Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Au lendemain d'un ouragan arctique, le cadavre d'un éleveur de rennes émerge des décombres d'un immeuble, arraché par le vent.
Flic taciturne originaire d'Irkoutsk, Boris se trouve chargé d'identifier le corps. Une enquête sur une affaire de corruption l'a mené droit à un juge et à son supérieur, elle aurait aussi bien pu l'entraîner dans sa tombe. Il doit sa mutation à trois cents kilomètres au nord du cercle polaire à sa bonne étoile...
L'autopsie du vieux Nenets, cet éleveur nomade qui n'avait sans doute rien à faire à Norilsk, révèle un meurtre. Et l'enquête de Boris prend un tour bien plus capricieux.
Parce qu'à Norilsk, tout le monde se surveille et la corruption est généralisée.
Caryl Férey nous immerge dans un nouveau territoire...
Caryl Férey a trouvé en Sibérie un matériau à sa mesure, un territoire, une histoire, des peuples qui ne l'ont plus abandonné depuis.
Nous croisons dans son sillage une jeunesse confrontée à son passé et ses passions. Car on ne vit pas impunément sur les terres de cet ancien Goulag où l'homosexualité et la poésie valent sédition, peuvent amener en prison, voire pire.
Un roman sombre et glacial, instructif avec une très bonne construction des personnages. Amitié, Amour, Pouvoir, Précarité et Désillusion dans un milieu hostile sans oublié des addictions.
Une intrigue rythmé, des rebondissements, humain et poignant.
Lëd : la glace. Elle abaisse la température jusqu’à moins soixante degrés, recouvrant la région de Norilsk huit mois par an dans cette Sibérie sauvage où les nenets, éleveurs de rennes, pratiquent encore la transhumance et négocient avec le contrebandier Poskirin au retour du printemps.
Norilsk Nickel : un producteur. La société, fournissant à l’échelon mondial ce précieux nickel gisant jusqu’à 2 000 m sous la terre ferme, représente le principal employeur de la ville ; une extraction détruisant autant la toundra que les hommes avec ses rejets toxiques dans l’air et l’eau des rivières, entraînant dans son sillage corruption, disparitions et cadavres.
Norilsk : une ville perdue. Les loisirs se réduisent à la chasse et la pêche, l’alcool, les concerts, le twerk, le béhourd – sport de combat où tous les coups sont permis hormis ceux portés au visage. On y naît, on y vit, on y meurt avant d’avoir atteint les soixante ans avec l’espoir chevillé au corps de quitter l’enfer glacial pour le continent et sa ville idéalisée Saint Pétesbourg.
Caryl Ferey emmène ses lecteurs dans un univers aux âmes gelées. Le cadavre d’un vieux nenet, découvert après la chute d’un toit d’un immeuble délabré au cours d’une tempête de neige, provoque une série de meurtres tel un domino effondrant le microcosme des corrompus. Un policier, Boris, enquête avec obstination jusqu’à l’éclatement de la vérité.
Je ne sais ce qui m’a le plus impressionnée dans ce roman : les personnages ou la description des lieux. Les uns comme les autres sont dépeints de façon très méticuleuses, avec beaucoup de rigueur et aussi une certaine poésie, tout en restant dans la noirceur car il existe bien peu de lumière dans ce roman.
Plus de 180 0000 habitants s’entassent dans la ville sibérienne de Norilsk, située au nord du cercle polaire arctique, réputée parmi les plus polluées du monde. Une ville soumise aux pluies acides et aux gaz toxiques libérés par l’immense complexe industriel, qui a des allures d’anti-chambre de l’enfer.
« POUR VIVRE ICI, IL FALLAIT Y ÊTRE NÉ. OU ÊTRE FOU. NORILSK ÉTAIT UNE VILLE VORTEX, UN POISON PSYCHIQUE QUI ASPIRAIT LE CERVEAU DES HOMMES ÉCHOUÉS LÀ, VOUS RAMENAIT LARVES DANS L’OEUF, EN FUSION AU COEUR D’UN NOYAU PERDU. UNE IMPRESSION LUNAIRE ANNULAIT LES RELIEFS ET LES PAROIS, ÉCRASAIT, PULVÉRISAIT LES SENS. BARRES D’IMMEUBLES COMME DES TROMPE-L’OEIL, COURS BATTUES PAR DES VENTS MÉCHANTS, LES ÂMES S’ENGOURDISSAIENT, EN PROIE À UNE HYPOTHERMIE COSMIQUE QUI RÉDUISAIT LES ÊTRES À DES CHOSES. DÉPRESSIONS, PERTES DE SENS, SUICIDES : LE MANQUE DE VITAMINES LIÉ AUX NUITS POLAIRES N’EXPLIQUAIT PAS TOUT. »
C’est dans ce contexte apocalyptique et non moins réel que se déroule l’intrigue : le corps d’un Nenets (une éthnie nomade de Sibérie), éleveur de rennes, est retrouvé dans les décombres d’un bâtiment situé en pleine ville qui s’est effondré suite à une tempête de neige. Le décès, bien antérieur à l’effondrement laisse supposer un homicide. Valentina, une jeune activiste qui tient un blog écologiste, a semble t-il disparue depuis plusieurs semaines. Coïncidence, on retrouve sur son blog un cliché du nénets décédé, pris lors d’un reportage photo réalisé par la jeune femme, associée à un jeune photographe, Gleb. Quel lien unissait le nénet décédé et la jeune femme disparue? L’inspecteur Boris se penche sur l’affaire.
Je découvre l’écriture de Caryl Férey, auteur français, que je classe parmi les romanciers référents tels que Marin Ledun ou Colin Niel. qui s’attachent à décrire une société par le biais d’une enquête de police : tout est méticuleusement détaillé au risque que quelques passages soient assimilés à une étude géographique et sociale, mais ce n’est pas un reproche car le récit est bien mené et intéressant. Personnage à part entière, la ville minière de Norilsk, ex goulag suffit à elle seule à glacer le sang. Les personnages déployés, ceux faits de chair et d’os, sont attachants, à commencer par le policier Boris et son épouse Anya qui forment un couple atypique. Gleb le jeune homosexuel forcé de dissimuler sa liaison avec Nikita, a les idées bien arrêtées face à Dasha, la jeune couturière, fan de Bowie qui est un personnage tout aussi marquant. L’ambiance est équivoque, l’action se fait assez rare et lorsqu’elle surgit, c’est souvent de façon brutale et inattendue.
Ce roman m’a rappelé l’excellent thriller de Morgan Audic qui se déroule dans la ville fantôme de Tchernobyl, De bonnes raisons de mourir.
Un livre passionnant, dense, noir, une histoire à rebondissement bien menée (et même plusieurs histoires mêlées). Un univers très particulier dans la Russie profonde et des personnages on ne plus humains dans un contexte géopolitique qui nous parle d'autant plus aujourd'hui.
Alors je suis bien ennuyée pour noter ce livre...
D'un côté j'ai adoré et de l'autre je suis extrêmement déçue.
J'ai vraiment adoré ce roman, aussi noir que les fumées de l'usine, aussi glauque que les eaux du lac. Une intrigue bien menée sur fond de reportage immersif. On y est à Norilsk ! On voit les tempêtes et la pollution sur ces immenses immeubles en perdition, on vit avec les protagonistes, on ressent leurs joies, leurs peines. L'intrigue est prenante dans cette ville en dehors du monde. Avalé en deux jours, presque en apnée.
Mais...
Il y a un GROS mais!
Avant Lëd il y a eu Norilsk, carnet de voyage de 160 pages. On en retrouve des passages entiers, certains mot pour mot et cet auto-pompage est troublant. On y retrouve les mêmes personnages, parfois avec un simple changement de prénom.
Après tout, il est l'auteur des deux et peut bien faire ce qu'il veut même si je trouve ça un peu gonflé. C'est son choix.
Là où ça devient de très mauvais goût c'est qu'il n'a pas fait que recopier son cahier pour rendre sa copie et a aussi largement pompé sur ses petits camarades!
Si le "grand voyageur" a bien passé une semaine à Norilsk, la plus grande partie de voyage a été faite en regardant des reportages, en en extrayant des passages entiers ou des anecdotes, des personnages, parfois sans prendre la peine de reformuler les phrases!
Alors non!
Qu'il préfère voyager sur son canapé avec un verre n'est pas un problème mais qu'il ait au moins l'honnêteté de rendre hommage à ceux qui ont permis de créér le décor en les citant.
Je peux comprendre qu'il ait eu envie de creuser après son voyage pour y situer son roman mais la moindre des choses est de citer ses sources (en prologue, en remerciements, comme il veut)!
Je suis très déçue et me demande, du coup, si le décor de ses autres romans vient de son expérience de "voyageur" ou si c'est juste du vol comme ici.
Les trois reportages en question sont :
L' étreinte de glace
Sur la lune de nickel
Sibérie, au royaume de tous les extrêmes
(La liste n'est peut-être pas exhaustive).
Embarquement pour une immersion dans l'enfer de la Sibérie
Autour d'une enquête policière l'auteur nous emmène à Norilsk au coeur de l'hiver et sait parfaitement nous imprégner de l'atmosphère glaçante de cette ville minière. La désolation, la pollution et la maladie sont partout
Mafia et corruption règnent en maîtres
Et cependant la jeunesse tient bon, trouve des moyens de s'évader de cet enfer : amitié, amour, musique, puis pour certains, départ pour ailleurs
J'ai adoré cet univers inconnu, personnages très attachants et intrigue très bien menée
Si vous faites partie des fidèles de mon blog, je n’ai pas besoin de vous le préciser. Je considère Caryl Ferey comme l’un des plus grands auteurs français de romans noirs. Il voyage dans le monde entier et rapporte de ses escapades des livres forts à l’ambiance immersive. A chaque fois, il accroit la portée de ses histoires en interrogeant la situation et le passé du pays concerné.
Jusque-là, il nous avait habitué aux pays chauds tels que l’Afrique du Sud, la Colombie, la Nouvelle Zélande ou le Chili. Cette fois-ci, il a décidé de changer radicalement de décor. Finis le soleil, la chaleur, la sueur, voilà le froid, la neige, les gerçures. Bienvenue en Sibérie !
Comme d’habitude, l’intrigue n’est qu’un prétexte à l’exploration d’une autre culture. L’auteur réalise une analyse sociologique des habitants de cette région, à travers les différents portraits de ses personnages. On entre dans leur quotidien. On découvre leur mode de vie singulier. La Russie nous dévoile son passé plein de secrets inavouables, l’extrémisme de sa politique récente, ses conditions climatiques tragiques et la triste vie de ses concitoyens. En toile de fond, le texte met en exergue la corruption omniprésente, les traditions choquantes, les lois totalitaires et la profonde intolérance dont est victime le peuple anciennement soviétique.
L’écrivain a effectué un travail colossal de recherches afin d’imprégner le lecteur de l’atmosphère du pays. Il a mis sa plume exigeante au service de cette aventure instructive et engagée. Même si son intrigue est un peu simple, Caryl Ferey maîtrise toujours aussi bien son art et a su l’adapter à l’environnement particulier des lieux. Plus qu’un simple polar, « Lëd » (glace en russe) est une expédition dépaysante et un témoignage puissant d’un territoire impénétrable. Je suis impatient de savoir où il va nous emmener la prochaine fois !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/05/24/658-caryl-ferey-led/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !