Néthanel, il va agir comme un baume sur leurs blessures enfouies.
Mêlant faits réels, rêves et légendes, Eva Kopp nous plonge dans la reconstruction du Japon après le tsunami. Tout au long du récit, elle prend le lecteur à parti pour l’impliquer dans l’histoire et cela fonctionne très bien. Ce roman à la fois réaliste et onirique, je l’ai lu en une soirée. Un premier roman très prometteur.
« Soudain un vieil homme au crâne dégarni entre dans la pièce, une immense feuille de papier à la main. Le groupe de touristes s’écarte à son passage. Il s’assoit à même le sol et extirpe un pinceau et un flacon d’encre noire de son immense manche. On sent qu’un rouage intérieur s’est enclenché. Son regard est habité. Une vague d’une beauté monstrueuse dont la taille défie l’imagination surgit, avalant murs et tableaux. La foule prend peur et court vers les issues de secours. Le peintre continue son œuvre, impassible. Maïwen se sent mal. Le sol tangue sous ses pieds. Sa vision devient floue. La vague au squelette blanchâtre s’approche inexorablement. La griffe d’écume est prête à s’abattre sur des embarcations de pêcheurs. Un cri d’enfant retentit. Il y a un bébé dans l’un des bateaux. L’enfant hure à pleins poumons. Les touristes s’évanouissent. Maïwen s’écroule sur le sol. Sa tête heurte les rochers des falaises, son corps tombe à pic avant d’être emporté par la vague. Elle rejoint Néthanel qui porte une tenue de ski au motif de petits écureuils. Hokusai repose son pinceau. Il plisse les yeux et se les frotte d’un revers de la main. Quelle obscurité ! On n’y voit rien. Comment a-t-il pu peindre ainsi sans s’apercevoir que la nuit était tombée ? Mais où donc a disparu le temps ?
La tempe de Maïwen pulse au rythme d’un bruit strident. Vous l’entendez ? À tâtons, elle cherche à actionner le bouton. Ça y est ! 7 heures. »
Tout commence le 11 mars 2011. Un tsunami s’abat sur le Japon, entraînant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Au milieu de cet enfer, un bébé, Néthanel, survit.
Il est le centre de ce roman, le fil rouge le long duquel on va suivre durant 150 pages denses les différents protagonistes du récit.
Entre France et Japon, l’histoire nous entraine dans les pas d’Hiro, de Junko, d’Achille, de Maïwen, de Kiyotane. Pour tous, ce tsunami a eu des conséquences sur leur vie, il a été l’élément déclencheur de changements.
Rien n’est en trop dans ce roman plein de sensibilité qui traite de reconstruction et de résilience.
Si l’auteure s’est beaucoup documentée pour écrire ce roman, la plume n’est jamais démonstrative ou professorale. L’écriture reste fluide, navigant entre tous les personnages sans jamais perdre le lecteur.
En terminant son roman en 2024, sur une note positive (que je ne dévoilerai certainement pas), Eva Kopp nous délivre un joli message d’espoir et d’amour.
Je suis ravie d’avoir dit oui à ce livre et d’être entrée dans toute la poésie qu’il renferme.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/07/lenfant-du-tsunami-deva-kopp.html
11 mars 2011, au Japon, Junko une jeune institutrice ressent les premiers effets du séisme qui engendrera un tsunami et une catastrophe nucléaire aux conséquences dramatiques. Pendant ce temps, en France, Maïwen et Achille s'installent dans une vie de couple prometteuse. Si la vie de Junko va être bouleversée par cet événement, celle du jeune couple va être aussi complètement transformée par ce qui se passe au Japon car ils vont devoir recueillir le neveu d'Achille dont les parents ont été tués lors de la catastrophe.
Dans ce roman choral, Eva Kopp fait alterner plusieurs voix de personnages dont le destin va se trouver lier suite à la vague, elle parle du regard porté sur les personnes exposées aux radiations et évoque notamment les liquidateurs.
Dans ce roman bien documenté qui se lit de façon fluide, l'auteure s'adresse régulièrement au lecteur "Vous entendez des oiseaux, vous?" pour donner plus de force à son propos. J'ai regretté que la psychologie des personnages ne soit pas plus développée et que certains personnages soient assez caricaturaux. De plus j'ai trouvé que l'histoire du couple français était un peu enjolivée sans évocation de leurs questionnements, de leurs difficultés et de leur doutes.
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