Aussi vrai que la solidarité ne se présume pas, puisqu'elle doit toujours être expressément stipulée, ses inflexions consistent en un engagement par lequel des personnes s'obligent les unes pour les autres. Mais le dire ainsi, n'est-ce pas reconnaître déjà que la solidarité n'est pas une lex non scripta, c'est-à-dire une loi non écrite ? Jean-Paul Sartre comprit très tôt que l'édification d'une éthique de la solidarité requiert une archéologie de l'interculturalité et de la notion même de l'universel. Dans le champ de l'humanisme existentialiste, la notion d'une universalité vivante présage d'une disposition éthique qui reconnaît à l'homo humanus un privilège de transcendance subséquente à la contingence qui innerve son être. Dans ce texte, l'auteur montre d'une part comment l'oeuvre philosophique de Sartre fonde la citoyenneté internationale sous une trame interculturelle et, d'autre part, comment la culture de la différence constitue dans l'humanisme sartrien l'éthique même de cette interculturalité.
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