"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce serait le vacillement de la terre. Un arrêt sur image. La fin du monde, celui de notre contemporanéité.
Neuf nouvelles, l’anticipation au garde à vous. Le futur n’est plus une science-fiction, un mythe, un fantasme, l’imaginaire révélé, mais l’implacable exactitude.
Tous les fragments sonnent juste, immanquablement lucides, affûtés de nos erreurs, de nos arrogances. L’obsolescence programmée, celle qu’on réfutait du pied, comme la poussière sous le tapis
H. Crève le monde, Du bois pour l’hiver, Le havre de paix, Matriochka, Travail Minimum d’Insertion, Le nœud, Question de sérénité, L’erreur est urbaine.
Bienvenue dans le cauchemardesque, dans ce qui n’est plus utopique.
« Les lendemains qui hantent », les nouvelles comme des halos dans la nuit sombre. La vie arrachée à coup de dents, le compte à rebours est lancé.
« Du bois pour l’hiver » finement politique, 2187, les bûches de bois comme une expression anarchiste, délicieuse, subtile et d’une justesse qui frôle notre présent.
« Gloire au Programme Républicain d’Intelligence Numérique pour Citoyens Éclairés ! Gloire au Prince !
À présent, ce dont cette ville a besoin, c’est d’un nouveau prince, humain, visionnaire et juste... ».
Couper du bois, se retirer du monde, garder son libre-arbitre comme d’antan , un air de Henry David Thoreau. Le vieil homme n’oublie pas ce qui fût. Théophile Cazin, un emblème, un Diogène et une intelligence aiguë. La psychologie d’une nouvelle absolument perspicace et éveillée. La sociologie et les diktats annonciateurs. Coûte que coûte rester maître de soi.
« Lendemains qui hantent », plus d’électricité, la faim aux abois, l’homme devenu un loup pour l’homme. L’écriture s’étire dans l’anticipation. Réfléchie, elle prévient. La déliquescence, ce qui va advenir immanquablement, comme une ampoule grillée dont on a pas de réserve. Comme une voiture rouillée, abandonnée, jachère futuriste mais pas tant que ça. Le futur est une épée de Damoclès.
« Peut-être que ton corps faute de mieux, commence à digérer sa propre mémoire ».
2027, 2028, mais c’est demain, dans le préambule d’une fin du monde. Reconstruire la plausible humanité. L’utopie décroche les dernières étoiles. Nous sommes dans un souffle qui pousse les pions jusqu’à nous faire baisse les yeux. L’incommensurable d’une trame libre, immensément libre.
« Ça fait six mois que la terre s’est arrêtée de tourner ».
La capacité exhaustive de neuf nouvelles, minutieuses, engagées et tenaces.
« Question de sérénité » en lice pour le prix Hors Concours 2023/2024. Crescendo, l’irradiant magnétisme d’un texte crépusculaire. Une révélation sombre qui touche du bout du doigt l’évidence de nos faillites.
« Les touristes n’ont plus rien à photographier qu’une terre dévastée…. Nous passons à présent à côté du Cratère de la Liberté ».
Un fragment politique, aux multiples signaux, les habitus dévorés, la dystopie comme réalité irrévocable.
Neuf nouvelles d’une analyse hors norme. Elles sont bâties d’une main de maître, par un visionnaire qui sonne l’alarme. Gabriel Berteaud est doué et ce recueil de nouvelles est le marque-page de notre futur.
Publié par les majeures Éditions Antidata.
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